Malkhouyot, zikhronot et chofarot, sources de bénédiction
Dans la Guemara, on peut lire (Roch Hachana 16a ; 34b) : « Le Saint béni soit-Il a déclaré à Israël : récitez devant Moi les malkhouyot, les zikhronot et les chofarot. Malkhouyot (les souverainetés) – pour Me faire régner sur vous ; zikhronot – pour que votre souvenir s’élève favorablement devant Moi. Et avec quoi ? Avec le Chofar. »
On peut à juste titre se demander quelle est la différence entre Roch Hachana et les autres jours de l’année. Ne couronnons-nous pas l’Eternel quotidiennement, dans notre prière ? Ainsi, lorsque nous récitons « az yachir Moché – alors Moché chanta », nous proclamons : « L’éternel règnera à tout jamais » (Chemot 15:18) ; dans toutes les bénédictions que nous récitons, nous Le disons « Roi du monde », dans la prière de moussaf ou encore dans le kaddich, nous déclarons Sa souveraineté. Ne peut-on le couronner qu’à Roch Hachana, en récitant les versets de royauté et en sonnant du Chofar ? Est-ce la sonnerie de cette corne qui fait la différence ?
Cependant, si la sonnerie du Chofar constitue l’essentiel de Roch Hachana, pourquoi ne pas nous en contenter, et nous abstenir de proclamer le règne divin du Créateur tout au long de l’année ?
Dans le même ordre d’idées, pourquoi le Saint béni soit-Il désire-t-Il que nous évoquions notre mémoire devant Lui, à Roch Hachana, à travers la sonnerie du Chofar ? Le rappel constant, tout au long de l’année, du mérite de nos pères ou de notre « filiation » au Très-Haut ne suffit-il pas ? Si l’essentiel de cette évocation se fait au son du Chofar, pourquoi ne pas nous contenter des sonneries du nouvel an, tout en nous privant d’évoquer notre souvenir le reste du temps ?
La première réponse est que nous avons plus particulièrement besoin, à Roch Hachana, de couronner le Créateur au son du Chofar, afin de perturber le Satan, l’Accusateur (Roch Hachana 16b).
En outre, nous apprend Rabbi Elimélekh de Lizensk, en ce jour, le Saint béni soit-Il nous considère comme des justes, nous jugeant d’après le niveau que nous y avons – « là où il est » (Beréchit 21:17) –, et non d’après le passé ou le futur ; Il nous juge tels que nous sommes au moment présent.
Aussi, nous signifie le Créateur, « lorsque vous Me couronnez à Roch Hachana, cela a un pouvoir et un impact sur toute l’année. En effet, dans le courant de celle-ci, lorsque vous proclamez Ma souveraineté, le Satan a la possibilité d’accuser, de relever vos fautes, qui vous rendraient indignes de Me couronner.
Mais à Roch Hachana, le canal s’ouvre et l’abondance se déverse pour toute l’année. C’est dire que, pendant toute l’année, nous bénéficions de la bénédiction déversée à Roch Hachana. Pour cette raison, D. insiste pour que, précisément à Roch Hachana, nous rappelions notre souvenir devant Lui, afin qu’Il ouvre ce canal et que nous puissions bénéficier tout au long de l’année de ces flux positifs, grâce au Chofar, qui paralyse l’action du Satan, rendant ainsi possible le repentir toute l’année.
Partant, celui qui n’est pas certain que son souvenir sera favorablement évoqué rappelle celui des Patriarches et des tsaddikim, en particulier à Roch Hachana et pendant la période des seli’hot, afin que sa mémoire emprunte le canal des justes.
Même si l’homme commet une faute, lorsqu’il se repent, le canal de la Royauté divine s’ouvre à Roch Hachana, et la bénédiction s’y déverse pour tous les jours de l’année.
Résumé
•Nous avons évoqué la spécificité des malkhouyot, zikhronot et chofarot à Roch Hachana, bien que nous évoquions la souveraineté divine et notre souvenir devant Lui toute l’année.
•La spécificité de Roch Hachana réside dans la sonnerie du Chofar. Nous proclamons certes le règne divin tous les jours, mais le Satan ne se prive pas d’accuser et, suite à nos fautes, le canal des bénédictions risque de se fermer. A Roch Hachana, au contraire, la sonnerie du Chofar perturbe le Satan, et la bénédiction peut alors se déverser pour toute l’année, à travers les malkhouyot, zikhronot et chofarot. De ce fait, en ce jour du nouvel an, nous proclamons le règne divin et évoquons notre souvenir devant D. au son du Chofar, pour l’ensemble de l’année.