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L’interdiction de maudire un juif

Il est écrit dans notre Sainte Torah (Chémott 22 – 27) :

« Tu ne maudiras pas Elokim (D.) »

Le Targoum Onkeloss (traduction araméenne de la Torah) traduit :

« Tu ne maudiras pas le Dayann (le juge rabbinique) ».

La Guémara dans Sanhédrine (66a) confirme également que le mot « Elokim » employé dans ce verset ne fait pas référence à Hachem, mais au Dayann.

Il s’agit donc de l’interdit de la Torah, pour toute personne qui vient devant un Dayann pour un litige avec une autre personne, de se soumettre totalement au verdict que rendra le Dayann, sans exprimer de la haine envers lui en le maudissant.

Il est aussi écrit dans la Torah (Vayikra 19 – 14) :

« Ne maudis pas le sourd »

Nous apprenons de là qu’il est interdit par la Torah, de maudire toute personne du peuple d’Israël. Le texte nous précise « le sourd », afin de nous faire comprendre que même s’il est sourd et qu’il n’entendra pas ta malédiction, et que de ce fait, il n’en souffrira pas, malgré tout, il est interdit de le maudire.

De même, pour toute personne qui n’est pas en mesure d’entendre ce que l’on dit, comme une personne qui est en train de dormir, ou qui est absente, cette personne n’est pas moins qu’un sourd.

Il est évident qu’il est également interdit de maudire une personne en sa présence, lorsqu’elle est en mesure d’entendre ce que l’on dit, car mis à part le fait que l’on enfreint l’interdit de maudire un juif, on transgresse aussi l’interdit de Honaatt Dévarim (blesser quelqu’un par la parole) qui est aussi un interdit de la Torah.

Ces Halah’otes sont tranchées par notre maître le RAMBAM, par le TOUR, ainsi que par MARANN dans le Choulh’an ‘Arouh’.

Par conséquent, chacun doit s’efforcer d’être vigilant avec sa langue, afin de ne jamais maudire qui que ce soit du peuple d’Israël.

Même lorsqu’une personne se maudit elle-même, elle transgresse le devoir de se préserver, ordonné par la Torah (« Garde-toi et préserve ta personne » Dévarim 4)

lorsque l’on maudit un Dayann, on transgresse 2 interdits de la Torah :

« Tu ne maudiras pas Elokim (D.) » (Chémot 22 – 27)

« Ne maudis pas le sourd » (Vayikra 19 – 14) (voir explications plus haut)

Il est enseigné dans la Guémara Sanhédrine (48b) :

Toutes les malédictions que le Roi David a proférées envers Yoav Ben Tsérouya se sont réalisées sur la descendance du Roi David.

Le Roi David maudit Yoav Ben Tsérouya, car il avait tué Avner Ben Ner (voir livre de Chémouel II chap.3)

L’auteur du Sefer Ha-H’assidim en déduit que même lorsque la malédiction est justifiée, comme c’était le cas pour le Roi David qui a maudit Yoav Ben Tsérouya, il arrive que la malédiction « revienne » sur celui qui l’a proféré.

A fortiori lorsque la malédiction n’était pas justifiée.

Il y a un célèbre enseignement de nos maîtres dans la Guémara Méguila (15a) :

La malédiction d’un simple individu ne doit jamais sembler insignifiante à tes yeux, car Aviméleh’ a maudit Sarah, et sa malédiction s’est réalisée sur la descendance de Sarah.

Aviméleh’ a rendu Sarah à Avraham en lui disant une phrase, avec l’intention de la maudire : « Il (Avraham) est pour toi une couverture pour les yeux » (voir Béréchitt 20)

Itsh’ak, le fils de Sarah, devint aveugle, comme il est dit : « Lorsque Itsh’ak devint âgé, ses yeux devinrent trop faibles pour voir » (Voir Béréchitt 27).

Il est vrai qu’il existe des gens qui profèrent des malédictions, et qu’il ne se réalise absolument rien de leurs malédictions, malgré tout, l’auteur du Pélé Yoets écrit qu’il y a parfois ce que l’on appelle des « moments d’acceptation » (‘Et Ratsone), pendant lesquels, la parole peut se réaliser (H’ass Vé-Chalom !), et la personne qui a proféré cette malédiction rendra des comptes devant Hachem pour cela.

Le fait de voir parfois des Talmidé ‘Hah’amim (des érudits dans la Torah) proférer des malédictions, et que leurs malédictions se sont souvent réalisées est un fait qui s’explique.

Il y a certaines situations dans lesquelles il est permis de maudire, comme pour quelqu’un qui ne se comporte pas comme un juif, qui ne possède aucune moralité, ou qui bafoue l’autorité de la Torah, ou bien un renégat envers le judaïsme, il est permis de maudire une telle personne.

Mais lorsqu’il s’agit d’une personne religieusement valable, il est interdit de la maudire

 

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