La Torah protège des accusations portées contre nous

La Torah a consacré une sidrah entière sur Balak et Bil'am, qui étaient des ennemis de longue date, et ce n'est que pour entrer en guerre contre Israël qu'ils ont fait la paix entre eux. L'histoire est un éternel recommencement et a connu de nombreux ennemis, comme Haman, Hitler... que leur nom soit effacé à jamais. Pourquoi alors considère-t-on que Bil'am est le plus grand ennemi qui se fût jamais levé contre nous?

C'est qu'après tous les ennemis qui ont visé à exterminer le Peuple d'Israël, il est resté un Juif ou un groupe de Juifs qui redonna naissance à notre peuple. Citons par exemple à cet effet le cas de notre patriarche Avraham qui engendra la nation juive. Le peuple d'Israël n'a donc jamais été anéanti. Mais comme nous l'avons vu, Bil'am, savait l'instant exact où Dieu se met chaque jour en colère et sa force résidait dans sa bouche, plus efficace que toute arme moderne. Il lui suffisait de prononcer le mot calem (extermine-les) pour qu'il ne reste plus rien du Peuple Juif. Même Moché, Aharon et tous les Tsadikim, ne pouvaient rien contre lui. Le Zohar (III, 246a) enseigne à cet effet qu'un groupe d'anges est chargé de dire amen après les bénédictions, et un autre après les malédictions. Mais comment peut-on concevoir que Bil'am puisse maudire un Tsadik?

C'est que, comme le dit le roi Salomon: il n'est pas d'homme juste sur terre qui fasse le bien sans jamais faillir (Ecclésiaste 7:20), et si, à Dieu ne plaise, le méchant maudit le Juste, les péchés minimes du Tsadik sont mentionnés (nous avons traité en détail de ce jugement strict absolu dans le cas de notre patriarche Ya'akov dans la sidrah Vayichla'h de notre premier tome Béréchith). La malédiction est donc susceptible de porter son effet: si le Saint, béni soit-Il, devait être si strict avec les Patriarches, ils ne pourraient subsister devant Lui (Erkhine 17a). Le meilleur remède contre la malédiction est donc l'étude de la Torah qui porte le nom de vie et constitue un remède pour le corps (Avoth DeRabbi Nathan 34:10; 'Irouvin 54a). Comme les enfants d'Israël se sont engagés dans l'étude de la Torah dans le désert, ils ont été épargnés des malédictions de Bil'am. L'Eternel a troublé son esprit et il n'a pas su le moment exact où Il se met en colère cette colère, qui pendant cette période, n'existait pas... Il les a bénis malgré lui et a fini par disparaître de la surface de la terre.

Salomon, fils de David, roi d'Israël, disait à cet effet: La mort et la vie sont au pouvoir de la langue (Proverbes 18:21). Mais quand on assiste à une certaine négligence dans l'étude de la Torah, les malédictions des ennemis portent leur effet, à Dieu ne plaise. Ainsi le Saint Temple a été détruit par suite de la haine gratuite (Yoma 9b), car ils se maudissaient et médisaient les uns sur les autres...

Quand Yits'hak a voulu bénir Essav et que c'est Ya'akov qui s'est présenté devant lui, Yits'hak savait que c'était Ya'akov qu'il bénissait: La voix est celle de Ya'akov, Ya'akov savait aussi que son père l'identifiait. Mais Ya'akov voulait également les bénédictions destinées à Essav, qui était un grand imposteur. Yits'hak lui a alors expliqué: Dans ces conditions, mets en pratique ce qui est dit: la voix est celle de Ya'akov, c'est-à-dire engage-toi dans l'étude de la Torah et les mains de Essav seront neutralisées. Il ne pourra alors pas te maudire et te dominer.

A leur sortie d'Egypte, les enfants d'Israël ont commencé à négliger l'étude de la Torah. La malédiction pouvait donc s'appliquer sur eux: Amalek est alors venu leur proclamer la guerre. C'est ce qui se passe chez tous nos ennemis qui profitent de cette négligence pour nous attaquer. En revanche, Bil'am, qui était une étincelle d'Amalek, n'a pas pu maudire les enfants d'Israël, qui à ce moment étudiaient la Torah. Que tes tentes sont belles, ô Jacob! s'est-il exclamé. Comme nous l'avons vu, la tente incarne l'étude de la Torah. Et tes demeures, ô Israël, ce sont les synagogues et les maisons d'étude. Belles aussi décrit la Torah... et c'est grâce à son étude que les enfants d'Israël sont sauvés.

Efforçons-nous donc de monter les marches de la Torah et d'augmenter notre étude sans interruption pour nous épargner des malédictions des nations et de tout mal. Ainsi nous ne donnerons pas à nos ennemis l'occasion de porter des accusations contre nous. Qu'elles sont belles michkénotékha (tes demeures), ô Israël! s'est exclamé Bil'am en voyant les enfants d'Israël mamchikhim poursuivant assidûment leur étude de la Torah. C'est grâce à elle qu'il a été obligé de les bénir. Par leur étude de la Torah Orale et Écrite, ils veillent sur le monde et empêchent la malédiction d'agir.

L'étude de la Torah dans nos miCHKaNim y fait résider la CHéKhiNah (Providence Divine). Et quand c'est la voix de Ya'akov qui se fait entendre, les mains d'Essav n'ont aucun pouvoir. Bil'am étincelle d'Essav et d'Amalek ne peut pas alors nous maudire. Toutes les nations du monde reconnaissent ainsi l'existence d'Israël grâce à laquelle elles survivent et au lieu de nous maudire, elles nous bénissent.

Il est donc de notre devoir de ne pas oublier un moment que nous sommes des Juifs, attachés à la Torah, et visant essentiellement à sanctifier le nom de Dieu et être aimés de Lui (Yoma 86a). Les nations nous béniront alors et chanteront les louanges de l'Eternel.

Qu'elles sont belles tes tentes... Les tentes font allusion à la Torah qu'on étudit à l'extérieur. En dépit des souffrances que nous font subir les nations, nous conservons intacte notre foi. Tes demeures fait en revanche allusion à la Torah intérieure, au sanctuaire inhérent à chacun de nous, comme il est écrit: Et ils me construiront un sanctuaire pour que Je réside au milieux d'eux (Exode 25:8). La Torah nous guide sur notre chemin de la vie et nous écarte de toute erreur ou transgression. C'est grâce à elle que nous pouvons voir les miracles que l'Eternel a accomplis en faveur des enfants d'Israël. Pharaon et les Egyptiens ont vu aussi ces miracles; ils se sont même exclamés (ibid. 8:15): C'est le doigt de Dieu! Ils ont toutefois continué à adorer leurs idoles et à faire preuve de cruauté. C'est parce qu'ils ne se sont pas engagés dans l'étude de la Torah: les miracles n'ont eu qu'un effet momentané sur les Egyptiens. Quant à Pharaon, leur influence sur lui était nulle, car il était très éloigné de la Torah.

Bil'am a compris que le Peuple Juif vit solitaire, qu'il (YiTh'HaCHeV) ne se confond pas avec les nations (Nombres 23:9), que sa conception de l'existence de l'homme sur terre est diamétralement opposée à celle des nations et que la vie du Juif est essentiellement attachée à la Torah.

Bil'am a compris aussi la portée de la vertu du repentir, que même si le Juif irrite son Créateur, l'Eternel lui dit: Reviens, Israël, jusqu'à l'Eternel, ton Dieu (Osée 14:2), qu'il peut renouer le lien avec Dieu par la téchouvah (cf. Chemoth Rabah 23:11) et faire de nouveau partie de la Divinité. Ce concept de repentir n'existe pas chez les nations. Comme nous l'avons vu plus haut, le Peuple Juif n'est pas (YiTh'HaCHeV) se confondra point avec les nations ce dernier terme ayant la même valeur numérique que TéCHOuVaH (avec 1 pour le Collel, 1 pour le mot et 5 pour les 5 lettres = 720).

En voyant toutes ces vertus chez les enfants d'Israël, Bil'am aurait dû se repentir et s'élever au plan spirituel, car il a pris connaissance de la grandeur d'Israël et du Dieu de vérité. Il a compris que le monde ne subsiste que grâce à Israël. Il a vu aussi Yithro, qui a adoré toutes les idoles du monde (Mékhilta Yithro) et s'est exclamé: Je reconnais à cette heure, que l'Eternel est plus grand que tous les dieux... (Exode 18:11). Il s'est converti et a converti sa famille au judaïsme (Mékhilta Yithro, chap. 2). Il a compris que l'Eternel nous a choisis d'entre toutes les nations et nous a donné Sa Torah (Bérakhoth 11b). Il lui a été toutefois difficile de quitter sa patrie pour devenir disciple de Moché. A cause de son orgueil, il a préféré mener une vie perverse à Midian et ce prophète a fini par disparaître de la surface de la terre.

Le Talmud (Yoma 38b; Sanhédrine 39b) enseigne qu'Essav a vécu entre deux Tsadikim et n'a cependant pas appris à se conduire comme eux. De nos jours aussi, nous rencontrons des Juifs qui vivent entourés de grands rabbins et qui craignent d'être influencés par leur vertus et leurs enseignements. Ils s'éloignent alors radicalement d'eux. Ils devront donc finalement rendre compte de leur comportement...

Ainsi, tout celui qui ne s'engage pas dans l'étude de la Torah, s'abstient d'accomplir les mitsvoth et ne craint pas le Ciel, est aussi mécréant que Bilaam, même s'il a un bon cœur et fait la charité. Il faute contre son Créateur. Ce n'est que par l'étude assidue de la Torah qu'on s'épargne de toute accusation et de toute malédiction et qu'on accède à la vraie crainte du Ciel.

 

 

L'intégrité de Dieu contre la méchanceté de Balak et Bil'am
TABLE DE MATIERE
Qu'elles sont belles tes tentes, ô Jacob... ou la force de la Torah

 

Hevrat Pinto • 32, rue du Plateau 75019 Paris - FRANCE • Tél. : +331 42 08 25 40 • Fax : +331 42 06 00 33 • © 2015 • Webmaster : Hanania Soussan