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Doit-on réciter la Bérah’a sur la consommation d’une glace à la fin du repas (avant le Birkat Ha-Mazone) ?

Nous avons déjà expliqué – au sujet du Din relatif aux « aliments que l’on consomme au milieu du repas », que tout aliment que l’on consomme au milieu d’un repas dans lequel on consomme du pain, par exemple, lors des repas de Chabbat, on ne doit pas réciter de Bérah’a sur un tel aliment. La raison pour laquelle on ne récite pas de Bérah’a sur les aliments apportés au moment du repas, avait été citée au nom de notre maître le RYTBA qui explique que le pain représente l’essentiel du repas, car le pain possède une importance particulière, et c’est pourquoi, on ne récite pas de Bérah’a sur tout ce que l’on consomme pendant le repas.

Par contre, des aliments qui n’ont pas de rapport avec un repas constitué de pain, par exemple, un aliment qui vient en guise de dessert, des bonbons, des fruits, ou autre, on doit réciter la Bérah’a propre à chacun de ces types d’aliments.

A partir de là, nous pouvons en venir au sujet de la glace servie en fin de repas et sur laquelle débattent les grands Rabbanim de la génération, étant donné que d’une part, il semble qu’il faudrait réciter la Bérah’a de Chéhakol Nihya Bidvaro sur la glace, car il est évident qu’il n’y a pas d’usage de consommer la glace avec du pain, et que la glace ne représente pas l’essentiel du repas, mais uniquement un dessert. C'est pourquoi il semble que son statut est le même que les fruits pour lesquels il faut réciter la Bérah’a en fin de repas.

Cependant, certains disent qu’il ne faut pas réciter la Bérah’a sur la glace en fin de repas, car la glace est en réalité une boisson congelée, puisqu’au bout de quelque temps, elle devient liquide, par conséquent, il faut la considérer comme n’importe quelle boisson servie lors du repas, sur laquelle nous ne récitons aucune Bérah’a au moment du repas, même s’il s’agit de boissons douces, puisque toutes les boissons viennent en conséquence du repas, et il en est donc de même pour la glace, car elle est constituée essentiellement de liquide, il ne faut donc pas réciter de Bérah’a lorsqu’on la consomme en fin de repas.

Dans le livre Or Létsion (tome 2), il est ramené au nom du Gaon Rabbi Ben Tsion ABBA CHAOUL zatsal, qui était le directeur de la Yéchiva de Porat Yossef, qu’il faut faire une différence entre une glace au lait et une glace végétale, car la glace au lait a le statut d’un aliment lorsqu’elle est congelée, ce qui n’est pas le cas d’une glace végétale, que nous considérons toujours comme une boisson. Il ramène des preuves à partir des propos du RAMBAM sur un autre sujet. Malgré tout, même selon son opinion, une glace constituée de crème « chantilly » ou d’œufs ou autre, il faut réciter la Bérah’a sur cette glace même au milieu du repas.

Le Gaon Rabbi David YOSSEF Chelita, après avoir traité de ce sujet, écrit qu’il a consulté son père notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Chlita sur cette question, et que notre maître lui a répondu qu’il lui semble essentiel selon la Halah’a qu’il faut réciter la Bérah’a sur toutes sortes de glaces servies en fin de repas, car elle ne viennent pas en tant que boisson (pour faire passer la nourriture et pour l’humidifier), mais uniquement en tant que friandises, comme dessert seulement. C’est pourquoi, il semble qu’il faut réciter la Bérah’a sur la glace en fin de repas.

Un jour, lors d’un repas de Chabbat, on servi une glace devant notre maître le Rav Ovadia Yossef Zatsal, mais notre maître le Rav Zatsal demanda à ce qu’on la consomme uniquement après le Birkat Ha-Mazone, car il avait le doute s’il ne fallait peut être pas réciter la Bérah’a sur la glace en fin de repas. Son fils le Rav David le questionna pourquoi il craignait de réciter la Bérah’a sur la glace, alors qu’il pense lui-même qu’il faut réciter la Bérah’a sur la glace en fin de repas ?

Notre maître le Rav Zatsal lui répondit que même si selon son opinion, il faut réciter la Bérah’a sur la glace en fin de repas, malgré tout, lors d’un repas de Chabbat qui a débuté par le Kiddouch sur le vin, le Din est peut être différent, car selon la règle, toute boisson servie pendant le repas est exempte de Bérah’a, grâce à la Bérah’a récitée sur le vin, puisque le vin acquitte de Bérah’a toutes les boissons consommées ensuite, et selon cela, il y a matière à dire que la glace est considérée comme une boisson sur ce point, et serai donc acquittée de Bérah’a par la Bérah’a du vin déjà avant le repas sans rentré dans les critères du dessert. Par conséquent, à cause du doute, il est préférable – le jour de Chabbat – de repousser la consommation de la glace jusqu’après le Birkat Ha-Mazone, et là, on pourra réciter la Bérah’a de Chéhakol sur la glace, selon toutes les opinions Halah’iques.

En conclusion :

Lorsque la glace est servie en fin de repas, avant le Birkat Ha-Mazone, on doit réciter la Bérah’a de Chéhakol Nihya Bidvaro.

Lors des repas où l’on consomme du vin, par exemple les repas de Chabbat, il est juste de consommer la glace uniquement après Birkat Ha-Mazone, afin de s’éviter de rentrer dans le doute, est-ce que la glace est acquittée de Bérah’a par celle du vin, ou pas.

 

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