Les lumières de ‘Hanoucca – l’accomplissement parfait des mitsvot

La sainteté des jours de ‘Hanoucca peut éclairer l’homme tout au long de l’année. Plus, les lumières de ‘Hanoucca ont le pouvoir de sonder l’intériorité de l’homme et de s’assurer qu’il en ressent toute la sainteté et la luminosité. Comme nous le disons : « Ces bougies sont sacrées et nous n’avons pas le droit de les utiliser [dans un autre but] mais seulement de les contempler », afin d’en tirer tout ce potentiel.

Plus largement, les bougies sont comparées aux mitsvot, comme le laisse entendre le verset (Michlé 6:23) : « Car la mitsva est une bougie, et la Torah une lumière ». Cela nous apprend que tout homme doit s’investir dans la Torah et les mitsvot pour leur seule sainteté, pour unifier le Nom divin, et non dans son propre intérêt.

On peut donc comprendre : « ces bougies sont sacrées » dans le sens : « les mitsvot sont sacrées et nous n’avons pas le droit de les utiliser pour notre profit personnel » ; il est interdit de s’en faire « une pioche pour creuser ». Il ne faut pas chercher à en tirer le moindre bénéfice, fût-ce de la fierté, « mais seulement les contempler », autrement dit, les accomplir pour la seule cause divine, dans l’esprit du verset (Bamidbar 15:39) : « Vous les verrez et vous vous souviendrez de toutes les mitsvot de l’Eternel et vous les accomplirez ».

On rapporte de même, au nom du Baal Chem Tov, que tout le service de l’homme ne doit être accompli que pour D., pénétré de la pensée qu’« il n’est rien en-dehors de Lui » (Devarim 4:35). Ainsi, si la période de ‘Hanoucca appartient à l’Histoire, le message dont elle est porteuse est, lui, éternel. Et même si les antiques bougies sont éteintes, nous continuons à dire : « Nous allumons ces bougies », au présent, en continuant à perpétuer le même geste significatif. En d’autres termes, nous prolongeons l’esprit de ‘Hanoucca sur toute l’année, à travers l’accomplissement des mitsvot et l’étude de la Torah désintéressés.

Explication : pour accomplir un commandement de façon désintéressée, avec dévouement, une préparation adéquate est requise, à même d’en garantir la perfection. En outre, par la suite, il est important de développer la volonté d’en réaliser d’autres dans un même esprit, sans les repousser ni se lasser, en prenant garde à ne pas agir de façon mécanique, sans y réfléchir.

C’est là le sens d’un vécu dans l’esprit de ‘Hanoucca, tout au long de l’année. Après cette fête commence le travail : il faut continuer à faire brûler ces lumières – les mitsvot. Voilà pourquoi nous disons : « Ces bougies nous allumons (…) », au présent, comme pour souligner que nous voulons continuer à réaliser les mitsvot de façon désintéressée.

Le cas échéant, nous prouvons que, même après avoir réalisé des mitsvot, nous continuons à les accomplir inlassablement, avec amour, et restons habités par la volonté de les faire briller encore et toujours, dans l’esprit de la sentence (Avot 2:2) : « Une mitsva en entraîne une autre. »

Au moment de l’allumage, nous devons donc être imprégnés par la conscience de notre responsabilité d’accomplir les commandements à la perfection, de façon désintéressée et sans jamais se lasser. Car il nous incombe d’assurer la continuité de ces flammes.

D’ailleurs, le fait que nous préparions l’huile et les mèches avant l’allumage est à ce titre édifiant, puisque l’huile évoque l’âme tandis que les mèches font allusion aux 248 membres et 365 tendons. Enfin, le chandelier renvoie au corps humain. En d’autres termes, tant le corps – avec tous ses éléments constitutifs – que l’âme doivent respectueusement s’apprêter à accomplir les commandements de façon optimale et désintéressée, dans l’esprit du verset : « Tous mes os proclameront : Eternel, qui est comme Toi ? » (Tehilim 35:10)

Le candélabre, l’huile et les mèches transmettent un tel message. En effet, le premier est allumé pendant huit jours pour réparer l’âme – allumage dans l’ordre croissant, selon l’avis d’Hillel, en parallèle au développement de la sainteté (Chabbat 22b). Cette notion de progression s’applique donc aux mitsvot, qui doivent sans cesse être améliorées en fonction de la compréhension de l’homme et de son niveau. En effet, plus celui-ci est élevé, plus l’attente à son égard est grande, et plus il sera sévèrement jugé si sa pratique des commandements n’est pas à la hauteur.

Une bonne préparation est à ce titre fondamentale – au point que nos Sages la considèrent comme supérieure à la mitsva elle-même –, outre la volonté de toujours aller de l’avant et continuer dans cette voie. Plus les mitsvot seront accomplies avec enthousiasme et dévouement, et plus elles se rapprocheront de cet idéal de perfection.

Résumé

 •La sainteté de ‘Hanoucca peut être vécue toute l’année, et c’est d’ailleurs à l’aune de ce prolongement que l’on évaluera la manière dont l’homme a vécu et intériorisé celle-ci. Les bougies sont une image des mitsvot, d’où l’interdiction de les accomplir pour en tirer un profit personnel.

 •Tel est le sens intemporel de ‘Hanoucca : si les bougies sont éteintes, nous avons le potentiel de continuer à éclairer – d’accomplir les mitsvot à la perfection. Car de même que les commandements impliquent une préparation conséquente, il existe également une volonté de continuité, « une mitsva en entraînant une autre ». Tout homme a la responsabilité d’assurer celle-ci de façon optimale.

 •Le candélabre évoque le corps humain tandis que l’huile renvoie à l’âme, et les mèches aux membres du corps. Tous ces aspects doivent être inféodés à l’accomplissement des commandements de façon désintéressée, en visant l’amendement de l’âme et l’amélioration de la pratique. Or, plus l’homme est grand, plus l’exigence d’élévation et de perfection dans cet accomplissement est importante.

 

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