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Spécial Shabbat (dernière partie): Mélavé Malka

Il est écrit dans la Guémara Shabbat 119b : « Rabbi Avahou avait l’habitude d’égorger un veau tous les samedi soir en l’honneur de Mélavé Malka, bien qu’il n’en consommait qu’une infime partie. Son fils voyant ce « gaspillage » lui conseilla de l’égorger la veille (vendredi) en l’honneur des repas du Shabbat et d’en garder une partie pour Mélavé Malka. Rabbi Avahou suivit le conseil de son fils, mais le « message divin » ne tarda pas à arriver : un lion se présenta et dévora le veau. »

En agissant ainsi, l’honneur rendu au Mélavé Malka est amoindri, puisque 24 heures plus tard, la viande ne sera plus aussi délicieuse et savoureuse.  A son niveau, il y a eu un manquement dans le respect qui revient à ce grand jour et la « punition » est survenue afin de lui montrer qu’il est nécessaire de réparer la « faute » en question.

Rendre hommage au Shabbat par le biais d’un repas

  1. Il faut s’efforcer de dresser la table à la sortie du Shabbat afin de quitter ce grand jour de façon honorable (Shoul’hane ‘Aroukh 300).

En effet, celui-ci est comparé à une reine qui vient à notre rencontre et qu’il faut accompagner de façon majestueuse. D’ailleurs, le nom de ce repas renferme cette idée puisqu’il signifie : « Accompagnement de la reine».

La Mitsva

2) D’après certains décisionnaires, l’essentiel de la Mitsva consiste à dresser une table avec de beaux ustensiles, des aliments savoureux et des plats importants (Touré Zahav et le Maguen Avraham). Mais il n’est pas indispensable de consommer plus de 30 grammes de fruit ou de gâteau.

Cependant, d’autres décisionnaires pensent qu’il est obligatoire de consommer au moins 30 grammes de pain au même titre que les trois repas du Shabbat.

Attention ! Dans le cas où l’on consomme moins de 50 grammes de pain, il faut faire Nétilat Yadayim sans réciter la bénédiction (Shoul’hane ‘Aroukh 358/2).

Il est fortement conseillé de suivre le second avis et de ne pas manger à satiété durant le Shabbat afin de pouvoir accomplir la Mitsva de Mélavé Malka avec du pain

En Hiver où les journées sont courtes, il faut être prévoyant et prendre son repas de telle sorte que l’on ne soit pas saturé et que l’on puisse accomplir correctement  Mélavé Malka.

En été, il faudra suffisamment devancer la Sé'ouda Shlishit afin de d’avoir de l’appétit pour la sortie du Shabbat.

Bien entendu, dans le cas où l’on ressent une difficulté à consommer du pain, il sera tout à fait possible d’accomplir la Mitsva avec des gâteaux,  du poisson ou des fruits.

Dans ce cas, il faudra tout de même s’efforcer d’être assis autour d’une table dressée honorablement.

L’importance de cette Mitsva

3) Il est rapporté dans la Zohar : « Celui qui ne dresse pas sa table à la sortie du Shabbat pour prendre son repas, ne sera pas récompensé pour la Sé’ouda Shlishit qu’il a accompli durant Shabbat ».

  Le Ben Ish ‘Hai (1832-1909) explique : « Puisqu’il est habituel de prendre un repas tous les soirs de la semaine, le fait de ne pas accomplir la Mitsva de Mélavé Malka prouve bien que la Sé’ouda Shlishit n’était pas en l’honneur de Shabbat, mais tous simplement en tant que repas du soir.

  On ne pourra pas espérer recevoir une récompense sur cette Mitsva.

  Par contre, en prenant un  repas supplémentaire à la sortie du Shabbat on aura prouvé que la Sé’ouda Shlishit était vraiment en l’honneur de Shabbat et non pas en tant que « repas ordinaire ».

L’importance de cette Mitsva est relevée par les décisionnaires à travers leurs écrits :

•  Elle préserve l’âme de certaines souffrances qu’elle pourrait subir au moment de quitter ce monde.

•  Celui qui accomplit cette Mitsva, méritera de se lever au moment de la résurrection des morts. En effet, il y a un os dans le corps qui tire sa vitalité uniquement de la nourriture absorbée lors de la Mélavé Malka. Par ailleurs, les sages nous dévoilent que c’est à partir de cet os que Hashem va redonner la vie à tout celui qui le mérite. D’où l’importance de l’entretenir et de le « maintenir en bonne forme »

•  Il méritera également d’être comblé de jouissances et  de félicités dans le monde futur ; jouissances et félicités à propos desquelles David Hamélèkh dit : « Fais-moi connaitre le chemin de la vie, la plénitude des joies qu’on goûte en ta présence, les délices éternels dont on se délecte à ta droite » (Téhilim 16/11)

En consommant des aliments lors de Mélavé Malka et donc en entretenant l’os en question, on est censé renforcer  notre foi consistant à croire à la résurrection des morts et que bientôt, Hashem récompensera tous ceux qui ont fait des Mitsvot  durant leur vivant.       

Il faudrait penser ainsi : « De la même façon que cet os attend durant six jours pour profiter du repas servi à la sortie du Shabbat, il bénéficiera plus tard des jouissances réservées à tous les justes ».

4) Etant donné que ce repas est servi en l’honneur du Shabbat que l’on doit raccompagner au moment où il nous quitte, il est préférable de s’empresser de la prendre dès que possible.

En effet, l’accompagnement d’un invité se fait au moment où il s’apprête à sortir.

S’il nous est difficile de manger, il sera possible de faire Mélavé Malka jusqu’à la fin de la 4ème heure de la nuit. D’après certains décisionnaires, il est encore possible de la faire jusqu’à la fin de la nuit (Ben Ish ‘Hai Paracha Vayétsé Note 27).

Le Gaon de Vilna, Rabbi Eliahou (1720-197) se sentait très mal, il ne pouvait pas s’attabler pour faire Mélavé Malka. A son réveil au milieu de la nuit, il demanda aux membres de sa famille de vérifier si le jour ne s’était pas encore levé afin de  pouvoir accomplir la Mitsva.

La femme du Gaon de Vilna, avait l’habitude de jeuner depuis le samedi soir jusqu’au vendredi après-midi. Lorsque son mari s’en aperçut, il la réprimanda en ces termes : «  Si tu manques une seule fois Mélavé Malka, tous « tes » jeunes ne suffiront pas pour pardonner le manquement à cette Mitsva ! »

D’après le Ari Zal, il faut éviter de s’adonner à un quelconque travail ou à l’étude de la torah avant de  faire Mélavé Malka, car l’étincelle divine (Néshama Yétéra) nous animant durant Shabbat, ne quitte vraiment le corps qu’après avoir pris ce repas.                                                       C’est la raison pour laquelle, il faudra garder les habits de Shabbat en l’honneur de la circonstance.

5) Les femmes également sont tenues d’accomplir cette Mitsva.            

Il est rapporté au nom de Rabbi Elimélèkh de Lizensks que toute femme consommant un aliment en l’honneur de Mélavé Malka et disant auparavant : « Je mange ceci en l’honneur de la Mitsva » sera assurée d’avoir des accouchements sans douleurs.           

6) D’après certains décisionnaires, si la Sé’ouda Shlishit s’est prolongée dans la nuit, il ne sera pas nécessaire de faire Mélavé Malka.

Certains de nos maîtres en exigent cependant, de manger 30 grammes de pain après la sortie des étoiles.   

Selon d’autres, il faut tout d’abord faire le Birkat Ha-Mazon et ensuite commencer un nouveau repas en tant que Mélavé Malka. (Bien entendu, après avoir fait la prière de ‘Arvith et après voir récité la Havdala)

7) D’après le Ari Zal, il faut mettre (si possible) deux pains sur la table, et au moment de la bénédiction on prendre en main uniquement l’un d’entre eux.

8) Il est recommandé de consommer un aliment qui nous est particulièrement agréable en l’honneur de ce repas (Kitsour Shoul’hane ‘Aroukh).

D’après certains de nos maîtres, il est souhaitable de cuisiner spécialement un plat important tel que du poisson ou de la viande. (Maguèn Avraham).

Certaines personnes ont l’habitude de boire du vin durant ce repas et de consommer du radis ou de l’ail.

Les Kabbalistes préconisent de dire au moment de Mélavé Malka : «  Nous sommes prêts à prendre le repas de David Hamélèkh … »                                   

Atkinou Sé’oudata DéDavid Malka méshi’ha

Le roi David savait qu’il devait mourir un Shabbat, mais il ignorait la date précise.

Chaque Shabbat il se consacrait uniquement à l’étude de la Torah ce qui le protégeait de l’ange de la mort.

Lorsqu’à la sortie du Shabbat il avait la vie sauve, la joie se  faisait sentir non seulement dans le palais royal, mais également au sein du tout le peuple. On remerciait alors Hashem par le biais d’un repas copieux.

D’où, cette appellation : «  Le repas de David Hamélèkh »

Consommer une boisson chaude

9) Nos Sages disent :  «  Le fait de boire une boisson chaude, de prendre un bain chaud et de consommer du pain chaud à la sortie du Shabbat, est très spécifique pour le corps » (Guémara Shabbat 119b).

D’après certains de nos maîtres, il est bon de prononcer ce passage du Talmud au moment où l’on accomplit ce conseil de nos Sages :

« ‘Hamine Bé-Motsaé Shabbat Mélougma, Pat ‘hama Bé-Motsaé Shabbat Mélougma »

10) Il est recommander, pour une bonne mémoire, à la sortie de Shabbat de chanter des louanges en l’honneur à Eliyahou Hanavi et du Shabbat qui nous quitte.

Dans certains communautés, on a l’habitude de se rassembler pour prendre ce repas en groupe et de raconter alors des histoires concernant Rabbi Israël Ba’al Shem-Tov.

Magdil ou Migdol

11) Etant donné le fait que la sainteté du Shabbat subsiste encore sous certaines formes jusque dans la nuit et que l’on est encore sous l’effet de ce grand jour, il ne faudra pas dire Magdil mais Migdol dans le Birkat Ha-Mazon qui est récité à la sortie du Shabbat. 

12) Dans le même ordre d’idée, si l’on va se coucher avant la fin de la Sixième heure de la nuit, il ne faudra pas réciter le Viddouï figurant dans le « Shéma ‘Al HamiTTA »

13) Il est rapporté dans la Zohar que la Néshama Yétéra (étincelle divine s’associant à l’âme de chaque juif le jour du Shabbat) rejoint le tribunal céleste après chaque Shabbat. Hashem la questionne alors à propos de son étude et des aliments dont elle a profité durant ce jour sacré.

Suivant les réponses obtenues, Le Créateur lui réservera une place plus ou moins honorable parmi les justes qui siègent à Ses côtés.

Qu’Hashem nous aide à Le servir comme il se doit afin de pouvoir mériter de rejoindre nos ancêtres Avraham, Its’hak et Yaakov.

 

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