La Torah, un avant-goût du jardin d’Eden dans ce monde

« Moché alla ensuite adresser ces paroles à tout Israël. » (Dévarim 31, 1)

Le Or Ha’haïm demande où Moché alla. Il rapporte, tout d’abord, les paroles de Rabbi Yonathan ben Ouziel selon lesquelles il se rendit à la maison d’étude ou bien du camp des Lévites à celui d’Israël, comme un homme qui s’apprête à se séparer de son prochain. Mais, il objecte ensuite que ce sens n’apparaît pas explicitement dans notre verset. Enfin, il soulève la question suivante : comment Moché savait-il qu’il avait atteint le terme de son existence ? L’homme n’est pourtant pas informé du jour de sa mort.

Celui qui se plonge dans l’étude de la Torah a le mérite, déjà dans ce monde, de ressentir un avant-goût du monde à venir. Afin de le prouver aux enfants d’Israël, Moché, avant sa mort, transmit toutes ses connaissances de Torah à Yéhochoua, aux yeux de ces derniers. Il lui permit ainsi de goûter à cette saveur subtile à travers la Torah. Il le fit juste avant son décès, afin de lui signifier que, dans le monde de Vérité, il pourra bientôt se délecter de cette saveur, après avoir voué toute sa vie à l’étude et l’enseignement de la Torah.

Tel est le sens de la précision du verset « Moché alla » : il se rendit à la maison d’étude, puis se dirigea vers le camp des Lévites et, enfin, vers celui d’Israël. Autrement dit, il se déplaça d’un endroit à l’autre parmi les membres du peuple, afin de leur permettre de ressentir la saveur du jardin d’Eden recélée dans l’étude de la Torah. Il désirait leur enseigner que, si on s’attelle à la tâche de l’étude de la Torah, on a l’opportunité d’y goûter déjà sur terre.

C’est la raison pour laquelle il est si difficile aux justes de quitter ce monde, où ils ont pu jouir de la saveur du jardin d’Eden par le biais de l’étude et de l’accomplissement des mitsvot. Outre cette considérable jouissance et la grande part qui leur est réservée dans le monde à venir, ils apportent de la satisfaction au Créateur quand ils vainquent le mauvais penchant en lui montrant cette saveur ressentie sur terre et qui n’a pas d’égale.

Heureux sommes-nous d’avoir le mérite de ressentir l’éclat de la Présence divine dès ce monde ! Tel était le souhait le plus cher du roi David : « Il est une chose que je demande au Seigneur, que je réclame instamment, c’est de séjourner dans la maison de l’Éternel tous les jours de ma vie, de contempler la splendeur de l’Éternel et de fréquenter Son sanctuaire. » (Téhilim 27, 4)

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