L'ascension constante dans l'étude de la Torah et l'accomplissement des mitsvoth conduisent à l'inspiration divine

Le second verset de notre sidrah: Fais le relevé des enfants de Guerchon... (Nombres 4:22), nous apprend que si on veut s'élever dans la Torah et s'y attacher, si on veut s'imprégner de la Providence Divine, on doit s'engager jour et nuit dans l'étude de la Torah, comme l'enseigne le Zohar (IV, 121b) et comme il est écrit: Jusqu'au jour où se répandra sur nous un esprit d'en haut (Isaïe 32:15).

Si nous voulons que cette inspiration divine demeure en nous, nous devons tourner et retourner la Torah en tout sens, car tout y est renfermé (Pirké Avoth 5:25). Attachons-nous au Saint, béni soit-Il, et aux Sages de la Torah: nous procurerons alors du plaisir à notre Créateur. Car c'est grâce à l'étude de la Torah que subsistent tous les mondes (Zohar IV, 121b). Celui qui s'abstient d'étudier la Torah doit rendre des comptes et expliquer devant le Tribunal Céleste pourquoi il ne s'est pas efforcé de s'élever et de s'imprégner de l'esprit de sainteté et de pureté.

Le soldat idéal est celui qui se conforme à la lettre à tous les ordres qu'il reçoit de ses supérieurs et exécute parfaitement et avec enthousiasme toutes les tâches qui lui sont imposées pour monter de grade. Nous devons en faire de même dans notre service divin: faisons partie de ceux qui étudient la Torah pour l'amour même de l'étude. Efforçons-nous surtout de ne jamais stagner, ne cessons pas d'avancer d'une force toujours croissante (cf. Psaumes 84:8). Ceux qui habitent dans Ta maison (ibid. 84:5), ce sont ceux qui vont de la synagogue à la yéchivah (cf. Rachi, loc. cit.). Le Talmud (Bava Métsia' 84a) rapporte que Rabbi Yo'hanan a dit à Rech Lakich: Ta force doit être réservée pour la Torah. Comme nous l'avons expliqué plus haut, ce que le mauvais penchant vise essentiellement, c'est de nous voir stagner sur place: c'est l'arme qu'il utilise contre nous.

Le mauvais penchant nous tend constamment une embuscade: il s'efforce par tous les moyens de nous empêcher de nous engager dans l'étude de la Torah; il essaie de nous endormir, de nous faire oublier la tâche que nous devons exécuter durant notre séjour dans ce monde. Le péché est tapi à la porte (Genèse 4:7), là où il trouve une ouverture qui conduit à une mitsvah, il empêche l'homme de s'y rendre (Rachi, loc. cit. Kidouchine 30:2). Précisément, quand l'homme se prépare à se repentir sur ses péchés et revenir vers Dieu, ou prend la décision de s'efforcer d'étudier davantage la Torah ou d'accomplir des mitsvoth, le mauvais penchant fait de son mieux pour l'en dissuader (Zohar I, 190b)... Si nous ne voulons pas nous laisser endormir par lui, rappelons-nous constamment que nous ne sommes que des étrangers sur cette terre, et que nul ne peut échapper à la mort. Suivons les conseils de nos Sages: L'homme doit toujours faire dominer (lit. irriter) son mauvais penchant par le penchant du bien... S'il le vainc, tant mieux, sinon qu'il se rappelle le jour de la mort (Bérakhoth 5a).

Pour nous élever dans la Torah et extraire la haine que le mauvais penchant a introduit dans notre cœur, sachons que nous ne sommes que des guerim), aspect de fils de Guerchon chargés de faire une besogne dans la tente d'assignation, c'est-à-dire de nous engager dans l'étude de la Torah dans la tente d'assignation, qui correspond au Beth Midrach (Méguilah 29a).

Si nous portons constamment à l'esprit que nous avons le statut de guer, nous aurons le mérite d'accéder au niveau de chon, dont la valeur numérique est similaire à celle de ROuA'H HaCheM ALaV (l'esprit divin sur lui); GueRChoN a la même valeur numérique que GALouTh VéNiDouDiM (exil et errance). Et si on continue à s'élever, on revêt l'aspect de DA' ETh HaCheM BeKhoL RaMa'H EVaRIM (Connais l'Eternel de tous les deux cent quarante-huit membres) qui a la même valeur numérique que roch (tête).

Il est écrit: Si un homme ou une femme a causé quelque préjudice à une personne et par là, commis une faute grave envers le Seigneur, mais qu'ensuite cet individu se sente coupable, il confessera le préjudice commis, puis il restituera intégralement l'objet du délit (Nombres 5:6-7). Nous voyons de là que celui qui ne s'efforce pas de s'élever sur la voie divine, est susceptible de commettre une faute envers le Seigneur et sera obligé de restituer intégralement l'objet du délit, bien qu'il étudie la Torah et en accomplisse les mitsvoth: il est accusé de succomber au mauvais penchant... Il est écrit à cet effet: Celui qui lo mossif n'ajoute pas [à ses connaissances], iassif les diminue (Avoth 1:13). Il finira par succomber entre les mains du mauvais penchant qui ossif le ravit de ce monde.

Le Zohar (IV, 122a) enseigne que lorsque l'homme dévie de la voie de Dieu, il se fait imprégner d'un esprit de l'Autre Côté, qui est celui de l'impureté, et qui provient de la kelipah appelée l'abime profond, où se rencontrent les esprits qui nuisent à l'humanité. Celui qui ne s'élève pas dans la voie de la Torah n'est pas complet, s'éloigne de  la voie divine qui consiste à s'élever sans cesse et finit par tomber entre les mains du mauvais penchant.

Nous pouvons ainsi mieux comprendre ce passage du Talmud (Pessa'him 68b): Rav Yossef a dit: Sans ce jour (celui du Don de la Torah), combien de Yossef il y aurait dans le marché! La question se pose: sans le Don de la Torah, Yossef ne serait pas du tout dans le marché, car on ne discernerait aucune différence entre Israël et les nations auxquelles les Juifs se seraient assimilés. En d'autres termes, sans ce jour de la fête de Chavou'oth où le Saint, béni soit-Il, nous a offert l'occasion de nous renouveler et de nous élever dans la voie de la Torah, il y aurait de nombreux Yossef au marché, plusieurs personnes qui ont accédé au même niveau spirituel que moi et qui portent eux aussi le nom de Yossef. Quelle différence y aurait-il alors entre eux et moi? Maintenant, que la Torah a été donnée, qui m'a offert l'occasion de m'élever, je porte le nom de Rav Yossef, le terme rav (nombreux) faisant allusion à mes nombreuses mitsvoth et mon élévation... C'est la raison pour laquelle, Rabbi Chimon bar Yo'haï et son groupe veillaient particulièrement à découvrir des enseignements originaux de Torah la nuit de Chavou'oth, fête particulièrement propice pour s'élever au plan spirituel (Zohar I, 10a; III 97b).

Nos Sages ont enseigné à cet effet: Celui qui se livre à l'étude de la Torah par amour pour elle et d'une façon désintéressée, mérite de grandes récompenses... La Torah le rend supérieur à toutes les créatures (Avoth 6:2). En effet, le Saint, béni soit-Il, agit mesure pour mesure avec Ses créatures (Chabath 105b), et plus la crainte du Ciel et l'étude de la Torah de l'individu s'intensifient, plus le Saint, béni soit-Il, l'élève.

La Guémara (Sanhédrine 101b) enseigne: Rabbi Yo'hanan demande: Pourquoi Yérovo'am a-t-il mérité la Royauté? Parce qu'il a réprimandé le Roi Salomon. Et pourquoi a-t-il été puni? Parce qu'il l'a réprimandé en public, comme il est écrit: Il a levé la main contre le Roi (Rois I, 11:27). Les commentateurs demandent: Pourquoi Yérovo'am a-t-il été banni de ce monde pour le même acte qui lui a valu la Royauté? En outre, le Maharcha (loc. cit.) donne explicitement la raison du châtiment de Yérovo'am: parce qu'il a conduit le peuple à l'adoration des idoles (Rois I, 13:33-34), et non parce qu'il a réprimandé Salomon en public.

C'est qu'une question répond à une autre: Comme Yérovo'am a dévié du bon chemin et après avoir fait faire deux statues représentant des veaux, a dit au peuple: Assez longtemps vous êtes montés à Jérusalem... (ibid. 12:28), il a été châtié rétrospectivement pour avoir réprimandé Salomon en public. Si Yérovo'am avait vraiment continué à servir Dieu, à monter à Jérusalem, qui contribue particulièrement à intensifier le service divin, il se serait certainement élevé et Dieu l'aurait certainement élevé. Mais, comme il a interdit le pèlerinage à Jérusalem, il s'est imprégné de l'esprit d'impureté, et sa fin a été amère (Guitine 66a). Il n'a eu droit à ce sort que parce qu'il ne s'est pas souvenu du fait qu'il n'est qu'un étranger sur cette terre et que la mort est irrémédiable. Son caractère grossier a conduit le peuple à adorer des idoles; il s'est en outre révolté contre la Maison de David: un péché en entraîne l'autre (Avoth 4:2).

Ceci nous permettra de comprendre l'enseignement de la Torah que nous avons déjà vu plus haut: Avant de donner la Torah aux enfants d'Israël, le Saint, béni soit-Il, a fait placer le Mont Sinaï comme un tonneau au-dessus d'eux, et leur a dit: Si vous acceptez la Torah, c'est bien; sinon là-bas même que vous serez ensevelis. Deux questions peuvent être posées:

1) Pourquoi le Saint, béni soit-Il, devait-Il contraindre le peuple à accepter la Torah? Les enfants d'Israël n'avaient-ils pas proclamé explicitement: Tout ce qu'a prononcé l'Eternel, nous l'exécuterons et nous l'entendrons? (Exode 24:7).

2) Qu'entend-on exactement par là-bas même, vous serez ensevelis. Nous savons bien qu'ils avaient campé au pied de la montagne (ibid. 19:17): pouvaient-ils être ensevelis autre part? Le Saint, béni soit-Il, aurait d– dire simplement aux enfants d'Israël: Si vous n'acceptez pas Ma Torah, vous mourrez!

Commençons par la deuxième question: Certains commentateurs expliquent que le Saint, béni soit-Il, dit aux enfants d'Israël: Si vous acceptez Ma Torah tout au long des générations qui vous suivront, c'est bien. Sinon, là-bas, là où vous vous trouverez en exil, vous serez assaillis de malheurs. Toutefois, d'après ce qui a été dit plus haut le Saint, béni soit-Il, dit à Ses enfants: Veillez particulièrement à étudier la Torah et vous en sentir constamment élevés, car sinon votre vie serait alors en danger. Si vous acceptez la Torah et l'étudiez assid–ment; si vous la retourner dans tous les sens, c'est bien, elle contribuera ainsi à vous élever. Sinon le mauvais penchant peut l'emporter sur vous, et votre Torah sera imprégnée d'un esprit d'impureté, à Dieu ne plaise.

Rabbi Chimon dit: Celui qui en marchant dans un chemin, médite sur la Torah et interrompt son étude en s'écriant: Que cet arbre est beau! Que ce champ est bien cultivé! Celui-là, selon l'Ecriture, compromet sa vie (Pirké Avoth 3:9). Notre homme s'est engagé dans l'étude de la Torah et se conforme à la lettre au commandement divin: Ces devoirs que Je t'impose... tu les inculqueras... quand tu marcheras en chemin... (Deutéronome 6:7) se voit condamner parce qu'il a interrompu son étude pour louer la beauté d'un arbre! N'est-ce pas difficile à concevoir? C'est que c'est essentiellement l'étude de la Torah qui donne la vitalité sainte à l'homme. C'est grâce à elle qu'on ne cesse d'intensifier sa crainte du Ciel. Or, celui qui interrompt même un instant son étude, se détache automatiquement de la source de vie, celle de la sainteté, et le mauvais penchant peut lui donner une vitalité provenant des forces de l'impureté. Le Tana l'avertit donc du châtiment sévère, aspect de: Rappelle-toi le jour de la mort! (voir aussi Zohar III, 80a et Bérakhoth 5a).

Que l'Eternel nous aide à nous élever constamment dans la voie de la Torah. Nous accéderons alors au niveau de VéYaNOuSsOu MiPaNéKha (Ils fuiront de toi) dont la valeur numérique est la même que GueRChoN et MéVaSseR ToV (allusion au prophète Elie qui nous anoncera de bonnes nouvelles).

 

 

Les portes de la Torah et celles de la pénitence ne se ferment jamais
Accueil
Fondement de la pénitence: confession, Torah, souffrances

 

Hevrat Pinto • 32, rue du Plateau 75019 Paris - FRANCE • Tél. : +331 42 08 25 40 • Fax : +331 42 06 00 33 • © 2015 • Webmaster : Hanania Soussan