Biographie de la Famille Pinto
La Famille Pinto est très connue car elle est l’une des plus anciennes Familles depuis des générations. Ses Rabbins étaient des “tours de lumière” de telle sorte que chacun de ses composants était un exemple pour sa génération. L’ascendance de la famille, telle qu’elle est notée dans de nombreux textes, arrive jusqu’à “David Hamélech” (le Roi David) comme l’explique Rabbi Abraham Hafouta dans son livre “Kessef nivhar” (l’argent choisi) qu’édita notre Maître Rabbi Yéhochiya Pinto. Et si nous faisions un détour selon l’ordre des générations, à chacune d’entre elles s’est élevé l’un de cette famille qui était un Grand de la Thora, de l’enseignement et de la “Kabala” (kabbale), qui, jusqu’à nos jours fascinent par les miracles et prodiges que l’homme ordinaire ne croit pas ce que voient ses yeux et ce qu’entendent ses oreilles. Tout au long des générations se sont élevés en Israël des dirigeants de la famille PINTO qui ont mérité deux “couronnes” l’une de Thora, l’autre de Kabala. L’origine de la famille Pinto est le Portugal et de là, elle s’éparpille en Syrie, Turquie, Hollande et au Maroc. Le premier de cette famille, Rabbi Yossef Pinto est venu de la dispersion du Portugal en Syrie en l’an 1487. Son petit-fils Rabbi Yehochiya Pinto a édité de nombreux livres sur le Talmud et la “Hagada”.
Il écrivit dans la préface du Grand livre : “Ein Yaacov” qu’il avait un fils Sage et érudit qui est décédé tout jeune et il en souffrit beaucoup et pleurait chaque jour et pour tenter d’oublier son chagrin, il a commencé à écrire son grand livre sur le Talmud. Rabbi Yehochiya Pinto était un Grand Juste et a fait beaucoup de miracles dans sa vie et il fut le Grand Rabbin de Damas. Du monde entier il recevait des lettres et répondait à toutes, chacune selon son contenu. Les Grands érudits de la Thora le craignaient et lui réservaient un grand honneur.
A son sujet, on raconte qu’une fois était un pauvre dans la ville de Constantine dont le travail était d’acheter de la friperie et des vieilles choses. Chez lui il triait sa marchandise et ensuite il revendait chaque chose à son prix. Ceci était son unique revenu. Une fois ce vieil homme acheta un grand sac d’affaires cassées, un mélange de cuivre et de fer. Il ramena le tout chez lui et commença à répartir les objets. Et au milieu de ces choses il trouve une petite forme de cuivre pleine de rouille. Il l’a prise et la jeta au milieu des débris de cuivre pour la vendre. Et tandis qu’il était occupé par son travail il entendit une voix basse appelant “Pourquoi me laisses-tu tomber?” Et voici que lorsque le vieil homme pauvre entendit cette voix il eut peur. Il regarda aux quatre coins de la maison pour voir d’où sortait cette voix. Et qui l’appelait ainsi. Lorsqu’il ne vit personne, il retourna à son travail. De courts instants passèrent et il entendit de nouveau “Pourquoi me laisses-tu gisant par terre, aie pitié de moi”. De nouveau le pauvre homme dirigea son regard de tous côtés et personne nulle part. Il reprit son travail et la voix se fit entendre pour la 3ème fois encore plus fort en disant “Aie pitié de moi et je te le rendrai en bien”. Cette fois, il pensa avoir trouvé l’endroit d’où venait la voix et il regarda et vit que cette voix venait d’entre les morceaux de fer. Il commença à chercher entre les débris de fer et il vit une petite forme de métal qui lui parlait et le suppliait. Il la sortit de là et la déposa en haut dans un endroit spécial sur le dos d’une petite boîte. Elle lui dit : “Par mon mérite tu gagneras le double de ton salaire et tu le verras ce jour”.
Le même jour il gagna le double, comme promis par la “chose”. Le lendemain elle lui dit “S’il te plais, nettoie-moi de ma rouille et tu verras que tu gagneras aujourd’hui le double d’hier grâce à moi “. Ainsi il fit.. Le troisième jour, elle lui dit “ :Si tu écoutes mon idée, tu me feras une caisse neuve spécialement pour moi et tu verras que tu gagneras ce jour, ceci et cela”. Le pauvre en question, en voyant sa réussite, crut en sa parole. Il écouta son idée et fit selon sa volonté. Et cette voix, au fil des jours, continuait de grandir en honneur, une caisse neuve la contenait et devant elle une lumière allumée. Il continuait de faire des actes de charité et donnait aux pauvres. Chacun dans la ville se demandait d’où provenait cet argent et dans quelles conditions il s’était tellement enrichi alors qu’il était au bas de l’échelle et très pauvre. Ce secret ne fut connu d’aucun homme, car la chose était “voilée” entre lui et sa femme et ils ne la dévoilèrent à personne.
Il construisit une grande école talmudique pour les élèves Rabbins. Et tous les Sages y allèrent afin d’étudier et aussi manger et boire et il donnait à chacun de l’argent. Ainsi en était-il tout le temps avec les élèves et les Rabbins de sa ville. En dehors du fait que les élèves Rabbins invités venaient tous dans sa maison et ils y trouvaient toutes les choses matérielles : une table, une chaise et une lumière, tout le temps de leur séjour en ville et lorsqu’ils partaient, il leur donnait un bon cadeau, chacun selon sa valeur. Aussi à la synagogue il faisait beaucoup d’offrandes à tel point ce que les riches l’élevérent et l’honorérent et se gênaient devant lui.
Un jour, Rabbi Yéhochiya Pinto sortit comme à l’habitude rechercher quelque chose de “Avoda zahra” (culte étranger) pour le détruire. Et il arriva à Constantine et il entendit la voix du nouveau “Guizbar” dont la demeure était un lieu de réunion pour les sages. Il y alla, et le Maître de maison le reçut avec honneur, car il avait entendu du bien du Rabbi qui faisait des miracles et des prodiges. Rabbi Yehochiya Pinto au moment du repas, regarda le maître de maison et remarqua que c’était un homme simple et qu’il était un grand pauvre qui s’était soudainement enrichi en peu de temps. Le Rabbin voulu enquêter et connaître la source de cette richesse. Après le repas, le Rabbin se leva et alla dans une autre pièce et appela à lui le maître de maison et lui dit : “J’ai vu tes actes et ta piété; heureux sois-tu, et qu’il est beau ton avenir, mais je te poserai une seule question et tu devras me dire la vérité. Comment t’est venue cette grande richesse ? Si cette richesse t’est venue honnêtement, bénissons D... bienfaiteur dont la richesse est devant lui et qui dirige tout. Et fais attention à ne pas me cacher la vérité. Si tu ne dis pas la vérité intentionnellement D... a le pouvoir de dévoiler la chose malgré toi”. Et comme il a augmenté ces choses pour l’effrayer jusqu’à l’obliger à dévoiler vérité, il lui raconta toute l’histoire de son début jusqu’à sa fin. Après que le Rabbin eût entendu tous ces faits, il répondit à cet homme : “ Est-ce que tu crois en D... Béni soit-il ? “, Il lui répondit : “Bien sûr mon maître que je crois en D... et j’aime la Thora que j’étudie et mes actes témoigneront en ma faveur”. Le Rabbin répondit : “Et si comme tes paroles me le disent, tu veux la richesse en servant de fait D... Alors montre-moi cette image ?” Vite l’homme l’emmena à la chambre où se trouvait la caisse. Le Rabbin la prit, la jeta à terre violemment et dit au maître de maison : “apporte-moi un marteau !” Il alla et lui apporta un marteau. Alors le Rabbin commença à la frapper, elle commença à crier mais le Rabbin continuait à frapper avec force jusqu’à ce qu’elle fût réduite en morceaux, qu’il alla jeter à la mer. Il revint et dit à l’homme : “Sache mon frère que toutes les Mitzvots (commandements) et les actes de charité que tu as faits jusqu’à ce jour, c’est de l’argent de Service étranger (Avoda Zara) qu’on n’a pas le droit d’utiliser, ni en profiter. Et en plus de cela, bien qu’on n’en soit pas responsable (chogueg), D... ne laisse pas ton mérite sur le passé. Mais maintenant que tu connais cette interdiction, si tu ne veux pas perdre tes mérites, tu dois brûler tous tes objets et ta richesse. Et D... qui subvenait à tes besoins dans ta misère, te donnera du bien dans ta vieillesse”. De suite, l’homme porta attention à tout ce que dit Rabbi Yéhochiya Pinto. Il brûla toute sa maison, ses biens, ses habits et tout ce qu’il possédait. Il retomba comme au début, dans sa misère et retourna à son travail. Lorsqu’il eut détruit de sa main toute sa richesse qui provenait de “Avoda Zara” (service étranger), il mit sa confiance en D... Tous les gens de la ville, quand ils virent la grandeur de sa sagesse, l’aimèrent, s’en rapprochèrent. Ils le soutinrent, et voilà qu’il gagnait sa vie dans l’honneur. Et il eut une meilleure vieillesse que sa jeunesse. De là, nous voyons jusqu’à quel point allait la Sainteté de Rabbi Yéhochiya Pinto et comment ses paroles étaient entendues.
Il décéda le 23 Adar en l’an 1625 à Damas. Il faut noter que la source du nom est “DE PINTO”, ainsi écrivait-on en Hollande et en Turquie. Mais ceux qui furent dispersés au Maroc enlevèrent le mot “DE” que ne connurent pas les Marocains. Car l’origine provenait du Portugal.
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