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Les 10 jours de pénitence

Il est enseigné dans la Guémara Bérah’ot (12b) :

Rabba Bar H’inana dit au nom de Rav :

Durant toute l’année, nous disons dans la prière « Ha-El Ha-Kadoch », et « Meleh’ Ohev Tsedaka Oumichpat », mais durant les 10 jours, depuis Roch Ha-Chana jusqu’à Yom Kippour, nous disons « Hameleh’ Ha-Kadoch », et « Ha-Meleh’ Ha-Michpat ».

Explication : Durant toute l’année, nous terminons la 3ème Berah’a de la ‘Amida quotidienne, par les termes « Ha-El Ha-Kadoch » (« le D. Saint »), ainsi que la 11ème bénédiction de la ‘Amida des jours de semaine par les termes, « Meleh’ Ohev Tsédaka Ou-Michpat » (« le Roi qui aime la justice et le jugement »).

Mais durant les 10 jours, depuis Roch Ha-Chana jusqu’à Yom Kippour, nous modifions ces 2 terminaisons par les termes « Ha-Meleh’ Ha-Kadoch » (« le Roi Saint »), et « Ha-Meleh’ Ha-Michpat » (« le Roi du jugement »).

Rachi explique que durant cette période, Hachem montre sa royauté en jugeant le monde.

Si une personne prie la ‘Amida durant les 10 jours de Téchouva, et qu’au milieu de sa prière, ou même si elle a terminé la ‘Amida, cette personne a le doute si elle a dit « Ha-El Ha-Kadoch » ou « Ha-Meleh’ Ha-Kadoch », dans ce cas là, l’opinion de notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Zatsal est qu’il faut recommencer la ‘Amida depuis le début, puisqu’il est plus que probable que cette personne a dit « Ha-El Ha-Kadoch », selon son habitude de toute l’année, et dans ce cas, la Halah’a considère que cette personne n’a pas prié la ‘Amida, puisqu’elle a omis de citer les termes exacts de la prière.

Si l’on a dit par erreur « Ha-El Ha-Kadoch », au lieu de « Ha-Meleh’ Ha-Kadoch », on doit recommencer depuis le début de la ‘Amida.

Mais cependant, si l’on a immédiatement corrigé en disant « Ha-Meleh’ Ha-Kadoch », c'est-à-dire, avant que ne s’écoule le laps de temps que l’on appelle « TOH’ KEDE DIBOUR » qui représente le temps qu’il faut pour dire « CHALOM ‘ALEH’A RABBI », environ 2 secondes, on est quitte et on doit poursuivre la ‘Amida sans recommencer depuis le début.

De même pour la Bénédiction de « Hachiva Chofetenou », si l’on a dit par erreur « Meleh’ Ohev Tsédaka Ou-Michpat » au lieu de « Ha-Meleh’ Ha-Michpat », on doit reprendre mais seulement du depuis de la bénédiction de « Hachivenou ».

Par contre, si elle s’est corrigée immédiatement en disant « Ha-Meleh’ Ha-Michpat », c'est-à-dire avant que ne s’écoule le laps de temps que l’on appelle « TO’H KEDE DIBOUR » (Voir plus haut), cette personne est quitte, et ne doit pas reprendre, mais simplement poursuivre jusqu’à la fin.

Si elle ne se rend compte de son erreur qu’en terminant la ‘Amida (après avoir dit le dernier « Ihyou Lé-Ratson »), elle doit reprendre depuis le début de la ‘Amida.

La différence entre « Meleh’ Ohev Tsédaka Ou-Michpat » (« le Roi qui aime la justice et le jugement »), et « Ha-Meleh’ Ha-Michpat » (« le Roi du jugement »), est que « Meleh’ Ohev Tsédaka Ou-Michpat » veut dire qu’Hachem aime le fait que nous nous comportons dans le chemin de la justice et du jugement, alors que « Ha-Meleh’ Ha-Michpat » veut dire qu’Hachem lui-même rend le jugement dans le monde.

Les Achkenazim n’ont pas la tradition de reprendre la ‘Amida en cas d’erreur sur Ha-Meleh’ Ha-Michpat, aussi bien quand on s’en rend compte au milieu de la ‘Amida, aussi bien quand on s’en rend compte après avoir terminé la ‘Amida.

La raison réside dans le fait que même si on a dit la formule habituelle « Meleh’ Ohev Tsédaka Ou-Michpat », nous avons mentionné la Royauté (Mele’h) et le jugement (Michpat).

Même pour un Juif Séfarade, qui doit reprendre la ‘Amida même dans le cas d’une erreur sur « Ha-Meleh’ Ha-Michpat » comme nous l’avons expliqué plus haut, il est bon qu’avant de reprendre sa ‘Amida du début, il émette la condition suivante :

« Si je suis réellement tenu de reprendre la ‘Amida, je prie en tant qu’obligation, mais si je ne suis pas tenu de reprendre la ‘Amida, qu’elle soit considérée comme NEDAVA (une prière offerte à Hachem) ».

Nos maîtres enseignent (traité Roch Ha-Chana 18a) que les propos du verset « Réclamez Hachem là où il se trouve, implorez le lorsqu’il est proche » concernent la période dans laquelle nous nous trouvons, entre Roch Ha-Chana et Yom Kippour, où les prières sont davantage acceptées devant Hachem qui est - d’une certaine manière – plus proche de ses créatures.

Le RIKANTI (sur Béréchit 22) écrit qu’en l’absence de ces jours, il est certain que nos prières seraient très difficilement acceptées, car les anges crées par nos fautes tenteraient en permanence d’empêcher nos prières d’être acceptées devant Hachem. Ce qui n’est pas le cas durant cette période où les prières arrivent plus facilement devant Hachem. C’est donc grâce à ces jours-ci que l’on mérite l’acceptation de nos prières devant Hachem. Il faut donc prendre la grande responsabilité de veiller à ce que chacune des prières des Yamim Noraïm ne se perde pas, car son bénéfice est très grand.

 

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