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« Barouh’ Chèm Kévod Malh’outo Lé-‘Olam Va-’Ed »

Question : Quelle est la source au verset « Barouh’ Chèm Kévod Malh’outo Lé-‘Olam Va-’Ed », et pourquoi le dit-on dans la lecture du Chéma’ ?

Réponse : Après avoir dit le premier verset du Chéma’, il faut dire « Barouh’ Chèm Kévod Malh’outo Lé-‘Olam Va-’Ed » (Béni soit le Nom de la gloire de Sa royauté pour l’éternité). La source à ce verset est expliquée dans la Guémara Péssah’im (56a) : Rabbi Chim’on Ben Lakich dit : Il est dit dans la Torah : « Ya’akov appela ses fils et leur dit : rassemblez vous et je vous dirais ce qu’il va vous arriver à la fin des temps. ». Nous apprenons de ce verset que Ya’akov Avinou désira dévoiler le temps de la rédemption finale (que nous guettons encore à ce jour), mais la Chéh’ina (la présence divine) le quitta à ce moment là (l’esprit prophétique le quitta et il ne pu dévoiler à ses enfants le moment de la rédemption). Lorsque Ya’akov constata qu’il n’avait plus l’esprit de prophétie, il se demanda pourquoi la Ché’hina l’avait-elle quitté ? Il commença à s’inquiéter : peut-être que l’un des ses fils n’était pas un Tsaddik (un juste), et que tous ses fils ne sont peut-être pas les pères du peuple d’Israël, comme son père Itsh’ak avait eu ‘Essav et que son grand père Avraham avait eu Ichma’el, et dans ce cas, il en serait peut-être de même pour lui Ya’akov, l’un de ses fils ne serait peut-être pas digne d’engendrer le peuple d’Israël ? Ya’akov pensa que c’était probablement la raison pour laquelle il n’était plus en mesure de dévoiler le moment de la rédemption finale à ses enfants.

Ses fils lui dirent : « Chéma’ Israël ! (c'est-à-dire « Ecoute Israël » qui était le nom de Ya’akov Avinou), Hachem Elokénou Hachem Eh’ad » Ils voulaient lui signifier ainsi : au même titre qu’il n’y a dans ton coeur qu’un seul D.ieu, ainsi il n’y a dans notre coeur qu’un seul D.ieu. A ce moment précis, Ya’akov leur répondit : « Barouh’ Chèm Kévod Malh’outo Lé-‘Olam Va-’Ed ».      

Lorsqu’ils instaurèrent l’ordre de la prière quotidienne, nos maitres voulurent insérer dans la lecture du Chéma’ ce verset prononcé par Ya’akov Avinou. Mais ils se dirent : « Que pouvons-nous faire ?! Pouvons-nous dire ce verset alors que Moché Rabbénou ne l’a pas dit ?! (ce verset n’apparaît pas dans la Torah) Pouvons-nous ne pas le dire alors que Ya’akov Avinou l’a dit ?! » Ils instaurèrent finalement de le dire à voix basse. Fin de citation de la Guémara.

Nos maitres enseignent aussi dans le Midrach Rabba (Dévarim Paracha 2 chap.36) :

Lorsque Moché Rabbénou monta dans les hauteurs célestes pour recevoir la Torah, il entendit les anges du service divin prononcer ce verset « Barouh’ Chèm Kévod Malh’outo Lé-‘Olam Va-’Ed », et il le transmit à Israël. Et puisque ce verset est - à l’origine - la propriété des anges, nous le disons uniquement à voix basse. Ce n’est que pour Yom Kippour où nous ressemblons à des anges (par le jeûne et les autres privations) que nous nous autorisons à le prononcer à haute voix.

Lorsque nous disons le verset « Barouh’ Chèm Kévod Malh’outo Lé-‘Olam Va-’Ed », il faut être très vigilant et veiller à découper les mots de cette phrase de façon correcte. En particulier en marquant un temps d’arrêt entre le mot « Barouh’ » et le mot « Chèm ». Il faut donc dire ainsi : « Barouh’, Chèm Kévod Malh’outo, Lé-‘Olam Va-’Ed », comme l’écrit le Gaon auteur du Chou’t Yah’in OuBo’az (vol.2 chap.42) en ces termes : « C’est ainsi que  nous avons entendu de la bouche de mon vénéré maitre, mon père z’’l, et il réprimandait celui qui enchaînait les mots « Barouh’ » et « Chèm ». Mon frère Rabbi Tsémah’ frappait sur la Téva pour empêcher le peuple d’enchaîner les mots « Barouh’ » et « Chèm ». Dans le Mah’zor manuscrit de la main de mon grand-père le Rachbets, il y a même une barre de séparation après le mot « Barouh’ ». Fin de citation.

Notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l mettait toujours en garde sur ce point dans ses cours, comme l’avaient fait avant lui notre maitre le Rachbets et son fils le Rachbach (Rabbi Chim’on Ben Rabbi Tsémah’ et son fils Rabbi Chélomo Ben Rabbi Chim’on, qui étaient tous les deux de grands sages d’Algérie au moyen âge). (Voir Chou’t Yabiya’ Omer vol.8 o.h chap.11).

 

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