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Quelle est la quantité que l’on doit donner à la Tsédaka

Concernant la quantité que l’on doit donner à la Tsédaka, nos maîtres - le RAMBAM, le TOUR et MARAN l’auteur du Choulh'an ‘Arouh’ – écrivent que lorsqu’on possède les moyens suffisants, il faut donner selon les besoins des nécessiteux. C'est-à-dire, s’il s’agit de quelqu’un de très riche, qui peut assurer tous les besoins des nécessiteux de sa ville ou autre, il doit leur procurer tout ce dont ils manquent, et s’il s’agit de quelqu’un qui ne possède pas les moyens suffisants, il doit donner jusqu’au cinquième de ses biens, pour accomplir la Mitsva avec qualité. C'est-à-dire, il doit donner jusqu’à un cinquième de son argent à la Tsédaka, et ce niveau se nomme Mitsva Min Hamouvh’ar (la Mitsva accomplie avec qualité). Si un homme donne un dixième de ce qu’il possède, ce comportement est le niveau intermédiaire, c'est-à-dire, même si ce n’est pas un niveau aussi élevé que celui qui donne un cinquième de ses biens, malgré tout, donner un dixième de ses biens représente l’attitude intermédiaire, comme en ont l’usage de nombreuses personnes en donnant le « Ma’asser Késsafim » (la dîme financière), qu’ils prélèvent sur tous leurs revenus et qu’ils offrent à la Tsédaka.

En dessous de cela, c'est-à-dire, celui qui donne moins qu’un dixième de son argent, ce comportement se qualifie de mesquin (‘Aïn Ra’a) puisque cette personne a le regard mauvais envers les autres en leur donnant que très peu de son argent.

Ce comportement qui implique de donner un cinquième de ses revenus, et qui est le plus louable de tous, s’apprend à travers les versets de la Torah, comme il est dit : « …et tout ce que tu me donneras, prélever j’en prélèverai le dixième. » Nous constatons une double expression pour exprimer le prélèvement, ce qui indique 2 fois le dixième, « prélever j’en prélèverai le dixième ». Or, 2 dixièmes font un cinquième.

Notre maître le TOUR écrit :

Expérience faite, nous pouvons attester que la Mitsva de Tsédaka n’entraîne jamais de manque, mais au contraire, la Mitsva ajoute richesse et honneur, comme il est dit : « dès que le prélèvement commença à arriver à la maison d’Hachem, mange et rassasie-toi et fais des restes en grand nombre, car Hachem a béni son peuple. » comme ce que disent nos maîtres dans la Guémara Shabbat (119a) : Prélève le dixième afin que tu t’enrichisses.

Nos maîtres enseignent dans la Guémara Kétouvot (50a) :

Rabbi Il’aï dit : À Ousha (nom d’un endroit) on instaura : celui qui gaspille (c'est-à-dire, celui qui offre son argent à la Tsédaka) n’est pas autorisé à gaspiller plus du cinquième. C’est à dire, qu’il ne doit pas donner plus d’un cinquième de ses biens à la Tsédaka, par crainte qu’il en arrive à être tributaire lui-même de la Tsédaka. Cependant, certains Poskim (décisionnaires) écrivent qu’il s’agit là exclusivement d’un individu ordinaire, mais s’il s’agit d’un homme très riche, inspiré par son esprit à donner plus du cinquième de ses biens, il est autorisé à le faire, et mérite que vienne sur lui la Bénédiction. C’est ce qui ressort des propos des Poskim que l’on a mentionnés au début, qui ont écrit d’abord le cas de la personne qui n’a pas les moyens suffisants pour subvenir aux besoins des nécessiteux, et ensuite, ils traitent du cinquième des biens qui est la limite maximale. On en déduit donc qu’ils désirent enseigner au début qu’il existe une quantité supérieure au cinquième, et cette quantité concerne exclusivement un homme très riche qui peut subvenir aux besoins de nombreux nécessiteux.

L’homme ne doit jamais s’abstenir de donner au moins un tiers du Shekel (de la Torah) par an. Si l’on a donné moins que cette valeur (sur 1 an), on n’a pas accompli la Mitsva de Tsédaka.

C'est-à-dire, la limite de la somme la plus minime pour accomplir la Mitsva de Tsédaka selon la Torah, est la somme d’un tiers du Shekel par an, qui est un prix qui correspond à environ 70 g d’argent pur. Mais il est évident que celui qui ne donne qu’une somme aussi dérisoire, fait preuve d’un très mauvais comportement, comme nous l’avons mentionné, qu’à l’époque où les Sages d’Israël avaient le pouvoir, ils pouvaient forcer quelqu’un à donner selon ses réelles possibilités, et il ne fait pas l’ombre d’un doute qu’Hachem se vengera de lui, car Hachem prend en grâce les démunis et écoute leur plainte  comme nous l’avons mentionné, et chaque jour une voix retenti depuis le mont H’orev (mont Sinaï) et déclare : « Malheurs aux créatures à cause de l’humiliation de la Torah ! » , car ils existe des Talmidé H’ah’amim (érudits dans la Torah) qui n’ont même pas de quoi vivre.

Mais par contre, celui qui donne la Tsédaka aux nécessiteux, et en particulier celui qui soutient financièrement des étudiants de la Torah, sa récompense est très importante, et par la force de la Tsédaka, tous les mauvais décrets vont s’écarter de lui, car la Tsédaka sauve de la mort, comme il est arrivé à la femme de la ville de Tsarfat (nom d’un lieu situé en Syrie) à l’époque d’Eliyahou Ha-Navi, qui – grâce à une simple pâtisserie qu’elle donna à Eliyahou Ha-Navi – eut le mérite de voir son fils revenir à la vie alors qu’il venait de mourir, et elle profita pleinement de lui durant de longues années.

Dans la prochaine Halah’a, nous expliquerons s’il est juste d’utiliser l’argent du Ma’asser Késsafim pour les besoins des enfants et leur éducation, et à qui peut-on donner la Tsédaka et à qui non.

 

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