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« Mélavé Malka » (le « 4ème repas » de Chabbat)

Question : Y a-t-il une obligation de consommer du pain après la sortie de Chabbat lors du « 4ème repas » (Sé’ouda Révi’it) qui se nomme également « Mélavé Malka » ?

Réponse : il est rapporté dans la Guémara Chabbat (119a) :

« Chacun doit dresser sa table le vendredi soir, même s’il n’a besoin de manger qu’une quantité de Kazaït (27g). De même, chacun doit dresser sa table le samedi soir (après Chabbat), même s’il n’a besoin de manger qu’une quantité de Kazaït. »

Cela signifie que l’on doit dresser la table en posant une nappe et autre, de façon honorable, aussi bien le vendredi soir que le samedi soir.

Il en ressort apparemment que le « 4ème repas » avec du pain (c'est-à-dire, en procédant à la Nétilat Yadaïm, en récitant la bénédiction du Motsi, et en récitant le Birkat Ha-Mazon) est une obligation comme pour le 1er repas de Chabbat, puisque les 2 repas ont été mentionnés sous la même forme dans la Guémara.

C’est ce qu’en déduit le Gaon de Vilna z.ts.l à partir de l’enchaînement de ces enseignements, que le « 4ème repas » doit se faire impérativement avec du pain.

Quoi qu’il en soit, c’est ainsi qu’ont tranché tous les décisionnaires, le RAMBAM et MARAN dans le Choul’han ‘Arouh’ (chap.300) en citant mot pour mot les propos de la Guémara.

Notre maitre le ‘HYDA z.ts.l ajoute dans son livre Ma’hzik Béra’ha qu’il faut être très vigilant vis-à-vis du « 4ème repas », et lorsqu’on le consomme il faut avoir la pensée de « raccompagner le Chabbat » et de laisser la bénédiction sur les repas des jours de semaine. Ceci, en référence à l’enseignement de la Guémara Péssa’him (103a) qui compare la chose à un roi que l’on raccompagne lors de son départ comme on l’a accueilli lors de son arrivée.

Le livre Tossefett Ma’assé Rav (page 39) rapporte une anecdote au sujet de l’importance de l’obligation de consommer le « 4ème repas ».

En effet, un jour le Gaon de Vilna était malade un samedi soir, et il vomissait sans pouvoir manger quoi que ce soit. Lorsqu’il s’endormit et qu’il fut un peu soulagé, il demanda au milieu de la nuit aux gens de sa maison d’aller vérifier si l’aube n’était pas encore arrivée, et dans ce cas de lui émietter une quantité de un Kazaït (27g) de pain dans un bouillon et de lui donner à manger avec une cuillère afin qu’il puisse accomplir la Mitsva du « 4ème repas ».

Rabbénou Yossef H’aïm (le Ben Ich H’aï) z.ts.l ajoute que l’importance du « 4ème repas » est si grande qu’elle épargne des souffrances du « H’iboutt Ha-Kéver » (terribles souffrances infligées à la personne lorsqu’elle quitte ce monde).

Cependant, notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l fait remarquer que selon l’opinion des Guéonim (décisionnaires de l’époque post-talmudique), même s’il est une obligation certaine de consommer le « 4ème repas », malgré tout, il n’est pas obligatoire de le consommer avec du pain.

D’autres de nos maitres les décisionnaires médiévaux tranchent ainsi, qu’il n’est pas obligatoire de prendre le « 4ème repas » impérativement avec du pain, et l’on peut se contenter de consommer des pâtisseries ou de gâteaux (en quantité de Kazaït – 27g), ou bien même des fruits.

Par conséquent, du point de vue Halachique, notre maitre le Rav z.ts.l conclut qu’il est une Mitsva de s’efforcer à consommer du pain lors du « 4ème repas », mais si l’on n’en a pas la possibilité en raison du rassasiement, on peut se baser sur l’opinion des Guéonim et se contenter de consommer des pâtisseries. Si l’on ne peut non plus consommer des pâtisseries, on consommera au moins des fruits. (c’est similairement ce qu’indiquent les propos de notre maitre le H’YDA).

Notre maitre le Rav z.ts.l veillait toujours à prendre le « 4ème repas » avec du pain. Chaque samedi soir, lorsqu’il revenait de son cours hebdomadaire donné à la synagogue « Yazdim » à Jérusalem, il se lavait les mains et prenait le « 4ème repas ».

(A la fin de sa vie, lorsqu’une fois il n’eut pas la possibilité de consommer ce repas en raison de sa maladie, il en ressenti beaucoup de peine et lorsqu’il se confia à l’un de ses proches il lui dit : « Regarde, même la Sé’ouda Révi’it je n’ai pas pu la consommer à cause des douleurs ! »

Dans la prochaine Halacha, nous expliquerons – avec l’aide d’Hachem - le statut des femmes vis-à-vis de cette obligation, ainsi que les propriétés bienfaitrices de cette Mitsva pour les femmes.

 

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