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La concentration (Kavana) dans la lecture du Chéma’

Nos maîtres les Richonim (décisionnaires de l’époque médiévale) discutent afin de définir si l’accomplissement des Mitsvot nécessite une Kavana, c'est-à-dire une pensée spécifique, ou non.

Par exemple, une personne qui consomme de la Matsa le soir du Seder de Pessa’h - où le fait de manger la Matsa constitue une obligation imposée par la Torah – sans penser à l’accomplissement de la Mitsva de consommer de la Matsa, mais uniquement en pensant calmer sa faim.

Selon l’opinion de ceux qui pensent que l’accomplissement des Mitsvot ne nécessite pas de Kavana (pensée spécifique), et que seul l’acte technique de la Mitsva suffit pour valider l’accomplissement de la Mitsva, cette personne est quitte de l’obligation de consommer de la Matsa le soir de Pessa’h, puisqu’elle a accompli le commandement de son Créateur en mangeant la Matsa.

Alors que selon l’opinion de ceux qui pensent que l’accomplissement des Mitsvot nécessite une Kavana (pensée spécifique), cette personne est tenue de consommer de nouveau la Matsa le soir du Seder de Pessa’h, car l’absence de Kavana lors de l’accomplissement de la Mitsva, invalide la Mitsva, ce qui équivaut à ne pas avoir du tout accompli la Mitsva.

Ce sujet est très longuement développé dans les propos des décisionnaires, et touche divers domaines.

MARAN l’auteur du Choul’han Arou’h tranche (O.H chap.60) sur le plan pratique que l’accomplissement des Mitsvot nécessite une Kavana (pensée spécifique).

Comme à son habitude, tel est l’avis de notre saint maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l, qui tranche lui aussi que l’accomplissement des Mitsvot nécessite une Kavana, aussi pour une Mitsva ordonnée par laTorah que pour une Mitsva ordonnée par nos maitres.

 De ce fait, si la personne a accompli la Mitsva sans avoir pensé à son accomplissement, par exemple, si un homme saisi (et agite) le Loulav, pour simplement le lever et non pour accomplir la Mitsva, cet homme n’est pas quitte de son devoir et doit de nouveau accomplir la Mitsva. (Mais il ne doit pas réciter de nouveau la bénédiction sur cette Mitsva, car nous avons un grand principe selon lequel SAFEK BERA’HOT LEHAKEL – chaque fois qu’il y a un doute sur la récitation d’une Bera’ha, nous allons à la souplesse et nous ne la récitons pas. Or, il y a des décisionnaires selon lesquels même si une personne n’a pas eu de Kavana, elle est malgré tout quitte de son devoir, et selon cet avis, cette personne n’a donc pas à réciter la bénédiction de nouveau).

A partir de là, nous apprenons pour le cas de celui qui lit le Chema’ de la prière du matin (Cha’harit) ou de la prière du soir (Arvit).

Il doit se concentrer avant la lecture et penser qu’il lit afin d’accomplir la Mitsva de lire le Chema’, tel que la Torah lui ordonne. S’il n’a pas cette pensée, il n’est pas quitte de son devoir.

Hormis cela, il existe une obligation supplémentaire lors de la lecture du Chema’ :

Se concentrer lors du 1er verset (Chema’ Israël…), et comprendre ce que l’on sort de sa bouche. Cette condition est indispensable dans l’accomplissement de la Mitsva de lire le Chéma’, car sans cette pensée précise, on ne s’est pas acquitter de l’obligation de lire le Chéma’, et l’on est tenu de le lire de nouveau.

Dans la prochaine Hala’ha – avec l’aide d’Hachem – nous expliquerons la Kavana précise qu’il faut avoir lors de la lecture du 1er verset.

Nous avons l’usage de couvrir les yeux avec la main droite lorsqu’on dit le 1er verset du Chéma’. Cet usage a pour raison essentielle le fait de concentrer la pensée afin de ne pas être attiré par des choses qui pourraient perturber la concentration.

 

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