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La prière de H’anna

Il est rapporté dans le livre de Chémouel (chap.1) que H’anna la femme d’Elkana n’avait pas d’enfants. Lorsqu’elle se rendit en pèlerinage au Michkan qui se trouvait à cette époque dans la ville de Chilo, H’anna pleura avec toute l’amertume de son cœur et formula un vœu selon lequel si on lui accorde un enfant, elle le consacrera au service d’Hachem, comme le texte l’explique sur place. En terminant sa prière, elle reçut la bénédiction de ‘Eli Ha-Cohen qui était aussi le Grand de la génération, et il lui souhaita qu’Hachem exauce les demandes de son cœur. Quelque temps plus tard, elle tomba enceinte et enfanta un garçon qu’elle nomma Chémouel, « car c’est d’Hachem qu’elle le demanda ». Il devint plus tard le prophète Chémouel. Il est également dit dans un verset de ce chapitre au sujet de la prière que H’ana adressa à Hachem : « H’ana parlait à son cœur, seules ses lèvres bougeaient, mais on n’entendait pas sa voix. »

Il est enseigné dans la Guémara Bérah’ot (31a) :

Rav Haménouna dit : Nous pouvons apprendre de nombreuses règles à partir de ces versets au sujet de H’anna.

« H’anna parlait à son cœur, seules ses lèvres bougeaient… » : Nous apprenons d’ici que celui qui prit doit prononcer avec ses lèvres, ce qui signifie qu’il ne doit pas se contenter de prier mentalement, mais seulement en articulant véritablement la prière.

« …on n’entendait pas sa voix. » : A partir de là, nous apprenons que celui qui prit la ‘Amida ne doit pas faire entendre sa voix. On enseigne dans une Baraïta : Celui qui fait entendre sa voix, fait partie des gens qui ont très peu de foi en Hachem car il exprime ainsi qu’Hachem n’entend pas (H’ass Vechalom) la prière dite à voix basse. Celui qui fait entendre sa voix dans sa prière, se comporte comme les faux prophètes au sujet desquels il est écrit (livre des Rois chap.80-18) : « Ils implorèrent à haute voix. »

Selon certains décisionnaires, lorsque Rav Haménouna enseigne qu’il ne faut pas faire entendre sa voix lors de la prière, signifie qu’il ne faut absolument pas faire entendre sa voix, même pas à soi-même. Malgré cela, notre Talmud (Bavli) ainsi que le Talmud Yeroushalmi prouvent que l’interdiction ne concerne que le fait de faire entendre sa voix à d’autres personnes présentes, mais il n’y a pas d’interdiction à celui qui prit de faire entendre sa voix à lui-même.

D’ailleurs le TOUR écrit qu’il est même préférable que celui qui prit entende ce qu’il dit, afin de mieux se concentrer.

C’est aussi ce qu’écrit le RAMBAM en ces termes:

On ne doit pas prier mentalement, mais seulement en prononçant avec les lèvres et en se faisant entendre à voix basse ce que l’on dit, sans faire entende sa voix (à d’autres). C’est également ainsi que tranche le RACHBA en disant que Léh’ateh’ila (à priori), il est une Mitsva de s’entendre lors de la prière. C’est également ainsi que tranche MARAN dans le Choulh’an ‘Arouh’.

Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l s’est longuement étendu sur ce sujet du point de vue e la Halah’a et de la pratique, et il conclut que l’on doit Léh’ateh’ila (à priori) s’entendre lorsque l’on prit, comme nous l’avons expliqué.

(Bien que dans son livre Bédek Ha-Baït, MARAN écrit  qu’il semble selon le Zohar Ha-Kadosh qu’il est plus juste de ne pas s’entendre lors de la prière, malgré tout, l’essentiel à retenir selon la Halah’a est ce qu’il a écrit dans son livre Choulh’an ‘Arouh’ qui fut rédigé après le Bédek Ha-Baït. MARAN est donc revenu sur son opinion initiale et tranche qu’il faut s’entendre dans la prière, car il constata que le Zohar Ha-Kadoch n’était pas obligatoirement interprétable dans ce sens.)

 

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