Les vertus de l’union, base de la subsistance du Peuple Juif

D’après Rachi, avant sa mort, Moïse a réuni (Kinesam) les enfants d’Israël devant le Saint, béni soit-Il, pour établir un pacte avec eux (cf. Deutéronome 29:9). Pourquoi ce pacte? demande le Or Ha’Hayim. N’a-t-il pas d’ores et déjà été établi, comme il est écrit: Ce sont là les termes du pacte... (id. 28:69). Rabbi ‘Hayim ben Attar continue: Pourquoi toute cette énumération: vos chefs de tribus, vos anciens... (id. 28:9), alors qu’il est écrit: Vous tous (id.). C’est que, répond-il, dans cette alliance, Moïse visait à ce que les enfants d’Israël soient garant l’un de l’autre (cf. Chavou’oth 39a), à ce que chacun s’efforce de dissuader son prochain de transgresser la volonté divine.

La phrase afin d’entrer léovrékhah dans l’alliance de l’Eternel, ton Dieu, et dans Son pacte solennel (Deutéronome 29:11) signifierait que cette alliance vise à créer quelque chose d’homogène à partir de deux parties hétérogènes: à faire en sorte que les enfants d’Israël soient Arévim garants l’un de l’autre, formant un seul corps, le mari et sa femme (cf. Kéthouvoth 7b).

Si le verset énumère: vos chefs de tribus, vos anciens, c’est pour mettre en valeur l’importance spécifique de chacun des membres de l’Assemblée d’Israël. Toutefois, quand il s’agit de la collectivité, tous doivent s’unir et oeuvrer dans l’amitié et la fraternité, nul ne doit montrer de supériorité sur l’autre malgré son statut et le rôle qu’il joue dans la société.

Que signifie exactement être placés devant l’Eternel? Voir en tout lieu et en toute circonstance la présence de Dieu et éprouver à Son égard un sentiment mêlé d’amour, de vénération et de crainte, non seulement dans la synagogue et la maison d’étude, mais dans la rue, au travail, au bureau, etc. C’est ce que Moïse voulait des enfants d’Israël. Il voulait leur apprendre à respecter leur prochain et ressentir que Dieu est toujours devant eux et seul celui qui aime les créatures (Avoth 6:5) peut acquérir la Torah.

Etre placé (niTsaV) devant l’Eternel peut aussi avoir une connotation négative. Il s’agit par exemple du cas de celui qui se trouve dans la synagogue sans pour autant ressentir la sainteté de ce Temple en miniature (Méguilah 29a). Parlant à cet effet de Dathan et Aviram, la Torah précise qu’ils s’avançaient fièrement à l’entrée de leurs tentes (Nombres 16:27). Bien que l’Eternel leur e-t aussi parlé face à face, sur la montagne, au milieu des flammes (Deutéronome 5:4) comme Il avait parlé à Moïse (cf. Nombres 12:8), bien qu’eux, qui faisaient partie de la génération de la Connaissance, se fussent tenus Nitsavim face à la Providence Divine et eussent assisté à de nombreux miracles, ils se sont mis à l’unisson contre la gloire de l’Eternel.

La raison en est qu’ils s’avançaient fièrement à l’entrée de leurs tentes. Or, comme l’enseignent nos Sages, il n’est de tente que la Torah (Bérakhoth 63b; Chabath 83b). Dathan et Aviram se sont tenus en dehors de la maison d’étude, c’est-à-dire se sont éloignés de la Torah. En dépit de tout ce qu’ils ont vu, ils ne se sont pas laissés imprégner de la sainteté du lieu Makom, ce terme désignant aussi le Tout-Puissant.

Par conséquent, si on n’arrive pas à ressentir la sainteté de la synagogue où on se rend régulièrement, ou si on ne ressent pas la présence du Saint, béni soit-Il, en dehors de la synagogue, c’est essentiellement parce qu’on n’aime pas son prochain, on ne se sent pas prêt à se porter garant pour lui. C’est pour cette raison qu’on entretient de mauvaises pensées quand on prie et on ne ressent pas la Présence de Dieu.

Ceci nous aidera à comprendre le lien entre les sidroth Nitsavim et Vayelekh: Vous ne serez placés Nitsavim devant l’Eternel que lorsque Telkhou vous irez vous unir en toute sincérité avec votre prochain, et emprunterez la voie de Moïse qui aidait chaque Juif. En vous attachant à l’homme, vous vous attacherez au Saint, béni soit-Il.

On peut interpréter différemment le premier verset de notre sidrah.

Il est écrit à la fin de notre Parachah: C’est ainsi que tu te maintiendras dans le pays que l’Eternel a juré à tes pères... Lateth LaHeM de leur donner (Deutéronome 30:20). Dans le terme LaHeM on retrouve les lettres de MiLaH, ce qui signifie que si les enfants d’Israël se sont implantés en Erets Israël, c’est essentiellement par le mérite de leurs pères qui ont observé la mitsvah du signe de l’alliance sainte. Ce sont tous désormais des Tsadikim (Rachékhem, vos chefs). La Guémara enseigne à cet effet que notre patriarche Avraham ne laisse pas entrer en enfer celui qui observe le brith (‘Irouvin 19a).

 

 

L’union engendre la fermeté devant Dieu et les vertus sublimes
TABLE DE MATIERE
Tu aimeras ton prochain comme toi-même  Les fondations du pacte de la Torah

 

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