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« Il n’est pas un Talmid ‘Ha’ham (un érudit dans la Torah), Il n’est pas un Yéré Chamaïm (il n’a pas la crainte du Ciel) »

Dans les précédentes Halachot, nous avons expliqué de façon générale qu’il est un devoir de respecter les Talmidé ‘Ha’hamim (les érudits dans la Torah), et chacun est tenu d’honorer son maitre plus qu’il n’est tenu d’honorer son père, et comme nous l’expliquerons davantage, avec l’aide d’Hachem.

Un Talmid ‘Ha’ham qui ne craint pas le Ciel, et une personne qui craint le Ciel mais qui n’est pas Talmid ‘Ha’ham

Toutes les règles du respect envers le Talmid ‘Ha’ham ne sont applicables qu’envers des Talmidé ‘Ha’hamim dont la crainte du Ciel prime sur leur sagesse, mais un Talmid ‘Ha’ham qui ne possède pas la crainte du Ciel dans son cœur, dont la Torah n’est qu’apparence, on ne doit pas appliquer envers lui les règles du respect envers les Talmidé ‘Ha’hamim.

De même, il n’y a aucune obligation d’appliquer les règles du respect du Talmid ‘Ha’ham envers un simple enseignant de la Torah au public mais qui n’est pas lui-même un véritable Talmid ‘Ha’ham. Il est vrai que l’on doit se comporter de façon respectable envers lui, car il fait partie de ceux qui font acquérir des mérites à la collectivité et ce mérite lui sera attribué, mais malgré tout, la valeur d’une telle personne n’est pas comparable à celle de véritables Talmidé ‘Ha’hamim dont la Torah parle et qu’Hachem a ordonné d’honorer de façon considérable, et de les craindre.

Si quelqu’un prononce des sermons de Torah en public, ou si quelqu’un prodigue des conseils aux autres, en se présentant au public comme un Talmid ‘Ha’ham alors qu’il n’en est rien, ou bien s’il use de son autorité et de ses relations pour se placer à un poste de Rav ou de Dayan (juge rabbinique) bien qu’il n’en est pas apte, ou à fortiori s’il exploite la naïveté du public habitué à l’écouter, afin qu’ils le considèrent comme un grand homme, dans tous ces cas il n’y a aucune obligation de le respecter.

Nos maitres attribuent à un tel homme le commentaire du verset suivant :

« Vous ne m’associerez point à un dieu d’argent ou à un dieu d’or », ce verset parle de celui qui se fait nommer à un poste de Dayan grâce à son argent ou grâce à son influence politique ou autre (Sanhédrinn 7b).

Un Dayan nommé grâce à de l’argent ou de l’or alors qu’il n’est pas un Talmid ‘Ha’ham, il est interdit de se lever devant lui. Qui plus est, il est même un devoir de le dénigrer et de le dédaigner.

Il est enseigné dans le Talmud Yérouchalmi (fin du traité Bikourim chap.3 règle 3) :

Rabbi Mana dédaignait le respect envers ceux qui avaient été nommés grâce à leur argent. Rabbi Yochiya dit : « Le Talit (le manteau) porté par tel Rav est comparable à la scelle d’un âne ». Rabbi Achïan dit : « Celui qui a été nommé par l’argent, on ne doit pas se lever devant lui, on ne doit pas l’appeler Rabbi, et son Talit est comme la scelle d’un âne. »

MARAN cite tout ceci dans le Beit Yossef (‘Hochen Michpatt chap.8).

Cependant, il est évident que l’on ne doit pas tirer de conclusions trop hâtives et dénigrer le respect des gens. Ce n’est que lorsque les grands Rabbanim se sont exprimé vis-à-vis  d’un homme, et qu’il s’avère sans le moindre doute que cet homme n’est pas un Talmid ‘Ha’ham, qui s’empare du pouvoir de façon injustifiée, dans ce cas son statut est comme nous l’avons détaillé précédemment.

De notre époque, il eut un fait en Israël au sujet d’un homme que tout le monde a pris par erreur pour un Talmid ‘Ha’ham, et de nombreuses personnes se sont égarées après lui. Il fit trébucher les gens dans des fautes gravissimes de la Torah. Tout ceci parce que ses auditeurs n’ont pas su distinguer un véritable Talmid ‘Ha’ham d’une simple personne dont toute la sagesse se limite à dire de simples sermons.

La règle est qu’il faut vérifier si ce Talmid ‘Ha’ham est aussi agréé par d’autres Talmidé ‘Ha’hamim, authentiques et droits dans leurs cœurs, et particulièrement par les Grands de la génération. De même, il faut aussi vérifier si ses qualités humaines (Middott) sont bonnes et droites, s’il ne se soucis pas uniquement de son honneur personnel.

Ce n’est que lorsque sa crainte du Ciel prime sur sa sagesse qu’il faut aller rechercher la Torah de sa bouche, comme nos maitres l’enseignent dans la Guémara Mo’ed Katann (17b) :

« Si le Rav ressemble à un ange d’Hachem, ils réclameront la Torah de sa bouche, sinon, ils ne réclameront pas la Torah de sa bouche. »

Notre maitre le TOUR cite tout ceci dans Yoré Dé’a (chap.246).

Lorsque notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l était jeune, il souffrait du fait que le public avait l’usage d’appeler « ‘Ha’ham » - c'est-à-dire « Rav » - toute personne qui prononçait des sermons, car en réalité ce qualificatif n’est justifié que lorsqu’il est attribué à celui qui est véritablement un Talmid ‘Ha’ham. On pourra appeler les autres « Rabbi untel », mais ne pas exagérer avec des qualificatifs élogieux qui pourraient entrainer de grandes catastrophes spirituelles sur le grand public induit en erreur.

 

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