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Réconciliation par un intermédiaire

Question : Celui qui a fauté envers son prochain, doit-il aller lui-même lui demander pardon, ou bien lui est-il possible d’envoyer d’abord un intermédiaire afin de l’apaiser ?

Réponse : Nous pouvons apprendre à partir du sens premier des propos du RAMBAM (règles du repentir chap.2) que l’homme qui faute envers son prochain – par exemple, en le vexant ou autre – est tenu d’aller lui-même l’apaiser et lui demander pardon sur ce qui s’est passé. Ce n’est que dans le cas où son prochain refuse de lui pardonner qu’il doit lui envoyer des intermédiaires pour l’apaiser, comme l’écrit le RAMBAM en détails.

Il existe un usage pratiqué par certains selon lequel lorsqu’une personne a fauté envers son prochain et l’a irrité verbalement, un intermédiaire pénètre chez l’offensé afin de ramener la paix entre eux. Puis, lorsque l’intermédiaire a parlé avec l’offensé, c’est l’offenseur lui-même qui entre chez l’offensé et lui demande pardon.

Le Gaon Rabbi Ya’akov BEN H’ABIB (dans ‘Ein Ya’akov sur Yoma) déduit de l’enseignement du RAMBAM cité plus haut que cet usage est une erreur, car l’offenseur doit aller de lui-même dès le début auprès de l’offensé, et lui demander pardon jusqu’à l’obtenir.

En réalité, de très nombreux et grands décisionnaires citent les propos de Rabbi Ya’akov BEN H’ABIB sur le plan pratique. Parmi ces décisionnaires : le Kénesset Ha-Guédola ; le Baït H’adach, et d’autres …

Mais le Gaon auteur du Péri H’adach (chap.606) écrit que les propos du Gaon Rabbi Ya’akov BEN H’ABIB n’impliquent rien.

Dans son livre Lé-H’aïm Biroushalaïm, le Gaon Rabbi H’aïm FALLAG’I cite les propos du livre Yéffé Mar’é qui conteste l’opinion du Gaon Rabbi Ya’akov BEN H’ABIB sur ce point, et atteste que l’on doit toujours agir de la façon la plus efficace pour atteindre l’objectif qui est l’apaisement de l’offensé. On ne doit pas tenir compte du moyen employé pour apaiser l’offensé. Il cite une preuve à cela à partir des propos du Midrach au sujet d’Aharon Ha-Cohen qui avait l’usage d’apaiser l’offensé et d’augmenter la paix parmi les gens. Puis, les parties en querelles se retrouvaient et s’apaisaient mutuellement.

Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Zatsal fait lui aussi la remarque (dans son livre Chou’t Yéh’avé Da’at vol.5 chap.44, et dans son livre sur les Yamim Noraïm page 240) à partir du Midrach au sujet des frères de Yossef qui envoyèrent d’abord les enfants de Bilha afin d’apaiser Yossef et lui demander pardon pour l’avoir vendu comme esclave, et ce n’est qu’ensuite qu’ils se présentèrent devant lui.    

Même si en réalité il n’est pas forcément justifié de réfuter l’opinion de Rabbi Ya’akov BEN H’ABIB à partir des propos du Midrach, malgré tout, notre maître le Rav Chlita écrit que sur le plan pratique, lorsqu’on a fauté envers son prochain, on est tenu d’aller le trouver soi-même pour l’apaiser, et ne pas envoyer d’intermédiaire.

Cependant, tout dépend du cas. Si l’on sait que l’on affaire à une personne facile à apaiser et que l’on estime qu’il sera plus facile d’apaiser l’offensé en lui envoyant une personne respectable choisie parmi ses amis qui saura lui parler et le convaincre d’accepter de pardonner, on devra agir ainsi, et ensuite, on se présentera devant l’offensé, on lui demandera pardon conformément au Din, et le pardon sera accepté.

Il est enseigné dans les Pirké Dé-Ribbi Eli’ezer (chap.46) que le Satan met chaque jour en accusation le peuple d’Israël, mais le jour de Yom Kippour, il prend sa défense et dit à Hachem : « Tu possèdes un peuple unique au monde, car ils sont semblables aux anges du service Divin. Les anges sont honnêtes, Israël sont honnêtes ; les anges vivent en paix entre eux ; Israël vivent en paix entre eux.

A ce moment là, Hachem écoute son témoignage et pardonne leurs fautes.

Le sage entend et en tire la leçon …

 

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