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Rabbi Abdallah Avraham Somékh

Rabbi Masliah Mazouz width=

Un prodigieux savoir, une intransigeance sans faille et une modestie proverbiale.

Rabbi Abdallah Somekh est, à coup sûr, l’un de ces géants de la Torah dont peut s’enorgueillir le peuple d’Israël. Maître du Ben Ich Haï et de Rabbi Yaakov Haïm Sofer auteur du fameux «Kaf Hahaïm», le monumental Choul’han Aroukh, référence obligée dans toutes les Yéchivot ou centre d’études sacrées d’Israël et du monde. Il fait partie de l’inestimable et immortelle dynastie des Sages de Babylone, dont la sagesse éclaire chaque page du Talmud.

Rabbi Abdallah Somekh Zatsal naquit à Bagdad en 1813. Il était le fils de Rabbi Abraham Somekh, lui-même descendant de Rabbi Nissim Gaon, chef de la fameuse Yéchiva babylonienne de Néhardéa, mais également auteur des Vidouïme (confessions solennelles) pour Kippour. Les fils de Rabbi Nissim Gaon s’appelaient Yéhochoua, Yossef, Yéhezkel. Yéhochoua prénomma ses fils respectivement Abraham et Abdallah, prénoms que l’on retrouve dans la famille de générations en génération, y compris aujourd’hui. Quant au nom Somekh, qui signifie en hébreu soutien, appui, il vient probablement de ce que l’un des membres de la famille, Yéhezkel, faisait fonction de Somekh (assistant) du ‘Hazan, le chantre de la synagogue, à Roch Hachana et Kippour.

Dés sa toute petite enfance, Rabbi Abdallah Somekh fut confié par son père aux plus grands maître de l’époque, notamment Rabbi Yaacov Harofé. Il ne cessa donc d’étudier la Torah jour et nuit, d’année en année, jusqu’à devenir lui-même un maître incontesté pour des générations de disciples. L’un d’eux, Rabbi Chlomo Békhor ‘Hotsine, a écrit :

- Si je devais faire un tant soit peu son éloge, toutes les pages n’y suffiraient pas. Qui plus est, cela lui déplairait sans doute, car il était d’une humilité extrême et ne désirait rien moins que la célébrité.

Outre son Choulhane Aroukh, on doit à Rabbi Abdallah Somekh quantité d’ordonnances, particulièrement en matière de Chéhita (abattage rituel) et de Téréfote. Toutes ces ordonnances ont été publiées dans l’ouvrage «Ziv’hé Tsédék». Dès leur promulgation, nul n’aurait songé à se détourner d’un iota, exactement comme si elles émanaient du Mont Sinaï.

Comme nous l’avons dit plus haut, Rabbi Abdallah Somekh était le maître du non moins fameux Rabbi Yossef Haïm, le Ben Ich Haï. Lorsque celui-ci commença à donner des cours publics, dans la grande synagogue de Bagdad, Rabbi Abdallah Somekh y venait spécialement, chaque fois qu’il le pouvait, pour écouter son disciple. Autre marque de ce géant : lorsque son disciple, Rabbi Yossef Haïm, faisait son entrée à la synagogue, il se levait devant lui, comme toutes les personnes présentes. Grâce au comportement du maître, tout le monde comprenait la grandeur de l’élève.

Un jour, des policiers vinrent le chercher pour le conduire chez le Walli, le gouverneur, désireux de s’entretenir avec lui après qu’il eut démis un Dayan (juge rabbinique) qui s’était révélé inapte à ses fonctions. Mais à peine entrés chez lui, les policiers se figèrent en le voyant assis au milieu d’érudits aux visages couronnés de barbes qui écoutaient son enseignement. Lui-même leur apparut comme l’incarnation d’un ange venu du Ciel, et cette vision les impressionna tellement qu’ils se hâtèrent de faire demi-tour et de quitter les lieux. Au gouverneur qui leur demandait pourquoi ils ne lui avaient pas ramené Rabbi Abdallah, ces policiers répondirent :

- Savez-vous qui nous vous avez envoyés chercher ? Le prophète Moïse en personne!

Le gouverneur dépêcha alors auprès de Rabbi Abdallah d’honorables personnalités pour le persuader de revenir sur sa décision. Rabbi Abdallah leur répondit :

- Ma décision a été prise conformément à la Torah de Moïse. Je ne peux donc pas la changer.

Le gouverneur comprit parfaitement ce point de vue et l’admit. Bien entendu, cet événement ne fit qu’ajouter au prestige de Rabbi Abdallah.

C’est la veille de Chabbat, le 18 Elloul 1889 que Rabbi Abdallah Somekh quitta ce monde. Mais des événements hors du commun n’allaient pas tarder à se produire autour de sa tombe, et dont les échos retentirent non seulement en Irak, mais jusqu’à Constantinople et même jusqu’à Londres et Paris. Un exemple, à la suite d’une épidémie de lèpre, le maire d’El Krakh avait jugé bon d’interdire l’inhumation de Rabbi Abdallah prés de la tombe de Rabbi Yéhochoua Ben Yéhotsédék, qui avait été Cohen Gadol (Grand-Prêtre). Indignée, la communauté juive - qui avait naturellement passe outre à cette interdiction - sollicita l’intervention du maire de Bagdad, qui ne cachait pas sa sympathie aux Juifs. Ceci eut pour effet de diviser la population en deux camps, juifs et arabe : certains Musulmans, en effet, avaient faussement accusé des Juifs de les avoir frappés. Le maire antisémite d’El Krakh en profita pour faire emprisonner plusieurs ‘Hakhamim (Sages). La communauté juive locale envoya alors des délégations auprès de personnalités influentes de Constantinople, de la famille Sassoon, de Londres, et de l’Alliance Israélite Universelle de Paris. A la suite de quoi le maire antisémite fut démis de ses fonctions. Tout cela avait pris des mois. Cependant, afin de calmer les esprits, la communauté juive se résigna à exhumer la dépouille de l’illustre défunt. Plusieurs Rabbins descendirent dans la tombe, demandèrent Mé’hila (pardon) à Rabbi Abdallah. Mais quelle ne fut leur stupéfaction en constatant que le corps de leur maître était resté intact, exactement comme au jour de sa mort.

Sa Hilloula tombe le 18 Elloul

 

 
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