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Lorsqu’on a le doute si l’on a récité la bénédiction ou pas

Question : Une personne qui a le doute si elle a oui ou non récité la bénédiction sur ce qu’elle est en train de manger, doit-elle réciter la bénédiction par doute ? Si elle ne doit pas la réciter, est-elle autorisée à continuer à manger ?

Réponse : Nous avons un grand principe selon lequel « Safek Bérah’ot Léhakel » (en cas de doute sur une bénédiction, on ne la récite pas). Ce principe émane de la gravité de l’interdit de prononcer une bénédiction en vain, car dans chaque bénédiction, nous prononçons le nom d’Hachem, et la prononciation du nom d’Hachem de façon inutile est une très grave faute. C’est pourquoi, chaque fois que nous sommes face à un doute s’il faut oui ou non réciter une bénédiction, nous tranchons qu’il ne faut pas la réciter.

Nous avons fait mention de ce principe à plusieurs occasions, car la source de ce sujet se trouve dans l’enseignement de nos maîtres dans la Guémara Bérah’ot : « Toute personne qui récite une bénédiction en vain transgresse l’interdit de la Torah tu ne prononceras pas le nom d’Hachem en vain ».

Nos maîtres les décisionnaires médiévaux discutent sur le sens de cet enseignement.

Selon l’opinion des Tossafot sur le traité Roch Ha-Chana (33a) et d’autres décisionnaires médiévaux, l’interdiction de réciter une bénédiction en vain est un interdit de nos maîtres. Selon eux, il faut interpréter la Guémara Bérah’ot mentionnée plus haut comme une « Asmah’ta » (un appui que prennent nos maîtres dans un verset de la Torah pour fonder l’un de leurs décrets).

Mais d’autres décisionnaires médiévaux, comme le RAMBAM et d’autres considèrent que cet interdit est véritablement un interdit de la Torah, puisque toute personne qui mentionne le nom d’Hachem dans des termes de bénédiction et qui n’est pas tenue de réciter cette bénédiction, transgresse l’interdit « Tu ne prononceras pas le Nom d’Hachem en vain » (Nous avons déjà mentionné cette règle concernant la bénédiction de l’allumage des Nerot de Chabbat).

C’est ainsi que tranche MARAN l’auteur du Choulh’an ‘Arouh’ dont nous avons accepté les décisions Halah’iques, et toute personne qui prononce une bénédiction en vain, transgresse un interdit de la Torah, à titre de « Tu ne prononceras pas le nom d’Hachem en vain. »

Par conséquent, l’approbation des décisionnaires est que chaque fois où nous avons le doute s’il faut oui ou non réciter une bénédiction, la Halah’a est qu’il ne faut pas la réciter. La personne qui la récitera transgressera un interdit, puisqu’elle s’introduit dans un risque de prononciation du nom d’Hachem en vain, car il est probable que la personne ai déjà prononcé cette bénédiction sur ce qu’elle mange. C’est ainsi que tranche le RAMBAM (chap.4 des règles relatives aux bénédictions) en ces termes : « Lorsqu’on a le doute si l’on a récité la bénédiction de Ha-Motsi ou non, on ne la récite pas de nouveau, car cette bénédiction n’est pas ordonnée par la Torah.

C’est pourquoi, MARAN tranche dans le Choulh’an ‘Arouh’ (chap.209) en ces termes :

« Pour toutes les bénédictions, lorsqu’on a le doute si l’on a récité la bénédiction ou non, on ne récite pas de nouveau, ni bénédiction initiale, ni bénédiction finale. (Excepté pour le Birkat Ha-Mazone, car c’est une bénédiction ordonnée par la Torah, et nous avons déjà traité de ce principe à une autre occasion).

En conclusion : Lorsqu’on a le doute si l’on a récité la bénédiction sur l’aliment qu’on est en train de consommer, on ne récite pas de nouveau la bénédiction.

Dans la prochaine Halah’a, nous expliquerons – avec l’aide d’Hachem – ce que doit faire cette personne, si elle est autorisée à continuer à consommer, et s’il y a un moyen de réparer la chose.

 

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