L’objectif de la Téchouvah et de bonnes actions Le combat permanent contre le mauvais penchant

Commentant le verset: Béni seras-tu à ton arrivée, et béni encore à ton départ (Deutéronome 28:6), nos Sages expliquent: Comme tu es venu dans ce monde exempt de tout péché, puisses-tu en sortir sans péché (Bava Métsia’ 107a).

Comment la Torah en arrive-t-elle à comparer l’entrée dans ce monde à sa sortie? L’homme vient d’un monde tout baigné de bien et où il n’existe pas de mauvais penchant (cf. Bérakhoth 17a); son âme est descendue du Trône Céleste. Ce monde-ci en revanche pullule d’épreuves qu’il faut surmonter, où on est susceptible d’y commettre de nombreux péchés.

Ce que nous devons viser, c’est précisément de lier notre sortie de ce monde à notre arrivée, veiller à en sortir exempts de tout péché. Jouissant du l’exercice de libre arbitre, nous pouvons choisir le bien, nous conformant ainsi à la volonté de Dieu et tu choisiras la vie (Deutéronome 30:19) grâce à l’étude de la Torah et l’accomplissement des Mitsvoth. Nos Sages enseignent que quand le nouveau-né sort du ventre maternel, un ange vient qui lui assène un coup sur la bouche et lui fait oublier toute la Torah qu’il a apprise (Nidah 30b). Sachons toutefois que la Torah ne l’a pas complètement quitté: elle imprègne encore son cerveau et son ventre. Il peut donc l’acquérir une nouvelle fois en s’engageant dans l’étude assidue de la Torah, telle qu’elle lui a été apprise par l’ange et que son âme a reçue dans le Ciel. Imaginons un aveugle qui a perdu sa vue: ceci ne veut pas dire que tout a disparu de lui: tout est resté sur place. Le problème est qu’il ne voit et ne ressent pas ce qui l’entoure. Et s’il guérit de son infirmité, il verra que tout est resté sur place, comme à l’époque où sa vue était parfaite. C’est aussi ce qui nous arrive dans ce monde: si nous arrivons à nous débarrasser de ses futilités, nous en guérissons; si nous nous attachons à la Torah, notre sortie de ce monde sera digne de notre arrivée, nous serons exempts de tout péché du fait que nous nous serons purifiés lors de notre séjour dans ce monde. C’est naturellement une tâche extrêmement ardue, car nous devons livrer un combat permanent au mauvais penchant qui s’efforce de nous faire trébucher. Si nous arrivons à le vaincre, nous accomplirons toutes les mitsvoth de la Torah...

Si par exemple, après avoir mis les téfilin et commencé à prier, nous oublions devant Qui nous nous tenons et commençons à entretenir des pensées étrangères, c’est essentiellement parce que nous n’avons pas veillé à lutter sans un moment de répit contre le mauvais penchant. Nous risquons alors de remarquer dans cette prise, une femme de belle figure (Deutéronome 21:17) qui nous est interdite...

Si nous livrons à ce scélérat une lutte sans merci, nous réussirons à accomplir une première mitsvah dans ses moindres détails. Débarrassés de notre plus grand ennemi, nous en accomplirons une seconde, puis une troisième avec le même dévouement. Mais si après la première mitsvah, nous avons accompli un péché, à Dieu ne plaise, c’est un signe que la première était plus ou moins déficiente, nous ne l’avons accomplie peut-être que par orgueil personnel; peut-être pour nous trouver des admirateurs; peut-être parce que nous sommes certains d’avoir complètement éliminé notre mauvais penchant...

Avant sa venue au monde, l’homme reçoit des ordres d’En Haut: Voici comment tu étudieras, voici comment tu découvriras des interprétations originales de la Torah, comment tu innoveras. Mais s’il perd bêtement son temps ici-bas, il enfreint le programme qui lui a été prescrit du Ciel. N’est-ce pas vraiment dommage? Les maîtres du moussar comparent cela à celui qui n’a pas mangé un jour: peut-il rattraper aujourd’hui ce qu’il lui a manqué hier? Le Midrach enseigne à cet effet: Si tu m’abandonnes un jour, Je t’abandonnerai deux jours (Yérouchalmi, Bérakhoth 64a).

Celui qui s’est abstenu de s’engager dans l’étude de la Torah durant de longues années, d’accomplir les mitsvoth les plus élémentaires, puis a décidé de faire pénitence, a acheté son monde en un instant (Avodah Zarah 17a). Et même, comme nous l’avons vu, ses péchés se transforment en mérites, son niveau est supérieur à celui du plus grand Tsadik (cf. Bérakhoth 34b; Sanhédrine 99b). Il peut donc rectifier les souillures d’hier. Or, nous avons vu plus haut qu’on ne peut pas revenir sur le passé! C’est que tout dépend de l’envergure de la lutte qu’on livre au mauvais penchant, du dévouement et de l’enthousiasme à corriger ses fautes par la téchouvah... Si par exemple l’homme confesse devant Dieu sa profanation du Chabath, le mauvais penchant peut venir le déranger et même l’en dissuader. Mais s’il pleure à chaudes larmes sur ses fautes du passé et les regrette de tout son coeur, il peut les effacer. Il met en pratique le concept de: Tu leur feras des prisonniers dans ce sens qu’il restitue tout ce que le mauvais penchant lui a ravi et ses péchés se transforment alors en mérites.

Le Baal Téchouvah a donc ainsi droit à deux récompenses: premièrement ses péchés se sont transformés en mérites; deuxièmement, grâce à ses larmes sincères sur ses fautes du passé et sur le fait qu’il n’a pas accompli des mitsvoth à la place, son niveau dépasse celui du plus grand Tsadik et son mérite est doublé. S’il a réussi à accomplir la mitsvah de pénitence dans ses moindres détails, il a gagné à tous le plans, car dans TéChouVah on retrouve les lettres de ChaBaTh, qui équivaut à toutes les mitsvoth de la Torah (Chemoth Rabah 25:16), et les lettres restantes, vav-héh, ont comme valeur numérique 11: celui qui s’est repenti dans les circonstances décrites plus haut, réussit à vaincre les onze séfiroth des forces du mal.

Tout ceci est un don gratuit de l’Eternel en vue de ne pas repousser à jamais celui qui est banni de Sa présence (Samuel II, 14:14). Comme l’enseignent nos Sages, depuis la destruction du Temple, les portes de la prière ont été fermées (Bérakhoth 32b), mais celles des larmes n’ont pas été fermées, comme il est écrit: Ecoute ma prière, Eternel, prête l’oreille à mes cris, ne sois pas silencieux devant mes larmes (Psaumes 39:13). Et aucun ange ni saraf ne peut y accéder.

Ce que nous venons de dire ne s’applique pas naturellement à celui qui dit: J’ai péché! Je vais encore pécher, après quoi je m’en repentirai! On ne donne pas à un tel individu l’occasion de faire téchouvah (Yoma 88b; Tana Débé Elyahou Rabah 6).

 

 

La mitsvah des prémices Et tu te réjouiras devant l’Eternel, ton Dieu
TABLE DE MATIERE
Vous êtes placés aujourd’hui... Soumission, sainteté des yeux et repentir

 

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