Michloah’ Manot pour une personne se trouvant dans l’année de deuil
Question : Est-il interdit d’envoyer un Michloah’ Manot à une personne se trouvant dans l’année de deuil ? Est-il interdit à l’endeuillé d’envoyer un Michloah’ Manot ?
Réponse : Une personne dont le père ou la mère décède doit observer certains usages de deuil durant 12 mois. Une personne qui perd un autre proche, qui n’est ni son père ni sa mère (un frère, une sœur, l’épouse, l’époux, le fils, la fille), doit observer le deuil durant 30 jours.
Saluer
Dans la Guémara Mo’ed Katan (15a), nos maitres apprennent d’un verset que l’endeuillé n’a pas le droit de saluer les autres. Cela signifie qu’il lui est interdit de s’enquérir du bien être des autres. De même, il est interdit aux autres de le saluer. Cette règle possède de nombreux détails pratiques.
Michloah’ Manot – les propos du MAHARYL
Il est écrit dans les responsa du MAHR’’Y Moulinn (chap.31) que le Michloah’ Manot représente le plus significatif des saluts. Cela signifie que le Michloah’ Manot est inclus dans l’interdit de saluer. De ce fait, il est interdit d’envoyer un Michloah’ Manot à une personne en deuil. C’est ainsi que tranche le RAMA (Yoré Dé’a chap.385-3, ainsi que dans Orah’ H’aïm chap.696-6).
Michloah’ Manot envoyé par l’endeuillé – les propos de MARAN l’auteur du Choulh’an ‘Arouh’
A la lueur de ceci, il semblerait que puisqu’il est interdit d’envoyer un Michloah’ Manot à un endeuillé, ainsi il serait interdit à l’endeuillé lui-même d’envoyer un Michloah’ Manot à d’autres personnes. Cependant, MARAN l’auteur du Choulh’an ‘Arouh’ tranche (chap.696) que l’endeuillé est soumis au devoir d’envoyer le Michloah’ Manot. Par conséquent, l’endeuillé est tenu – sans le moindre doute – d’envoyer un Michloah’ Manot à son prochain le jour de Pourim. Même pendant les 7 jours de deuil l’endeuillé est tenu d’envoyer le Michloah’ Manot. Les décisionnaires des générations récentes et contemporaines écrivent qu’il est souhaitable que l’endeuillé envoi uniquement de la viande ou du poisson ou du pain, ou autres exemples d’aliments similaires, et non pas des sucreries ou des douceurs.
Michloah’ Manot envoyé à l’endeuillé
Concernant le fait d’envoyer un Michloah’ Manot à l’endeuillé, nous avons cité précédemment les propos du RAMA selon qui il ne faut pas envoyer de Michloah’ Manot à un endeuillé. Cependant, ceci n’est valable que pour la tradition des Achkénazim, mais selon la tradition des Séfaradim et des gens originaires des communautés orientales qui envoient le Michloah’ Manot à un endeuillé le jour de Pourim puisqu’il n’y a pas de deuil en vigueur le jour de Pourim, il est permis d’envoyer un Michloah’ Manot à un endeuillé se trouvant dans l’année du deuil de son père ou de sa mère (ou dans les 30 jours de deuil pour un autre proche).
Un endeuillé nécessiteux ou érudit dans la Torah (Talmid H’ah’am)
Cependant, si l’endeuillé est un nécessiteux, ou bien s’il s’agit d’un Talmid H’ah’am qui enseigne la Torah à la collectivité, dans ce cas, même selon la tradition des Achkénazim on lui envoi un Michloah’ Manot, à titre de la Mitsva de Tsédaka au nécessiteux, car le fait d’envoyer de la nourriture au Rav est assimilé au fait d’honorer une dette, et non à la réjouissance. (H’azon Ovadia-Pourim page 193 ;H’azon Ovadia-Avélout vol.2 page 252).