Parler entre Nétilatt Yadaïm et Motsi
Il est enseigné dans la Guémara Bérah’ott (42a) :
Immédiatement après l’ablution des mains, on récite la Bérah’a.
Rachi et le Rambam, expliquent qu’il s’agit ici d’enchaîner immédiatement les Maîm Ah’aronim (les dernières ablutions à la fin du repas), au Birkat Ha-Mazonn
alors que d’autres commentateurs, expliquent qu’il s’agirait plutôt d’enchaîner la Nétilatt Yadaïm avant le repas, à la Bérah’a de Motsi. C’est ce que rapporte le TOUR au sujet de son père le Roch, qui faisait attention de ne pas s’interrompre dès qu’il avait procédé à la Nétilatt Yadaïm, jusqu’à la Bérah’a de Motsi.
Il est enseigné dans le Talmud Yérouchalmi : Celui qui enchaîne l’ablution des mains, à la Bérah’a, le Satan ne pourra pas réaliser de mises en accusation, durant ce repas.
Le sens simple de cet enseignement semble indiquer qu’il s’agit de ne pas s’interrompre entre la Nétilatt Yadaïm et le Motsi.
Mais on peut tout à fait expliquer qu’il s’agit de ne pas s’interrompre entre les Maïm Ah’aronim et le Birkat Ha-Mazonn, ce qui aurait pour conséquences positives de ne pas être dérangé par le contenu du repas que l’on vient de prendre (le Satan ne pourra pas réaliser de mises en accusation, durant ce repas.)
MARAN, dans le Beit Yossef (Orah’ H’aïm chap.166), après avoir cité les différends avis des Poskim et les propos du Yérouchalmi cités plus haut, conclut en disant : « Il est convenable de faire attention à ne pas s’interrompre même entre la Nétilatt Yadaïm et Motsi. »
Les termes « Il est convenable de faire attention » indiquent que selon le strict Din, la Halah’a est conforme à l’explication du Rambam, selon qui, l’interdiction de s’interrompre n’existe qu’entre Maïm Ah’aronim et Birkat Ha-Mazonn, alors qu’entre Nétilatt Yadaïm et Motsi, cela serais permis.
Cependant, conformément aux propos de MARAN dans le Beit Yossef, il est convenable de faire attention à ne pas s’interrompre, y compris entre Nétilatt Yadaïm et Motsi.
Remarque importante
Comme nous venons de le voir, il n’est pas réellement interdit de parler entre Nétilatt Yadaïm et Motsi, mais il est seulement recommandé d’éviter (ce qui implique que dans le cas d’une interruption, nous ne sommes pas tenus de nous relaver les mains, et encore bien moins avec Bérah’a).
Toutefois, nous constatons qu’il y a un grand nombre de personnes qui, par erreur ou par ignorance, se lavent les mains et continuent à parler tant qu’ils n’ont pas prononcé la Bérah’a de ‘Al Nétilatt Yadaïm.
Ceci par contre, constitue un véritable interdit, car cela constitue une interruption alors que la Mitsva de se laver les mains n’est pas achevée, tant que l’on n’a pas encore récité la Bérah’a.