D.ieu seul

« Seul l’Eternel le dirige et nulle puissance étrangère ne Le seconde. » (Dévarim 32, 12)

Moché avertit les enfants d’Israël que pour avoir le sentiment d’être un fils unique, jouissant de la Providence divine supérieure qui intervient dans les moindres détails de la Création, l’homme doit ressentir que seul le Saint béni soit-Il le dirige, de manière exclusive. Il convient d’éviter de jouer sur les deux tableaux, en aimant d’un côté le Créateur, tout en se vautrant dans la matérialité, telle une « puissance étrangère ». Quand l’homme ne voue pas tout son amour au Créateur et ne Le perçoit pas comme la seule Puissance dirigeant le monde, il ne peut ressentir Son amour envers lui et prendre conscience de Son intervention.

De même, si un individu se tient pour prier devant le Créateur, tout en pensant en même temps à une affaire qu’il s’apprête à conclure le même jour, il est certain qu’il ne pourra prier avec ferveur et éprouver la jouissance procurée par ce sentiment que « seul l’Eternel le dirige », puisqu’une « puissance étrangère Le seconde » – l’amour de l’argent et de la matérialité, qui occupent une place importante dans ses pensées et dans son cœur. Il y aspire tellement que cela refroidit souvent son enthousiasme dans le service divin.

Moché voulait signifier aux enfants d’Israël que, quand ils comprendront cela, ils en tireront sérénité et tranquillité. Car, celui qui adopte ce point de vue a le mérite que le Saint béni soit-Il le guide et lui octroie Son aide et Son assistance dans tout ce qu’il entreprend. Or, la conscience que tout ce qui nous arrive est le fruit d’une intervention spéciale d’en Haut représente la plus grande sérénité qui soit.

L’homme a par ailleurs l’obligation de se forger une conception pure de D.ieu, sans y mêler de pensées pour une « puissance étrangère ». Combien voyons-nous malheureusement d’individus qui, d’un côté, désirent être liés à la Torah, mais, de l’autre, sous l’effet de leur mauvais penchant, se laissent séduire par le progrès et la modernisation. Ces pôles d’attirance sont souvent comme des dieux étrangers les éloignant de l’Eternel, les refroidissant dans Son service et les entraînant à mépriser la Torah et les mitsvot.

Combien cela fait-il mal de voir ces hommes tellement avides des plaisirs de ce monde qu’ils en perdent leur identité juive profonde et se mettent à ressembler aux non-juifs ! Leur cœur se refroidit tellement dans le service divin qu’ils ne sont plus capables de jouir de l’accomplissement d’une mitsva ou de l’écoute d’une belle idée sur la section hebdomadaire. Malheur à celui dans la vie duquel la matérialité occupe tant de place qu’il ne parvient plus à ressentir de véritables jouissances comme celles procurées par la conscience de l’intervention divine dans le monde et l’étude de la Torah !

Le Ben Ich ’Haï (Chana Richona, Haazinou) explique longuement que notre verset introductif s’applique aux temps futurs, à cette période où la souveraineté divine s’imposera sur tous. D.ieu seul dirigera alors le monde, de façon aussi claire qu’absolue, et il n’y existera aucune « divinité » étrangère. En effet, cette nouvelle ère marquera un changement fondamental de la réalité que nous connaissons aujourd’hui. Tous les hommes constateront de visu l’aspect miraculeux de la Providence de D.ieu (cf. Yéchaya 11, 9 ; Yirmiya 31, 33), dont le règne s’imposera à tous, « en ce jour [où] l’Eternel sera un et Son Nom sera un » (Zékharia 14, 9). Les Hagiographes expliquent par ailleurs qu’alors, le règne du Mal sera vite éradiqué et le troisième Temple, d’un éclat incomparable, descendra du Ciel. Jouissant d’une reconnaissance universelle et exclusive, la souveraineté divine se dévoilera dans toute sa splendeur.

En ces temps, le bien et la bénédiction prendront une telle ampleur dans le monde que le loup coexistera avec la brebis et que les hommes ne s’affronteront plus, comme il est dit (Yéchaya 2, 4) : « Un peuple ne tirera plus l’épée contre un autre peuple et on n’apprendra plus l’art des combats. » On lit par ailleurs que le Saint béni soit-Il déversera sur la terre une bénédiction tellement extraordinaire qu’à peine le blé sera-t-il semé que du pain prêt à la consommation sortira de terre. Aussitôt après la mise en terre des graines de lin, des vêtements en émergeront. De même, lorsqu’un homme posera un raisin dans un coin de sa maison, il obtiendra aussitôt un tonneau plein de vin. Il s’agit de phénomènes miraculeux qu’il nous est impossible d’envisager dans la réalité connue à l’heure actuelle.

Toutefois, si l’on veut être en mesure de croire tout ce qui est écrit sur les temps futurs, il faut dès aujourd’hui prendre conscience de la Providence particulière de D.ieu, qui guide et maintient le monde à Lui seul, sans l’intervention d’aucune force extérieure. Une fois qu’on aura intégré cette réalité, il nous sera plus aisé de croire à celle, miraculeuse, qui présidera dans les temps futurs.

 

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