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Est-il permis à un fils de contredire son père, ainsi que de l’appeler par son prénom ?

Dans la précédente Halah’a, nous avons mentionné l’interdiction pour un fils ou une fille de contredire les propos de leur parents, car selon la Guemara Kiddoushin (31b), le fait de ne pas contredire les parents en disant que leurs propos ne sont pas corrects, fait partie de la Mitsva de craindre le père et la mère.

Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Zatsal cite à ce propos une Mah’loket (divergence d’opinion Halah’ic) parmi les Poskim (décisionnaires), afin de définir si l’interdiction de contredire les propos de son père concerne exclusivement les choses profanes, ou bien également les paroles de Torah. Par exemple, lorsque le père est un Talmid H‘ah’am (un érudit dans la Torah) et que le fils est également un Talmid H‘ah’am mais dont l’opinion Halah’ic diverge de celle de son père sur un point précis.

Les Poskim citent de nombreuses preuves du Talmud, à travers lesquelles ils démontrent que lorsqu’il s’agit de paroles de Torah, des fils peuvent contredire les propos de leurs pères.

C’est ainsi que tranche également notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Zatsal, en disant que le fils peut contredire l’opinion Halah’ic de son père au moins lorsque le père n’est pas présent, car lorsqu’il s’agit des paroles de la Torah, on ne doit flatter personne, mais il est certain qu’il faut agir avec beaucoup de respect, et de façon correcte.

Il est interdit d’appeler son père ou sa mère par leur prénom. Par exemple, si le père se nomme « Shemouel », il est interdit à son fils ou à sa fille de l’appeler « Shemouel », mais uniquement « Papa ». Ce Din est tranché dans la Guemara.

Notre maître le RAMBAM ajoute qu’il est également interdit à quelqu’un d’appeler d’autres personnes par leur prénom si celui-ci est le même que celui de son père. Par exemple, si une personne a un ami qui se nomme « Shemouel » comme son père, il lui est interdit d’appeler son ami par son prénom « Shemouel ». Ce Din du RAMBAM est fondé par des références dans le Talmud, et ses propos sont rapportés dans la Halah’a.

Cependant, le RAMBAM lui-même écrit dans une Tshouva (réponse Halah’ic) que ce Din n’est valable que lorsque le père possède un prénom rare, c'est-à-dire, un prénom qui n’est pas très répandu. Dans ce cas précis, il est interdit à une personne d’appeler son ami par son prénom lorsque celui-ci est le même que celui de son père. Par exemple, lorsque le prénom de son père est « Metoushelah’ », et que le prénom de son ami est également « Metoushelah’ », il est interdit dans ce cas d’appeler son ami par son prénom « Metoushelah’ », et ceci, même sans la présence du père.

Mais par contre, lorsque le prénom du père est un prénom ordinaire et répandu - comme par exemple le nom « Shemouel » - en présence du père, il est interdit au fils d’appeler son ami par son prénom « Shemouel », mais en l’absence du père, c’est permis.

En conclusion :

Si le prénom du père et celui de l’ami sont identiques, si le père est présent, il est interdit au fils d’appeler l’ami par son prénom, mais en l’absence du père c’est permis, excepté lorsque le père possède un prénom rare comme « Metoushelah’ », car dans ce cas il est interdit au fils d’appeler son ami par son prénom, même en l’absence du père.

Lorsqu’on demande à quelqu’un quel est le prénom de son père, il ne doit pas répondre directement « Shemouel » ou autre, mais plutôt par les termes « le prénom de mon père est Shemouel », comme nous l’apprenons de Ya’akov Avinou qui dit à Rah’el qu’il était « le fils de Rivka ».

 

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