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Rabbi Chimchon Raphaël Hirsch

Ce tsaddik a mené le combat de D. contre la Réforme et les idées étrangères au judaïsme qui sévissaient alors en Allemagne. Il fut rabbin de plusieurs villes, ramena beaucoup de gens à D., construisit des communautés juives exemplaires, et rédigea plusieurs ouvrages sur la Torah et le judaïsme, qui furent acceptés par tout le peuple d’Israël. Nous allons parler un peu de la ville de Francfort où il a été rabbin et dont il a reconstruit la communauté après sa destruction spirituelle. A Francfort, la ville du Chla et du Pnei Yéhochoua, l’esprit de la Haskala française avait abattu les murailles du ghetto. A la suite de l’effondrement des remparts de la vieille communauté, les Réformés avaient pris le pouvoir. L’enseignement de la Torah était interdit de force par la police locale, si bien que ceux qui étaient fidèles à D. étudiaient comme des Marannes, en cachette. Une amende de 50 gulden était imposée à quiconque soutenait l’étude de la Torah. Au nom des pouvoirs publics, le comité qui représentait la communauté décida que tous ses membres seraient choisis chez les Réformés. Ceux-ci abolirent la ‘Hevra Kadicha et négligèrent délibérément les synagogues qui avaient conservé un style traditionnel. Les orthodoxes de la ville furent obligés d’utiliser les mikvé des banlieues de la ville, car ceux qui se trouvaient alors au centre avaient été bouchés. Quand on demanda au ‘Hatam Sofer pourquoi il ne retournait pas à Francfort pour y réparer ces brèches, il répondit qu’une néchamah spéciale était appelée à s’y rendre, et il précisa que ce serait son rôle.

Il répéta ces paroles cinq jours avant sa mort. Il était déjà très faible et alité. « En esprit, je vois un grand sauveur pour le judaïsme allemand », murmura-t-il avec le reste de ses forces. « Il sortira encore du bon d’Allemagne... »

Le Rav Chimchon Raphaël Hirsch investit toutes ses forces pour que le bon apparaisse effectivemen. Il mena une activité forcenée pour rétablir la prière, l’étude de la Torah et la cacherouth, mais la réalité était difficile à modifier. C’est pour cela qu’il arriva à Francfort. Il voulait lui insuffler une chaleur juive, et cela n’avait rien de facile. Les opposants laissèrent passer en silence la construction d’une synagogue orthodoxe, mais quand le Rav décida de fonder une école avant même que la synagogue soit achevée, la tempête éclata. Les Réformés pensaient que l’ancienne communauté, celle de l’étude de la Torah et du Choul’han Aroukh, était déjà définitivement réduite au silence, et voilà que sous leurs yeux, l’ancien judaïsme « démodé » ressuscitait ! Mais le Rav Chimchon Raphaël Hirsch n’avait nullement l’intention de céder sur l’éducation, où il voyait l’essentiel de sa mission. L’incident suivant en donne un bel exemple.

Un jour se présenta chez lui à Francfort une jeune femme de la communauté orthodoxe « Adath Yéchouron ». Elle traînait avec elle son jeune fils âgé de six ans. Elle voulait élever cet enfant, qui avait atteint l’âge d’aller à l’école, selon les principes de la Torah et de la tradition, voulait qu’il devienne grand en Torah, et demandait ce qu’il fallait faire.

Une légère ride apparut sur le front du Rav Chimchon Raphaël Hirsch. « Maintenant ! » s’étonna-t-il. « Maintenant l’enfant a déjà six ans, il est déjà bien tard. L’éducation d’un enfant commence le jour de sa naissance. Il faut savoir comprendre pourquoi un bébé pleure, si c’est par faim, ou peut-être pour une autre raison... dès le berceau, il faut diriger le développement de son caractère. Maintenant, réfléchissons à ce qui peut encore être fait... »

C’est ce que le Rav Chimchon Raphaël Hirsch exigeait de lui-même. Il dirigea personnellement pendant vingt-quatre ans l’école qu’il avait fondée. Il se mêlait à l’univers des enfants, jouait même avec eux dans la cour. Il s’intéressait à leur collection de timbres, racontaient les élèves à leurs parents. Des défauts peuvent se développer même sur les terrains de jeu, et pour pouvoir freiner les choses à temps et guider l’élève, il faut en être conscient...

Les membres de sa communauté étaient de plus en plus nombreux d’année en année. Seul un petit nombre de ceux qui s’étaient joints au noyau initial étaient natifs de Francfort. Les juifs des villages environnants qui s’étaient installés en ville à cause du développement économique étaient devenus la majorité. Au bout de vingt-cinq ans, la communauté comptait trois cent vingt-cinq foyers, et alors le Rav Chimchon Raphaël Hirsch monta à l’estrade de la synagogue pour annoncer : « Nous avons besoin d’argent pour agrandir la synagogue », et lancer une collecte à cette fin. Au bout de trois jours, presque cinquante mille gulden avaient été ramassés, une somme énorme à l’époque. Le nombre de boucheries cacher s’élevait à trois et des mikvé avaient ouvert. A Roch Hachana, le Rav Chimchon Raphaël Hirsch éprouvait un moment de satisfaction. De son appartement qui donnait sur le Main, il voyait combien de personnes de la communauté allaient pratiquer la coutume de Tachlikh. Ce nombre augmentait d’année en année, et l’exemple de Francfort commença à se répandre dans les communautés proches et plus lointaines.

 

 

 
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