Le mois d’Éloul, l’héritage de Yaakov Avinou

Dans son introduction à la section de Dévarim, le Ben Ich ‘Haï explique (Chana Richona) que le patriarche Yaakov prit les mois de Nissan, Iyar et Sivan comme héritage, tandis qu’Essav prit ceux de Tamouz, Av et Éloul. Mais Yaakov parvint ensuite à lui reprendre celui-ci, si bien qu’Essav ne garda plus que Tamouz et Av, mois où eut lieu la destruction des Temples.

Je me suis demandé pourquoi ces deux mois-là sont restés l’héritage d’Essav, alors que Yaakov parvint à lui reprendre celui d’Éloul. Je l’expliquerai en m’appuyant sur l’interprétation de nos Sages du verset « La voix est celle de Yaakov et les mains celles d’Essav » – « Tant que la voix de Yaakov résonne dans les synagogues et lieux d’étude, les mains d’Essav demeurent impuissantes. » Or, durant les mois de Tamouz et Av, le peuple juif connut un relâchement dans l’étude de la Torah, comme il est dit : « Pourquoi ce pays est-il ruiné ? (…) L’Éternel l’a dit : “C’est parce qu’ils ont abandonné la Torah.ˮ » (Yirmiya 9, 11-12) Essav parvint donc à prendre le dessus sur Yaakov et c’est pourquoi il put garder les mois de Tamouz et Av.

Au départ, celui d’Éloul lui appartenait également, mais Yaakov persista dans ses prières et implora l’Éternel en disant : « Maître du monde, il est vrai que pendant Tamouz et Av, le peuple juif a délaissé la Torah, mais, dès que vient Éloul, chacun de ses membres éprouve des sentiments de contrition et s’efforce de se soumettre au joug de la Torah, en réservant des plages horaires à l’étude ou en intensifiant sa participation à des cours de Torah. Dans ce cas, ce mois devrait nous appartenir, car quand nous étudions la Torah, notre force est supérieure à celle d’Essav. » Telle fut la requête de Yaakov. Le Créateur l’exauça en enlevant le mois d’Éloul du domaine d’Essav pour le placer dans celui de Yaakov.

Cela étant, si Yaakov ne parvint à ajouter Éloul à son héritage qu’en vertu de notre renforcement dans l’étude durant ce mois-là, celui qui n’exploiterait pas cette période pour cela et poursuivrait indifféremment sa routine serait l’objet de l’accusation du patriarche : « Qui sait si, à cause de toi, ce mois ne sera pas restitué à Essav ? » Que répondrait-il à une telle accusation ?

Aussi incombe-t-il à chacun d’entre nous, pendant le mois d’Éloul, de se réveiller, d’améliorer sa conduite et, en particulier, de se renforcer dans l’étude de la Torah. Sans nul doute, ceci lui donnera le mérite, lors du jugement, d’être acquitté et inscrit pour une vie bonne et pacifique.

 

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