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Le moyen pour un agreement des prières

Question : Quel est le sens de l’enseignement : « Ne fais pas de ta prière un poids » ? Les prières ne sont-elles pas fixées 3 fois par jour ? Y a-t-il un moyen particulier pour l’acceptation des prières ?  

Réponse : Concernant la 1ère question, il est enseigné dans les Pirké Avot (chap.2 Michna 18) :

Rabbi Chim’on dit : sois vigilant vis-à-vis de la lecture du Chéma’ et de la prière, et lorsque tu pries, ne fais pas de ta prière un poids, mais plutôt une demande de miséricorde et une supplication devant Hachem.

Explication de l’enseignement « ne fais pas de ta prière un poids »

Nos maîtres dans la Guémara Bérah’ot (29b) ont expliqué :

« Ne fais pas de ta prière un poids » Rabbi Ocha’ya dit : il s’agit de celui dont la prière est comparable à un poids (prier est pour lui un simple geste coutumier et il s’acquitte de sa tâche même contre son gré). Mais les autres Sages disent : il s’agit de celui qui ne dit pas sa prière dans des termes de supplication (Cela signifie que la formulation doit être dite avec supplicationde la prière doit être

C’est ainsi que tranche le RAMBAM (chap.4 des Hal. relatives à la prière, Hal. 16).

On enseigne aussi dans la Guémara Sota (5a) : Une prière n’est écoutée que lorsqu’on transforme son cœur en chair (avec un cœur tendre, qui n’est pas dur comme la pierre), c'est-à-dire lorsqu’on prie avec soumission.

 « Sache devant qui tu te tiens »

Il est enseigné dans la Guémara Bérah’ot (28b) :

Rabbi El’azar dit à ses élèves : Lorsque vous priez, sachez devant qui vous vous tenez.

Comme on l’enseigne dans la Guémara Sanhedrin (22a) : Celui qui prie doit considérer que la Chéh’ina (Présence Divine) se trouve face à lui, comme il est dit : « je me représente Hachem face à moi en permanence ». On enseigne aussi dans la Guémara Bérah’ot (31a) sur le verset : « H’ana parlait à son cœur » A partir de là nous apprenons que celui qui prie doit concentrer son cœur. C’est ainsi que tranche le RAMBAM en disant que cette concentration du coeur sans laquelle la prière n’est pas valide – (car sans cette concentration, on ne s’est pas acquitté du devoir de prier) – signifie libérer son cœur de toutes pensées et imaginer que l’on se tient devant la Chéh’ina.

Celui qui associe le Nom d’Hachem à sa souffrance 

Concernant la 2ème question, nous avons déjà expliqué dans une Halah’a Yomit (dans celle qui a traité des demandes personnelles dans la ‘Amida) qu’il est permis à une personne qui prie de formuler des demandes personnelles dans la prière, dans la Bérah’a de Chéma’ Kolénou, comme nous l’avons déjà expliqué. Nous avons conclu nos propos en disant que lorsqu’on adresse des demandes personnelles, il est souhaitable de préciser que l’on adresse ces demandes afin d’améliorer notre service Divin, et pas seulement pour notre seul intérêt personnel.

Dans la Guémara Bérah’ot (63a) il est enseigné : celui qui associe le Nom d’Hachem dans sa détresse, verra sa subsistance doubler, comme il est dit : « Hachem sera dans tes peines, et il te procurera de l’argent et un amas de trésors ». Le MAHARCHA explique qu’il s’agit ici de celui qui prie Hachem afin qu’il agisse pour son Grand Nom qui nous accompagne dans la détresse, comme il est dit : « Je suis avec lui dans la peine. ».

Dans le livre Ma’yana Chel Torah (fin de la Paracha de Chémott) il est écrit en ces termes :

Le H’ozé de Louvlin et le Maguid de Kojnits disaient : lorsqu’un homme prie dans la détresse, il doit demander principalement pour la détresse de la Chéh’ina et non pour sa propre peine, car s’il ne pense qu’à sa détresse, il peut attirer sur lui une mise en accusation dans le Ciel. Mais s’il prie en ayant la prise de conscience de la détresse de la Chéh’ina dans sa prière (ou du moins s’il pense aussi à la détresse de la Chéh’ina) en ayant conscience que la Chéh’ina souffre de la détresse de chaque membre du peuple d’Israël (Sanhedrin 46a), dans ces conditions tous les accusateurs ne peuvent que garder le silence.

Le Gaon Rabbi H’aïm de VOLOG’IN dans son livre Néfech Ha-H’aïm écrit que lorsqu’on prie, il ne faut pas fixer l’objectif de la prière uniquement sur des demandes personnelles, car cette attitude n’est pas celle des gens droits et justes, il faut plutôt fixer l’objectif de ses pensées exclusivement vers Hachem. Lorsque l’homme se trouve ici-bas dans une détresse, il en est de même dans les hauteurs. Il est rapporté dans le livre Yalkoutt Sofer au nom du RAMBAM que celui qui associe à sa détresse la souffrance de la Chéh’ina, s’appliquera sur lui le verset « Je suis avec lui dans sa détresse, je le délivrerai et je l’honorerai. » Cette personne méritera d’être délivrée de sa détresse.

C’est pourquoi, lorsqu’on prie pour que nos enfants marchent dans le droit chemin, la pensée essentielle que l’on doit avoir doit être pour Hachem, afin que les enfants soient des gens qui craignent Hachem et qu’ils marchent dans Ses voies. De même, lorsqu’on prie pour avoir des enfants, on doit penser pour Hachem, afin que l’on puisse accomplir les Mitsvot de la Torah grâce à eux, et qu’ils grandissent dans la voie d’Hachem. De même, lorsqu’on prie pour se marier, on doit avoir à l’esprit que l’homme se construit principalement par le mariage, et afin de pouvoir servir Hachem, il doit se marier. De même, lorsqu’on prie poure la Parnassa (subsistance matérielle), on doit penser que grâce à une bonne Parnassa en abondance, on sera davantage disponible pour servir Hachem, et l’on pourra ainsi pratiquer la Tsédakka et le bien. De même pour tout autre besoin. Que nos prières soient acceptées avec volonté devant Hachem, AMEN.

 

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