Un esprit sain dans un corps saint

Le thème du miracle de ‘Hanoucca est extrêmement connu. Comme nous l’avons expliqué précédemment, le nom de cette fête provient de la notion de ‘hanaïa – le fait de camper avec D.

Cette notion vient nous rappeler le campement des enfants d’Israël dans le désert, regroupés dans des tentes autour du tabernacle. S’il occupait cette place centrale, c’est parce que splendeur, abondance et sainteté en émanaient vers tous les campements. Cette notion de campement évoque aussi le dais nuptial, qui évoque, à son tour, le couvre-chef, la kippa.

De ce fait, un homme qui ne se couvre pas la tête ne peut prétendre qu’il est attaché à D. et « campe » avec Lui. Car la kippa symbolise la crainte du Ciel, comme l’exposent nos Maîtres (Chabbat 156b) : « Couvre-toi la tête pour avoir la crainte du Ciel. » Celui qui reste tête-nue ne peut vivre cette unité avec le Divin et ne peut restaurer la sphère de Splendeur.

L’un des plus graves problèmes de notre siècle se situe justement à ce niveau. On peut hélas dire que dans ce domaine, les goyim ont réussi, puisqu’il est devenu presque impossible de trouver du travail si on porte la kippa, et ce n’est pas la seule épreuve rencontrée par ceux qui la portent. Combien d’injures et d’affronts doivent-ils essuyer, mais cela ne fait qu’augmenter leur mérite, en cela qu’ils démontrent leur aspiration à intensifier leur crainte du Ciel !

On notera que le terme kippa peut se décomposer en caf-pé d’une part, et Y-a de l’autre. Ces deux premières lettres, de valeur numérique cent, rappellent les cent bénédictions que l’homme doit réciter quotidiennement (Mena’hot 43b ; Zohar III 179a), tandis que le Nom Y-a a la même guematria que hod. En d’autres termes, tout homme doit prononcer chaque jour cent bénédictions pour élever la sphère de Splendeur à son niveau suprême. A cet égard, à l’époque du Temple, lorsque cette sphère occupait sa juste place, les forces impures étaient battues en brèche.

Si nous voyons, à notre époque, des personnes porter atteinte aux bénédictions, c’est dû au fait qu’elles n’ont pas été assez attentives au port de la kippa. De ce fait, comme l’explique le Ari zal, elles portent atteinte à la sphère de Splendeur, qui est alors détournée par les forces impures.

Il semble que de nos jours, la réparation de la sphère de Splendeur doive nécessairement passer par une lutte contre les visées grecques, lesquelles ont implanté dans le monde entier l’idée que pour triompher du peuple juif, il faut lui perturber l’esprit, la tête, couverte par une kippa.

Telle est d’ailleurs l’idée sous-jacente à l’injonction : « Inscrivez sur la corne du bœuf (chor) que vous n’avez pas de part dans le D. d’Israël. » (Beréchit Rabba 16:4 ; Vayikra Rabba 13:5) Pourquoi précisément sur la corne d’un bœuf, de préférence à toute autre bête ? Car le mot chor a la même valeur numérique que « la tête »  (haroch). Autrement dit, les Grecs voulaient contraindre les enfants d’Israël à ôter leur couvre-chef, afin que le cerveau soit atteint, ainsi que les cent bénédictions journalières et la sphère de Splendeur, ce qui représente le summum de l’apostasie.

Pour cette raison, nous récitons pendant ‘Hanoucca : « en ces jours, à cette période », car à notre époque, la culture hellénistique continue à nous frapper durement, et il nous faut une grande aide du Ciel pour y résister.

En outre, les Grecs demandèrent que les enfants d’Israël inscrivent sur la corne (kéren) du bœuf leur renonciation à la foi. Ce choix n’est pas anodin, car la corne, c’est kéren – kar et noun. Les Grecs voulaient en effet refroidir (lekarer) les enfants d’Israël dans le Service divin, et les faire chuter jusqu’au cinquantième (noun) degré d’impureté en perturbant leur esprit (haroch, de même valeur numérique que chor) au contact de leur civilisation perverse. Mais si l’on garde la kippa sur la tête, on garde la crainte du Ciel et on parvient à restaurer la sphère de Splendeur.

 « Au jour fixé pour notre solennité »

Ce thème du couvre-chef réapparaît concernant Roch Hachana, dans les Psaumes (81:4) : « Sonnez le Chofar à la nouvelle lune, au jour fixé pour notre solennité – bakessé leyom ‘haguénou ». Outre sa traduction littérale, le terme bakessé évoque en effet cette notion de kissouï, de couvre-chef. A noter de plus que le groupement de mots « bekessé leyom » a la même guematria que les mots « adam bekislev – l’homme, au mois de Kislev ». Quel lien entre le nouvel an et ‘Hanoucca ?

Le Ohev Israël zatsal nous répond que les livres ouverts à Roch Hachana sont fermés seulement à ‘Hanoucca. Tout homme doit donc se repentir à ‘Hanoucca, rester lié et camper avec la Présence divine. Jusqu’au mois de Kislev, ce travail est possible, car le souvenir du miracle dont bénéficièrent nos pères suscite un élan de réveil. Miracle d’un peuple qui s’était presque assimilé parmi les Grecs mais retourna à la foi sans perdre son âme. Miracle d’un peuple que les Grecs ne parvinrent pas à briser, car D. les soutint.

Il s’agit donc, au même titre que Roch Hachana, d’une fête (yom ‘haguénou), la célébration de notre triomphe sur la culture grecque, une véritable fête pour l’âme, car envers et contre tout, les enfants d’Israël continuèrent de camper avec D., Lui restèrent attachés, et c’est pourquoi le miracle doit être publié. C’est aussi l’occasion de manifester son repentir. A cette condition, on sera certainement inscrit et scellé pour une bonne année. ‘Hanoucca est donc le moment idéal pour glorifier et louer D. de nous avoir donné la possibilité de nous repentir totalement jusqu’à ‘Hanoucca.

C’est là le sens du texte que nous récitons à ‘Hanoucca dans Al Hanissim : « et pour Toi Tu as grandi et sanctifié Ton Nom dans le monde ». Et, ainsi que l’exprime le Cheérit Israël, à travers le dévoilement de la sphère de Splendeur, le Nom divin se déploie dans toute son ampleur. Quelle plus grande louange pour le Créateur, que ce sursis accordé à l’homme jusqu’à ‘Hanoucca, afin de lui permettre de réparer ses manquements, de se joindre au campement du Créateur et de réparer la sphère de Splendeur !

De ce fait, nos Sages instituèrent la fête de ‘Hanoucca pour toutes les générations. C’est d’autant plus justifié que les perfides machinations grecques sont encore mises en œuvre, bien qu’eux-mêmes aient disparu.

Au cœur de la fête de ‘Hanoucca, nous célébrons pendant huit jours (chemona) le miracle du flacon d’huile (chémen), double allusion à l’âme. Car les Grecs voulaient nous délester de la kippa mais les ‘Hachmonaïm les battirent et trouvèrent un flacon d’huile (pakh) portant le sceau du grand prêtre. Ce flacon évoque les cent (valeur numérique de pakh) bénédictions journalières obligatoires (Mena’hot 43b) que les Grecs ne parvinrent pas à révoquer. Avec une grande crainte du Ciel, les ‘Hachmonaïm surmontèrent toutes ces embûches et restaurèrent la sphère de Splendeur dans toute son intégrité.

C’est là le grand miracle de ‘Hanoucca, cristallisé autour de la miraculeuse trouvaille du flacon d’huile pure, symbole de la purification de l’esprit face à toutes les interférences et conceptions grecques. Tel est le sens de ‘Hanoucca : les enfants d’Israël campèrent (‘hanou), se reposèrent (na’hou) des forces impures et se rapprochèrent de D. De nos jours également, si l’on veut que ces forces nous laissent du répit, si l’on veut progresser en crainte du Ciel et réparer la sphère de Splendeur, il faut publier le miracle.

Résumé

 •‘Hanoucca est dérivé du mot ‘hanaïa – la notion de campement avec D., un peu à l’image des tentes des enfants d’Israël dans le désert, regroupées autour du tabernacle, notion aujourd’hui « remplacée » par la kippa que nous portons sur la tête. Celui qui ne se couvre pas la tête ne peut être attaché à D. et camper avec Lui ; il est privé de crainte du Ciel. Il s’agit d’un grave manquement, en cela que la kippa renvoie aux cent bénédictions (guematria des lettres caf et pé) d’une part, et au Nom Y-a, allusion à la sphère de Splendeur. Rester nu-tête, c’est porter atteinte à cette sphère et se priver de crainte du Ciel.

 •La mesure la plus efficace à prendre de nos jours contre les relents de la civilisation grecque, est justement le port de la kippa, clé de la crainte du Ciel et de la réparation de la sphère de Splendeur. Les Grecs, en effet, voulaient perturber l’esprit, la tête des enfants d’Israël, et c’est pourquoi ils leur intimèrent l’ordre d’abjurer par écrit sur la corne (kéren, allusion à la notion de froid – kar – et aux cinquante degrés d’impureté, à travers la lettre noun) du bœuf (chor, de même guematria que haroch – la tête).

 •Dans le verset des Psaumes évoquant Roch Hachana, on peut lire : « au jour fixé pour notre solennité – bakessé leyom ‘haguénou ». Le terme bakessé évoque cette notion de kissouï, de couvre-chef, tandis que les mots : « bakessé leyom » ont une valeur numérique identique à l’expression : « adam bekislev – l’homme au mois de Kislev ». Ce parallèle est dû au fait que le jugement est scellé à ‘Hanoucca, l’homme ayant la possibilité de se repentir jusqu’à cette fête, en luttant contre les traces de la civilisation grecque. Pour ce faire, il faut publier le miracle ainsi que sa techouva, et commémorer le miracle du flacon d’huile (pakh – numériquement parlant 100), symbole des cent bénédictions. A l’époque, les ‘Hachmonaïm rétablirent ainsi la sphère de Splendeur et progressèrent en crainte du Ciel. C’est là le message délivré par la fête de ‘Hanoucca : l’importance de s’élever et de progresser dans la crainte du Ciel afin de pouvoir réparer la sphère de Splendeur.

 

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