Le Maharal de Prague

Rabbi Yehouda Ben Bezalel Lowe - Le Maharal de Prague

Rabbi Yéhouda ben Bezalel Lowe, plus connu sous le nom du Maharal de Prague, est né en 1526, probablement à Posen. Il est devenu célèbre comme un grand érudit talmudique dès son plus jeune âge. Lorsqu’il a vingt ans, il est invité à devenir le Rav de Nikolsburg, en Moravie, une fonction qu'il a occupée pendant une vingtaine d'années.

Plus tard, et c’est ce qui lui valut sa renommée, il devint le chef spirituel de la communauté juive de Prague (où l'on peut encore voir sa tombe de nos jours), alors principal centre des Juifs d'Europe centrale. A Prague, le Maharal a créé la grande Académie talmudique connu sous le nom de Klaus. Parmi ses célèbres disciples, on trouve le Rav Yom Tov Lipmann Heller, appelé le Tossefot Yom Tov et le Rav David Ganz, qui sont parmi les plus célèbres Talmudistes de cette époque. Le Maharal a gagné l'admiration de ses contemporains tels le Rav Chlomo Luria (le Maharshal), le Rav Meir (Maharam) de Lublin, et bien d'autres encore. Il reçut plusieurs surnoms respectueux comme "le pilier de fer soutien d’Israël", "notre souffle de vie".

Le Maharal est également devenu célèbre parmi les non-Juifs pour sa grande connaissance des mathématiques, de l'astronomie et d’autres sciences. Il fut un grand ami de l'astronome Tycho Brahe. Ce dernier lui présenta l'empereur Rodolphe II. Selon de nombreuses légendes, l'empereur lui faisait de fréquentes visites au cours de la nuit, afin de discuter avec lui tant de politique que de sciences. D’ailleurs, le Maharal de Prague fit usage de ces excellentes liaisons au profit de sa communauté, chaque fois qu’elle fut menacée par des attaques ou une quelconque oppression.

Rabbi Yéhouda Lowe a écrit de nombreux ouvrages. Un des plus importants est le livre appelé "Gour aryeh," un commentaire sur le commentaire de Rachi sur le ‘Houmach. Dans ses écrits et ses enseignements, il a mis l'accent sur la compréhension du sens littéral des passages étudiés, en évitant la complexité de l'étude connue sous le nom de Pilpoul. Il a insisté sur le fait que les enfants devraient avoir une connaissance approfondie de la Bible et de la Mishnah avant de commencer l'étude du Talmud. Ses écrits, en particulier son commentaire sur les Pirkei Avoth, « Derekh Ha’haïm », les livres « Netsa’h Israël » (l’éternité d'Israël) et « Nétivot Olam » reflètent le caractère saint du Maharal de Prague.

Le Maharal de Prague a aussi été un maître de la cabale. De nombreuses légendes racontent sa connaissance de la création divine. Le Maharal avait la réputation d'être un faiseur de miracles. Son nom est associé à la légende du Golem, célèbre dans la culture juive d'Europe de l'Est, créature humanoïde d'argile qui se meut si l'on lui appose le nom ineffable de D. Selon les uns, il aurait été créé par le Maharal afin de protéger les juifs du ghetto contre les trop nombreux pogroms ou, selon les autres, suite aux demandes pressantes de son ami Mordé’haï Meisel, qui n’avait pas d'enfant. Le Maharal a pu ainsi éviter de nombreuses catastrophes grâce au Golem. Chaque vendredi soir, il supprimait l'amulette sacrée portant le nom de D. du Golem, afin que celui-ci ne puisse pas profaner le Chabbat. On raconte que lorsque le Maharal n’a plus eu besoin du Golem, il l’a placé dans le grenier de la synagogue de Prague (où il serait toujours de nos jours).

Peu de Rabbanim parmi les grands hommes de l'histoire juive ont été l'objet de tant de légendes populaires comme le Maharal de Prague. On disait de lui qu’il possédait des pouvoirs illimités. Une légende raconte que le Maharal a ramené les esprits des douze fils de Yaacov en présence de l'empereur.

Toutefois, le Maharal n’est pas devenue une figure vénérée dans le peuple juif en raison de ses pouvoirs surnaturels. Pour nous, il est l'homme qui, pendant l'une des périodes de l'histoire juive, a tant fait pour ses frères juifs, du fait qu’il était leur chef spirituel et de leurs porte-parole.

De plus, il nous a laissés des écrits d’une profonde richesse, essentiel pour la pensée juive

et la morale. Il s’éteint le 18 Eloul 1609.

Que son souvenir soit une bénédiction pour tout le peuple juif !