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Lecture pointilleuse du Chéma’

Il est enseigné dans une Michna du traité Bérah’ot (15a) :

« Si l’on a lu le Chéma’ sans s’être entendu (on a lu à voix basse), on s’est acquitté de son devoir. Si on l’a lu sans veiller à articuler correctement les lettres, selon Rabbi Yossé on s’est acquitté de son devoir, selon Rabbi Yéhouda on ne s’est pas acquitté de son devoir. »

Dans la Guémara (ibid.15b), la Halacha est tranchée pour les deux cas, aussi bien si l’on a lu le Chéma’ à voix basse (sans s’être entendu), aussi bien si l’on a lu le Chéma’ sans veiller à articuler correctement les lettres, on s’est acquitté de son devoir (à postériori). Mais Léh’até’hila (à priori), il faut accomplir la Mitsva telle qu’elle a été donnée, et veiller à lire le Chéma’ à haute voix, de sorte que l’on s’entende, et il est également une Mitsva d’articuler les lettres correctement.

Si l’on a lu en exprimant des mots qui n’ont pas de sens

Il faut préciser que lorsque nos maitres enseignent « Si on l’a lu sans veiller à articuler correctement les lettres, on s’est acquitté de son devoir », ceci est valable uniquement lorsqu’il ne s’agit que d’un manque de précision grammaticale, par exemple lorsqu’on n’a pas appuyé sur une consonne qui le nécessitait, ou bien que l’on n’a pas marqué de temps entre un mot et un autre (lorsque c’était nécessaire, comme nous l’expliquerons avec l’aide d’Hachem). Mais si l’on a omit des mots ou des lettres du Chéma’, on ne s’est pas acquitté de son devoir, même à postériori.

Par conséquent, celui qui lit le Chéma’ de façon hâtive, et au lieu de dire « Véahavta Ett A.D.O.N.A.Ï Elo-héh’a » il dit « Véavta …. », il ne s’est pas acquitté de son devoir, de même pour tout autre exemple similaire.

Prononcer la lettre « Youd » avec insistance

Il faut correctement prononcer en appuyant la lettre « Youd » de « Chéma’ Israël » (comme si qu’il était écrit YISRAEL). De même pour le mot « Véhayou ». (il faut également avoir cette vigilance lors du Kaddich, et prononcer YITGADAL VEYITKADDACH).

Les endroits où il faut espacer les mots

Il faut marquer un léger temps d’arrêt dans la lecture du Chéma’ entre les mots « Acher Anoh’i Métsavéh’a Hayom » (que je t’ordonne aujourd’hui) et les mots « ‘Al Lévavéh’a » (sur ton coeur), afin qu’il ne semble pas que l’on dit « Hayom ‘Al Lévavéh’a », c'est-à-dire, que ces paroles soient sur ton coeur aujourd’hui, et non demain (car le mot « Hayom » se rattache à « Acher Anoh’i Métsavéh’a »).

Il faut marquer un léger temps d’arrêt entre les mots « Acher Nichba’ » (que Hachem a juré) et le nom d’Hachem (A.D.O.N.A.Ï), car si on lit de façon rapide les mots « Acher Nichba’ A.D.O.N.A.Ï » la lettre « ‘Aïn » sera prononcée comme un « Hé », ce qui laissera entendre H’ass Véchalom comme si que l’on aurait dit « Nichba » de la racine étymologique « Chévi » qui signifie captivité. Lorsqu’on marque ce temps d’arrêt, il faut prononcer la lettre « ‘Aïn » de « Nichba’ » correctement selon ses possibilités.

Il faut également marquer un léger temps d’arrêt entre le mot « Véh’ara » et le mot « Af » afin de ne pas dire Véh’araf » qui signifie « blasphémer » (le fait que les décisionnaires de l’époque médiévale aient abordé ce problème, prouve qu’ils prononçaient déjà de leur époque la voyelle « Kamats » comme les Safaradim le font depuis toujours, c'est-à-dire avec le son « A », car sinon il n’y aurait aucun risque de prononcer « Véharaf »).

  Il faut espacer tous les mots dont la première lettre est la même que la dernière lettre du mot précédent, par exemple, « Béh’olLévavéh’a » (car on peut entendre Béholévavéh’a » si l’on n’espace pas entre les deux mots), ou bien « ‘AlLévavh’em », ou bien « Béh’olLévavh’em », ou encore « VaavdtemMéhera », ou bien « Eth’emMéerets », ou tout autre exemple similaire. Dans de nombreux Siddourim édités de nos jours, un espace est marqué entre ce genre de mots.

De même, il faut marquer un léger temps d’arrêt pour un mot commençant par un « Alef » précédé d’un mot finissant par un « Mèm », comme « Vélimadtem Otam », Oukchartem Otam », Véssamtem Ett », Our’item Oto », Ouzh’artem Ett », Va’assitem Ett », ou tout autre exemple similaire.

 « Léma’an Tisskérou »

Il faut être vigilant et prononcer correctement le « Zaïn » du mot « Tizkérou » lorsqu’on dit « Lémaa’an Tizkérou » (afin que vous vous souveniez), pour ne pas laisser entendre « Tisskérou » (de la racine étymologique « Séh’irout qui signifie « rétribution »), de même lorsqu’on dit « Ouzh’artem ».

(Choulh’an ‘Arouh’ chap.61)

 

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