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Rabbi Chimon Chalom Kalisch, Le Admor d’Amchinov

Les ‘hassidim racontent qu’après la mort de Rabbi Yitz’hak de Kalisch, le fondateur de la dynastie des Admorim de Worki et d’Amchinov, son fils, Rabbi Ya’akov David, vint d’Amchinov à Kotzk. Rabbi Men’ahem Mendel de Kotsk lui demanda s’il avait déjà vu en rêve son père, Rabbi Yitz’hak de Worki. Rabbi Ya’akov David répondit que non. Rabbi Mena’hem Mendel lui dit : « Moi j’ai vu votre père. J’étais dans le monde d’en haut et je le cherchais. Je voulais le voir, et j’ai demandé où était notre Rabbi Yitz’hak. Les anges du service m’ont dit d’aller dans la demeure supérieure pour le chercher. Je l’ai d’abord cherché parmi les disciples du Ba’al Chem Tov, et ils m’ont dit qu’il se trouvait dans une demeure plus élevée. Je l’ai ensuite cherché dans la demeure des A’haronim, du Beith Yossef et du Rema, et je ne l’ai pas trouvé. Enfin, je suis entré dans la demeure des Amoraïm. Et là quand j’ai demandé où se trouvait notre Rabbi Yitz’hak, on m’a dit que non loin de là se trouvait un champ où il y avait un fleuve et que c’est là qu’il se trouvait. Je me suis approché du fleuve et je l’ai trouvé debout, courbé sur son bâton, en train de regarder le fleuve. Rabbi Yitzh’ak, que faites-vous ici ? ai-je demandé. Et il m’a répondu : « Ce fleuve est fait des larmes des bnei Israël et je ne peux pas bouger d’ici. » » Cette histoire est caractéristique de tous les Admorim de Worki et d’Amchinov, et parmi eux de Rabbi Chimon Chalom Kalisch d’Amchinov. Tous avaient un extraordinaire amour d’Israël.

Rabbi Chimon Chalom est né de Rabbi Mena’hem, Admor d’Amchinov, en 5643 (1883).

Dès son enfance, il manifesta une grande intelligence et un cœur rempli de bonté. Tout me monde l’aimait, mais son père, Rabbi Mena’hem, l’aimait par-dessus tout. Il lui disait : « Chimoli, mon fils, la ‘hassidout tient sur trois principes : l’amour de Dieu, l’amour de la Torah et l’amour d’Israël. » Et effectivement, Rabbi Chimoli voyait dans ces principes les lignes directrices de sa vie, et s’efforçait de tout son pouvoir de les acquérir et d’en faire une partie intégrante de lui-même.

Dans son enfance, il se promenait dans le beith midrach de son père, et bavardait avec les ‘hassidim qui venaient le trouver pour lui demander de l’aide. Il leur parlait au cœur et les encourageait, et prenait soin de leur donner à manger et à boire et de leur trouver un endroit où dormir.

Plus tard, il épousa la fille de Rabbi Yechaya Kalisch de Peschisha, son oncle. Chez son beau-père, il se perfectionna dans la Torah et la ‘hassidout au point de devenir un grand dirigeant ‘hassidique.

Après la mort de son père, il hérita d’une partie de ses ‘hassidim. Il s’installa à Otbotsk près de Varsovie, et dirigea sa communauté avec un grand amour. Ses ‘hassidim lui achetèrent une villa dans la forêt, et son beith midrach était toujours plein de juifs qui venaient lui demander conseil. Le Rabbi s’y connaissait bien dans le commerce et l’industrie, et de grands industriels venaient le trouver pour lui demander conseil sur leurs affaires.

Sa noble prestance, sa longue barbe, son visage agréable et souriant faisaient une impression profonde sur ceux qui le voyaient. Il se conduisait avec une extrême simplicité qui lui gagnait le cœur des masses d’Israël. Il ne voyait en chacun que le bien qui était en lui. Aux yeux du Rabbi, il n’y avait pas du tout de gens mauvais, il n’y avait que des gens malheureux et amers, et ils étaient dignes d’une grande pitié. Chez le tsadik d’Amchinov, quiconque avait des malheurs trouvait refuge.

Pendant près de trente ans, le Rabbi dirigea le beith midrach d’Otbotsk. Pendant le Chabat et les fêtes, des foules se pressaient vers le beith midrach. Les discours qu’il prononçait devant les ‘hassidim manifestaient son grand amour pour chaque juif.

En 5694 (1934), il partit en Erets Israël où il resta plus d’un an. A son retour en Pologne, il ne tarissait pas d’éloges sur la Terre sainte, et avait l’habitude de dire : « je suis un juif d’Erets Israël ». Il s’apprêtait à s’y installer, mais tout à coup éclata la Deuxième guerre mondiale et le Rabbi dut s’enfuir de Varsovie. Il se réfugia d’abord en Lituanie, le centre des mitnagdim. Mais il se passa quelque chose de surprenant : les mitnagdim eux aussi se mirent à lui rendre visite et à lui demander ses conseils et ses bénédictions. Ils voyaient un Rabbi ‘hassidique pour la première fois de leur vie, et ils étaient impressionnés par l’éclat de son visage, sa façon de vivre et son charme. Beaucoup s’attachèrent à lui et devinrent des fidèles.

De Lituanie, il erra jusqu’au Japon et de là atteignit Shanghai, en Chine, où il resta pendant toute la guerre. Dans l’exil de Shanghai, le Rabbi se révéla dans toute sa splendeur et dans toute la bonté de son cœur. Sa maison était grande ouverte à tout un chacun. Autour de lui se rassemblaient tous les élèves de yéchivah qui avaient réussi à s’enfuir. Il s’occupait des réfugiés avec un grand dévouement, leur fournissait de la nourriture et les empêchait de désespérer en leur rappeler que le salut vient en un clin d’œil. Grâce à ses bonnes actions, beaucoup échappèrent effectivement à la destruction.

Après la guerre, il arriva sans encombres aux Etats-Unis. Ses ‘hassidim lui achetèrent une maison dans le quartier de Borough Park, et il ouvrit de nouveau le beith midrach, cette fois-ci sur la terre d’Amérique. Là aussi il fit de nombreux ‘hassidim. Beaucoup de gens venaient chez lui, et il en détourna beaucoup du péché. Des profanateurs du Chabat se mirent à l’observer à cause de lui. Il construisit des Talmud Torah et des mikvés, il participa à beaucoup de réunions pou renforcer la religion et le judaïsme. Avant longtemps, le Rabbi avait conquis les juifs d’Amérique, et sa maison devint un centre d’attraction pour des juifs de toutes sortes.

En 5714 (1954), il décida définitivement que sa place était en Erets Israël, où ses ‘hassidim l’attendaient avec impatience. Il acheta un billet et prépara son départ, mais il tomba soudain malade, et le 19 Av, son âme sortit en sainteté et en pureté. Ses ’hassidim transportèrent son corps pur en Erets Israël et l’enterrèrent à Tibériade.

Il laissait un fils unique, Rabbi Méïr Kalisch, qui s’installa à Jérusalem, et fonda la yéchivah « Chem Olam » à la mémoire de son illustre père.

 

 
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