La foi en D.ieu, le plus grand cadeau pour l’homme
« Prêtez l’oreille, cieux, et je parlerai, que la terre écoute les paroles de ma bouche. » (Dévarim 32, 1)
Avant de quitter ce monde, Moché rassembla tous les membres du peuple juif et prit à témoin le ciel et la terre que, s’ils empruntaient la voie de l’Éternel, tout irait bien pour eux et ils ne manqueraient de rien, mais, s’ils Lui tournaient le dos, de lourds décrets seraient prononcés contre eux et ils souffriraient.
Lors de l’écriture d’un contrat, deux témoins doivent être présents pour attester de sa véracité. Ils certifient son authenticité et sa validité. Moché choisit les cieux et la terre pour remplir ce rôle. Pourquoi ne le confia-t-il pas plutôt aux créatures célestes ? Car elles demeurent invisibles pour la plupart des êtres humains. Or, des témoins doivent être visibles et pouvoir être consultés en cas de nécessité, quand des contestations surgissent.
Cela étant, pourquoi ne pas avoir désigné en tant que témoins Yéhochoua bin Noun, Elazar HaCohen ou d’autres Sages ? Si les hommes sont certes mortels, néanmoins, leur signature sur un contrat perdure à jamais et peut prouver au tribunal sa validité.
Rachi explique qu’en dépit de cela, Moché opta pour des témoins éternels : « Pourquoi prit-il à témoin les cieux et la terre ? Il se dit : “Je suis de chair et de sang, demain je vais mourir. Si jamais le peuple d’Israël dit qu’il n’a pas accepté l’alliance, qui viendra le démentir ?ˮ C’est pourquoi il prit à témoin contre eux les cieux et la terre, des témoins qui subsisteraient éternellement. »
Cette interprétation soulève une difficulté : les cieux et la terre ne sont de bons témoins que pour celui qui croit en D.ieu. Confronté à l’adversité, il se souviendra immédiatement que ces derniers ont été pris à témoin de la réalité inéluctable selon laquelle l’homme qui emprunte le droit chemin mène une vie heureuse, et inversement. Par contre, celui qui ne croit pas en l’Éternel, Créateur des cieux et de la terre, ne prêtera pas non plus crédit à leur témoignage. Il prétendra que, même si ces créations sont visibles, elles ne sont pas dotées d’une bouche pour témoigner de la réalité divine. Comment contrer cet argument ?
Il est écrit : « Les cieux racontent la gloire de D.ieu et le firmament proclame l’œuvre de Ses mains. » (Téhilim 19, 2) Si on veut croire en D.ieu, il suffit de contempler les cieux et le firmament qui attestent clairement qu’Il en est l’Auteur. Créatures muettes, leur contemplation renforce néanmoins notre foi dans le Créateur qui les a conçues durant les six jours de la Création et leur a accordé une existence éternelle. Leur réalité est, en soi, une preuve de l’existence du Très-Haut.
Les hérétiques refusent d’admettre la réalité divine et se détachent de la lumière de la Torah. Même si on leur apportait toutes les preuves du monde pour leur démontrer l’existence du Créateur, ils y resteraient aveugles. Car, celui qui se ferme sciemment les yeux ne peut voir. Aussi Moché dit-il aux enfants d’Israël « J’ai pris à témoin contre vous », afin de leur signifier que tout ne dépendait que d’eux.
Tout objet matériel finit par se détériorer. Un nouveau costume peut être porté un ou deux ans, peut-être jusqu’à une décennie. Mais, passée une certaine période, il finit par s’abîmer et n’est plus utilisable. Même un grand arbre aux racines solides n’est pas éternel. Le sable s’envole avec le vent d’un endroit à l’autre et ne reste pas à sa place. Quant à l’homme, élite de la Création, il est toutefois, lui aussi, mortel ; un nombre d’années limité lui a été imparti, au terme duquel il doit rendre son âme au Saint béni soit-Il. Seuls les cieux et la terre sont éternels, d’où le choix de Moché pour les désigner comme témoins de l’alliance divine. Cependant, ils ne le sont que pour le croyant, car celui qui refuse de croire ne se laissera jamais convaincre.
Je connais de nombreux individus qui acquiescent à mes paroles sur le judaïsme et le respect des mitsvot, mais, en leur for intérieur, n’y adhèrent pas. Quand je leur parle de leurs affaires, je constate soudain un réel intérêt, puisqu’ils mettent alors à contribution toutes leurs cellules grises. Tels des aveugles, ils ne pensent pas au jour de la mort qui les attend. Lorsque leur heure sonnera, combien seront-ils tristes et couverts de honte de s’être conduits de manière si stupide de leur vivant ! Cependant, il sera trop tard pour faire marche arrière.
Lorsqu’un roi annonce sa venue dans la ville, tous les citoyens sortent à sa rencontre pour assister à ce spectacle. Si l’un d’eux, non intéressé, reste chez lui, il le regrettera ensuite sans doute. Non seulement il aura manqué ce rare événement, mais, en plus, il n’aura pas reçu les cadeaux distribués par le monarque à tous ceux qui l’ont honoré par leur présence. Quelle sera sa déception d’apprendre que l’un a reçu une maison, l’autre une vigne et le troisième des pierres précieuses ! Resté les mains vides, s’il se résout finalement à sortir pour être, lui aussi, gratifié d’un présent, le roi aura déjà rejoint son palais.
De même, l’homme qui s’enferme dans ses idéologies et refuse de croire en D.ieu en sort grandement perdant, car la foi est le plus grand cadeau, qui nous permet d’accéder à une merveilleuse compréhension des choses.