Répondre au Kaddish - 4ème partie
Question : Que doit-on répondre au Kaddish ?
Réponse : Dans nos précédents exposés, nous avons expliqué l’importance et les conséquences du Kaddish que l’on récite de nombreuses fois par jour dans nos prières quotidiennes.
Nous avons également cité les différentes catégories de Kaddish.
Nous avons aussi définit l’attitude à adopter pendant la récitation d’un Kaddish.
1. L’importance de répondre au Kaddish
MARAN tranche dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 56) : Il faut se concentrer lors du Kaddish et répondre à haute voix. Il ne faut pas hésiter à courir afin de répondre à un Kaddish.
En effet, nos maîtres enseignent dans la Guémara Shabbat (119b) : "Toute personne qui répond "Yéhé Shémé Rabba…" de toutes ses forces, se verra abolir la sentence de son jugement."
Les Rishonim (décisionnaires médiévaux) expliquent : avec toute la force de sa concentration.
2. Répondre à haute voix
Nos maîtres enseignent aussi (Pirké Hé’halott chap.6 note 3) : "Lorsqu’Israël se réunit dans les synagogues et disent Yéhé Shémé Rabba… à haute voix, les mauvais décrets sont annulés."
Cependant, certains décisionnaires – comme le Shiyaré Kénessett Ha-Guédola (notes sur le Beit Yossef O.H 56 note 4), le Elyah Rabba (note 2), le ‘Hessed Lé- Alafim (note 4) et le Ben Ish ‘Haï (Waye’hi note 11) - font remarquer que lorsqu’on répond au Kaddish, il ne faut pas élever la voix de façon plus forte que celui qui dit le Kaddish.
3. Les réponses « Amen »
Selon le rite Séfarade, la première partie du Kaddish (« demi Kaddish ») comprend 5 réponses de Amen :
• Itgadal Wé-Itkadash Shémé Raba – Amen
• … Wé-Yatsma’h Pourkané Wi-Karev Méshi’hé –Amen
• … Ba’agala Ou-Bizmann Kariv Wé-Imérou Amen –Amen
• … Shémé Dé-Koudsha Béri’h Hou –Amen
• … Daamirann Bé-‘Alma Wé-Imérou Amen -Amen
Lorsque la personne qui récite le Kaddish parvient aux mots : « Ba’agala Ou-Bizmann Kariv Wé-Imérou Amen »,l’assemblée doit d’abord répondre « Amen », puis enchaîner avec Yéhé Shémé Rabba….
Telle est l’opinion du RAMBAM (Ordre des prières journalières), de notre maître le ARI zal dans Sha’ar Ha-Kawanott (commentaire du Kaddish page 15d), et tel est le sens des propos de MARAN dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 56-2).
4. Répondre « Yéhé Shémé Rabba Mévara’h… "
Il existe plusieurs opinions parmi les Rishonim pour définir jusqu’où l’assemblée doit- elle répondre la phrase « Yéhé Shémé Rabba Mévara’h… ».
Selon le RAMABAM (texte du Kaddish), il faut répondre « Yéhé Shémé Rabba Mévara’h Lé’Alam Ou-L’Almé ‘Almaya… ».
Telle est également l’opinion de Rabbi David ABOUDARHAM (page 21b) qui atteste que tel est également l’avis de Rav Sa’adya GAON, et de son propre maître le ROSH. Il explique que depuis « Yéhé Shémé… » jusqu’à « …’Almaya », il y a 7 mots et 28 lettres (כח).
Telle est l’opinion de nombreux autres Rishonim.
Cependant, le Or’hott ‘Haïm (règles du Kaddish note 5) et le Kol Bo (chap.7) citent une divergence d’opinions sur ce point. Il disent que selon certains, il faut répondre jusqu’à « …Daamirann Bé-‘Alma », ce qui fait précisément 28 mots, et qui illustre l’enseignement de nos maîtres (cité plus haut) selon lequel, il faut répondre « avec toute la force de sa concentration » (le mot « force » se dit « Koa’h » qui a pour valeur numérique le nombre 28 – חכ ). Ils citent ensuite l’opinion de ceux qui pensent qu’il faut répondre 28 lettres, jusqu’à « ‘Almaya ».
Ils concluent en retenant cette dernière opinion selon laquelle il faut répondre 28 lettres, jusqu’à « ‘Almaya ».
Dans le Beit Yossef (O.H 56), MARAN rapporte au nom du Gaon et ‘Hassid Rabbi Its’hak ABOHAB qu’étant donné la divergence d’opinion, si l’on se trouve au milieu de la lecture du Shéma et de ses bénédictions, on répond seulement jusqu’à « ‘Almaya », car le reste est peut-être à considérer dans un tel cas comme une interruption. En dehors de ce cadre, il faut répondre jusqu’à « Daamirann Bé-‘Alma ».
MARAN ajoute que lorsqu’on doit répondre seulement jusqu’à « ‘Almaya », il est impératif d’ajouter le mot « Itbara’h », puisqu’il est prouvé à partir du Midrash qu’il est strictement interdit de séparer le mot « ‘Almaya » du mot « Itbara’h », et leur séparation peut entraîner des conséquences terribles.
Telle est également l’opinion de Rabbi Yossef G’IKATILYA, et c’est ainsi que tranche MARAN dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 56-3).
Notre maître le ARI zal pense lui aussi qu’il faut répondre 28 mots, jusqu’à « Daamirann Bé-‘Alma », comme le rapporte le Sha’ar ha-KaWanott (page 16d).
Le ARI zal ajoute que si l’on atteint « Daamirann Bé-‘Alma » avant que l’officiant n’arrive à « Shémé Dé-Koudsha Béri’h Hou », on répond Amen lorsque l’officiant atteint ce passage.
De nombreux décisionnaires – comme le Ben Ish ‘Haï dans son livre Shou’t Rav Pé’alim (tome 2 sect. O.H chap.38), le Kaf Ha-‘Haïm (FALLAG’I) (chap.13 note 11), le Ziv’hé çedek (nouvelle édition chap.136 et 157 note 2) et le Péta’h Ha-Dévir (sur O.H 56 note 6) - en déduisent que si l’on n’a pas encore atteint « Daamirann Bé- ‘Alma » et que l’officiant arrive à « Shémé Dé-Koudsha Béri’h Hou », on ne doit pas répondre Amen, mais poursuivre la phrase jusqu’à « Daamirann Bé-‘Alma ».
Il ressort des propos du ARI zal et des décisionnaires cités, que le Amen que l’on répond après « Shémé Dé-Koudsha Béri’h Hou » n’est pas réellement exigé par le strict Din. C’est pourquoi, il peut être omis afin de donner priorité à la réponse des 28 mots jusqu’à « Daamirann Bé-‘Alma ».
Par contre, si le fait de répondre jusqu’à « Daamirann Bé-‘Alma » risque d’entraîner l’omission du Amen que l’on répond après « Daamirann Bé-‘Alma Vé-Imérou Amen » (le 5ème Amen du Kaddish), dans ce cas, il faut se contenter de répondre seulement jusqu’à « Itbara’h », car ce Amen est totalement obligatoire.
Les Séfaradim ont l’usage de répondre 28 mots, jusqu’à « Daamirann Bé-‘Alma » (excepté si l’on se trouve à un endroit de la prière où l’on ne peut pas s’interrompre librement).
Les Ashkénazim ont l’usage de répondre seulement 28 lettres, jusqu’à « Itbara’h ».( Les Ashkénazim, selon leur coutume disent : "Itbare'h" au lieu de "Itbara'h")
Conclusion:
Selon le rite Séfarade, la première partie du Kaddish (« demi Kaddish ») comprend 5 réponses de Amen :
• Itgadal Wé-Itkadash Shémé Raba – Amen
• … Wé-Yatsma’h Pourkané Wi-Karev Méshi’hé –Amen
• … Ba’agala Ou-Bizmann Kariv Wé-Imérou Amen –Amen
• … Shémé Dé-Koudsha Béri’h Hou –Amen
• … Daamirann Bé-‘Alma Wé-Imérou Amen -Amen
Lorsqu’on répond au Kaddish, il ne faut pas élever la voix de façon plus forte que celui qui dit le Kaddish.
Lorsque la personne qui récite le Kaddish parvient aux mots : « Ba’arrala Ou-Bizmann Kariv Wé-Imérou Amen »,l’assemblée doit d’abord répondre « Amen », puis enchaîner avec "Yéhé Shémé Rabba..."
Les Séfaradim ont l’usage de répondre 28 mots, jusqu’à « Daamirann Bé-‘Alma » (excepté si l’on se trouve à un endroit de la prière où l’on ne peut pas s’interrompre librement).
Les Ashkénazim ont l’usage de répondre seulement 28 lettres, jusqu’à « Itbara’h ».( Les Ashkénazim, selon leur coutume disent : "Itbare'h" au lieu de "Itbara'h")
Le Amen que l’on répond après « Shémé Dé-Koudsha Béri’h Hou » (le 4ème Amen) n’est pas réellement exigé par le strict Din. C’est pourquoi, il peut être omis afin de donner priorité à la réponse des 28 mots jusqu’à « Daamirann Bé- ‘Alma ».
Par contre, si le fait de répondre jusqu’à « Daamirann Bé-‘Alma » risque d’entraîner l’omission du Amen que l’on répond après « Daamirann Bé-'Alma Wé-Imérou Amen » (le 5ème Amen du Kaddish), dans ce cas, il faut se contenter de répondre seulement jusqu’à « Itbara’h », car ce Amen est totalement obligatoire.