L’acceptation du joug divin, essentiel du mois d’Éloul

« Tu te donneras un roi. » (Dévarim 17, 15)

Couronner le Saint béni soit-Il et accepter Son joug par l’accomplissement de Ses mitsvot constituent notre raison d’être et, tout particulièrement, l’essence du mois d’Éloul.

Pour réveiller le cœur des hommes, la coutume des communautés juives est de sonner le chofar dès le début de ce mois. Le Rambam explique que ces sonneries ont le pouvoir de secouer les gens, comme si elles lançaient l’appel « Réveillez-vous, les dormeurs, de votre sommeil, ceux qui sont endormis, de votre torpeur ! »

Si, pendant le reste de l’année, le Juif plonge dans la léthargie, en Éloul, D.ieu s’adresse ainsi à lui : « Réveille-toi ! Rapproche-toi de Moi et recherche-Moi, car Je suis proche de toi. Efforce-toi de corriger ta conduite et de te soumettre à Ma royauté. Si tu le fais, Je Me souviendrai positivement de toi et t’inscrirai pour une vie bonne et pacifique. Mais, si tu restes indifférent à cette opportunité de te rapprocher de Moi, refuses de t’améliorer et de M’accepter comme ton D.ieu, pour poursuivre ta routine, ce mépris de ton Roi risquera de te coûter cher. » Tel est le message que l’Éternel adresse à chacun d’entre nous, pendant cette période.

Comment rester indifférents à cet appel, en sachant que, seulement quelques jours plus tard, nous devrons comparaître en justice devant le Créateur et Lui rendre des comptes sur chacun de nos actes ? Comment ne pas craindre d’arriver au jugement sans avocat pour prendre notre défense ? Le roi David lui-même, homme saint et dépourvu de péchés, affirma : « Ma chair frissonne de la terreur que Tu inspires et je redoute Tes jugements. » (Téhilim 119, 120) Que dire de nous, qui commettons tant de péchés ? Combien plus devrions-nous trembler de peur, à l’approche du jugement ! Il nous incombe donc de nous y préparer convenablement, en augmentant nos mérites, qui nous seront d’un grand secours à l’heure critique.

Il y a quelques jours, une femme se présenta à moi quand je recevais le public. Vraisemblablement angoissée, elle tremblait des mains. Inquiet, je me demandais ce qui lui était arrivé. Elle me raconta, en larmes, que les médecins, soupçonnant qu’elle était atteinte de la terrible maladie, lui avaient dit de faire urgemment plusieurs examens. Elle redoutait le pire et attendait impatiemment les résultats. Elle était donc venue me demander une bénédiction pour qu’ils soient bons.

Évidemment, je la bénis de tout mon cœur et la rassurai en lui prononçant des paroles de foi. Mais, en ces instants, j’eus la pensée suivante : « Cette femme avait subi des examens et, apeurée, attendait les résultats. Or, dans quelques jours, nous aussi devrons faire des “examensˮ, puisque D.ieu examinera scrupuleusement nos actes. Nous attendrons ensuite les “résultatsˮ, le dénouement de notre jugement. Comment ne pas être saisis de peur, tout au moins comme cette dame ? Comment rester indifférents et ne pas nous préparer des défenseurs ? Nous avons l’opportunité de nous améliorer, d’adoucir la rigueur de notre sentence par le biais de la prière, de la tsédaka et du repentir. Comment l’homme peut-il ignorer sa piètre situation et ne pas s’efforcer de l’améliorer ? » Voilà les réflexions que me suscita la visite de cette pauvre femme. Pourvu que l’éveil que j’ai éprouvé grâce à elle lui tienne lieu de mérite et contribue à sa guérison !

En réalité, le seul souvenir de tous les malheurs traversés l’année passée devrait nous faire trembler. Combien de gens que l’on côtoyait ont-ils disparu ! Or, tout ceci avait été décrété à Roch Hachana. En ce jour redoutable, D.ieu décide le sort de toutes Ses créatures – qui vivra, qui mourra, qui s’enrichira, qui s’appauvrira, qui mènera une existence paisible et qui une existence agitée, etc. Car, comme nous l’affirmons dans la prière de moussaf : « En ce jour est fixé le sort de chaque pays : lequel verra la guerre, lequel aura la paix, lequel souffrira de la famine ou jouira de l’abondance. En ce jour chaque créature est jugée et destinée à la vie ou à la mort. Qui pourrait se soustraire au recensement de ce jour ? »

Il va sans dire que l’étude de la Torah doit constituer l’essentiel de nos préparatifs au jour du jugement. Il incombe à chacun d’entre nous de s’engager à réserver une plage horaire quotidienne à l’étude. Une telle résolution représente le meilleur avocat, l’étude de la Torah équivalant à toutes les autres mitsvot réunies.

 

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