La loi de la vache rousse — Des méfaits de l’orgueil

«Voici ce qui est ordonné par la loi que l’Eternel a prescrite, en disant: «Parle aux enfants d’Israël, et qu’ils te choisissent une vache rousse, intacte, sans aucun défaut, et qui n’ait pas encore porté le joug...» (Nombres 19:2)... «on l’égorgera devant lui... puis il rentrera dans le camp et sera impur jusqu’au soir» (id. 7).

Comment peut-on concevoir que celui qui s’occupe de la vache rousse se souille! La vache rousse ne vise en fin de compte qu’à purifier ceux qui sont souillés. Or, on voit ici qu’elle souille ceux qui sont purs (cf. Bamidbar Rabah 19:1), comme Elazar, fils de Aharon, le grand prêtre, qui était un grand Tsadik.

C’est qu’en vérité, nul ne connaît l’essence de cette mitsvah (Tan’houma, ‘Houkat 7). Rachi écrit à ce sujet: «Le Satan et les nations du monde demandent aux enfants d’Israël dans quel but ils accomplissent cette mitsvah!» Le Saint, béni soit-Il, a donc prescrit: «Voici ce qui est ordonné par la loi: c’est un décret que J’ai promulgué, et nul n’a le droit de s’y opposer.» De crainte que le prêtre ne s’emplisse d’orgueil d’avoir eu le mérite d’égorger et brûler la vache rousse — mitsvah qui sanctifie et purifie tout le Peuple d’Israël — il est souillé par avance pour qu’il n’entretienne pas une telle pensée. En brûlant la vache, il regrette d’ailleurs d’avoir été souillé par elle.

La question reste cependant posée: «comment peut-on soupçonner Elazar, qui était un grand Tsadik, d’entretenir de telles pensées? C’est que tous les Cohanim n’ont pas la même grandeur, comme c’était le cas lors du second Temple (voir Yoma 9a,b)... C’est pourquoi la Torah n’a pas fait la différence (lo ploug) (cf. Bava Metsia 53b) entre le Grand Prêtre Elazar et les autres grands Cohanim. La Torah interdit au Cohen gadol (grand prêtre) d’épouser une veuve, ou une femme répudiée ou une femme déshonorée ou prostituée... (Lévitique 21:14), de peur qu’il ne convoite une femme mariée, pense à elle au milieu du sanctuaire, prie qu’elle perde son mari afin qu’il l’épouse.

Cependant peut-on concevoir qu’un Grand Prêtre (Elazar et son père Aharon en particulier) puisse entretenir de telles pensées dans l’enceinte même du Temple Saint? Nous pouvons fournir la même réponse: la Torah n’a pas établi de différence entre un Cohen gadol et un autre, et la veuve est interdite même à un Cohen gadol qui n’entretient que des pensées saintes.

 

 

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