David, Moïse, Adam

« C’est pour nous qu’Il dicta une doctrine à Moïse ; elle restera l’héritage de la communauté de Jacob. » (Deutéronome 33, 4)

La Torah entière est nommée du nom de Moïse, comme il est dit : « Souvenez-vous de la Torah de Moïse, Mon serviteur », et nos Sages d’ajouter que la section de Vezot Haberakha est considérée comme sa section propre, du fait du verset cité en préambule.

Cette section est lue le jour de Sim’hat Torah, qui tombe après Hochana Rabba, lequel est le jour du roi David. Aussi, pourrait-on se demander quel est le lien entre le doux chantre d’Israël et Moïse, puisque ces deux jours se succèdent.

Commençons par le premier : il vouait un amour extrême à la Torah, comme il en témoigne lui-même : « Combien j’aime Ta Torah ! Tout le temps elle est l’objet de mes méditations. » (Psaumes 119, 97) En ce qui concerne Moïse, il est le symbole de la Torah, en cela qu’il se sacrifia pour aller la chercher dans le ciel et la ramener aux enfants d’Israël (cf. Yalkout Chimoni, Deutéronome, 942). On notera en outre que les lettres initiales de David et Moïse, en y ajoutant un, ont la même valeur numérique que le nom Adam. Ce n’est pas fortuit, quand on sait que ce dernier fit don de 70 ans de vie à David, sur les mille qui lui avaient été impartis. N’eût été cette intervention, il avait été prévu que celui-ci meure le jour de sa naissance. Par pitié pour cette âme élevée, Adam renonça à 70 ans d’existence (cf. Yalkout Chimoni, Genèse, 41). En les récupérant, David permit à l’âme d’Adam, qui avait été entachée par la consommation interdite du fruit de l’arbre de la connaissance, d’arriver à sa réparation. Comment David y parvint-il ? A travers l’étude de la Torah, que l’on appelle Torah de Moïse.

Il en ressort que Moïse eut également une part dans la réparation de l’âme du premier homme, puisque sans la Torah, « Torah de Moïse », David n’aurait pu réparer le péché originel. On comprend dès lors le lien entre le roi David et Moïse. Par leurs mérites conjugués, l’âme d’Adam parvint à sa réparation.

Dans le « Na’hal Sorek » (Haftara ’Hayei Sarah, 1) du ’Hida, on peut lire un commentaire intéressant du verset « Le roi David était vieux, chargé de jours » (Rois I 1, 1). Il fait remarquer que celui-ci n’est pas décédé tellement âgé, puisqu’il n’avait que 70 ans. Pourquoi donc, demande le ’Hida, est-il qualifié de « vieux », alors qu’il ne l’était vraisemblablement pas ? Et de répondre qu’ayant, à travers son existence, complété celle d’Adam, qui vécut 930 ans, le Psalmiste fut considéré comme ayant vécu 1 000 ans.

Notons, par ailleurs, que les lettres finales des mots « David était [vieux] chargé de jours », Dalet, Aleph et Mèm, sont aussi, dans le désordre, celles qui forment le nom Adam.

Ainsi, le septième jour de Soukkot est consacré au roi David, et celui de Sim’hat Torah – littéralement, « la joie de la Torah » –, qui marque la fin de sa lecture, évoque la mort de Moïse, mais aussi, en un éternel recommencement, la Création du monde et d’Adam, dans la section de Beréchit. C’est là le fil conducteur entre ces trois personnages-clés.

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