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Rabbi David Segal • « Le Taz » Décisionnaire connu sous le nom de son livre, Tourei Zahav, sur le Choul’han Aroukh

Rabbi David est né de Rabbi Chemouël à Ludmir, dans la région de Wolin, en 1586.

Encore très jeune, il s’était fait connaître par la vivacité de son esprit et la profondeur de son intelligence, et sa réputation de brillante personnalité intellectuelle se répandit rapidement. A l’âge de sept ans, il connaissait par cœur Baba Kama, Baba Metsia et Baba Batra. Son frère, Rabbi Yitz’hak Halévi, connu sous le nom de son livre Chéélot OuTechouvaot Mahari Halévi, le prit chez lui pour lui enseigner la Torah.

Sa réputation arriva aux oreilles de Rabbi Yoël Sirkiss, auteur du Bayit ‘Hadach (Ba’h), qui était alors Rav de Brisk en Lituanie, et l’invita à venir étudier dans sa célèbre yéchivah.

Là, il se mit à l’étude avec une assiduité considérable, fit d’immenses progrès, et se fit un nom parmi les élèves de la yéchivah.

Le Ba’h avait une fille nommée Rivka, jeune fille instruite qui connaissait parfaitement le Tanakh. Un jour, il était avec ses élèves, et leur dit que dans le Rambam, sur les halakhot concernant le séfer Torah, chapitre 7 halakhah 6, il y avait une allusion au fait qu’on trouve dans la Torah des mots de dix ou onze lettres. Le Ba’h demanda où se trouvait dans la Torah un mot aussi long. Personne n’avait de réponse. Par hasard, sa fille Rivka se trouvait dans la pièce et entendit la question. Elle sauta et dit : « Dans le livre d’Esther, il y a un mot de onze lettres, le mot « Vehaa’hchdarpenim » ».

Le Ba’h, ravi de l’érudition de sa fille, lui dit avec un sourire aux lèvres : « Ma chère fille, tu es belle comme la lune ». Son élève Rabbi David répondit : « Si elle est belle comme la lune, le temps est venu de sanctifier la lune... » (jeu de mots sur la sanctification de la nouvelle lune et le mariage, qui sont désignés par le même mot).

Et le Ba’h, qui depuis longtemps avait posé le regard sur Rabbi David, rit de la plaisanterie, et le prit pour mari de sa fille Rivka.

Après le mariage, Rabbi David quitta la maison de son beau-père et s’installa à Cracovie.

En 1618, il devint Rav de la communauté de Potlitsa, mais comme c’était une petite ville dont les habitants étaient pauvres, il vivait dans une grande pauvreté. Au bout de quelque temps, il devint Rav de la ville de Posna, où il resta une vingtaine d’années.

En 1644, il retourna en Wolin et devint Rav de la ville d’Austerha, où il établit une grande yéchivah, et de tous les coins du pays, de nombreux élèves affluèrent vers lui. A Austerha, il put rester en paix et écrivit son grand ouvrage Tourei Zahav sur le Choul’han Aroukh Yoré Déa, qui se répandit immédiatement dans toutes les yéchivoth dès son impression et fut reconnu comme faisant autorité, qui lui valut une renommée universelle dans le domaine de la halakhah. Jusqu’à aujourd’hui, dans toutes les yéchivoth et les maisons d’étude, on étudie le Taz. Tout élève de yéchivah qui veut recevoir la semikhah comme Rav doit connaître le commentaire du Taz sur le Choul’han Aroukh.

En ce temps-là, de grands malheurs s’abattirent sur tous les juifs de Pologne. En 1648, les cosaques et leur cruel chef, Hmelnitski, se soulevèrent contre les nobles de Pologne, et la première chose qu’ils firent fut de massacrer les juifs, hommes, femmes et enfants.

Quand les assassins s’approchèrent d’Austerha, Rabbi David et tous les juifs s’enfuirent vers la forteresse d’Olik et s’enfermèrent derrière ses hautes murailles. Comme la ville était en état de siège depuis longtemps et que l’ennemi avait déjà commencé à faire une brèche dans le rempart, tous les habitants se rassemblèrent, avec Rabbi David à leur tête, dans la synagogue, pour s’y répandre en prières et supplications. Rabbi David pria tant qu’il finit par tomber de fatigue et s’endormir. En rêve, il entendit qu’on lisait devant lui le verset : « Je protégerai cette ville pour la sauver, pour moi et pour mon serviteur David » (II Rois 19, 34). Rabbi David se réveilla et dit : « Peuple de Dieu, renforcez-vous dans la prière et les supplications, car aujourd’hui Dieu nous montrera des merveilles. » Et le miracle se produisit. Les vieux canons complètement hors d’usage qui se trouvaient dans la forteresse ouvrirent tout à coup leur gueule et tirèrent des boulets dans le camp de l’ennemi, qui fut terrorisé et s’enfuit pour sauver sa vie.

Il décrit ce miracle dans les poèmes de lamentation qu’il a écrit pour le 26 Sivan.

A cause des troubles dus à la guerre, il fut obligé de vivre en vagabond, et souffrit énormément en chemin. Plus d’une fois, il fut obligé de dormir avec sa famille à la belle étoile. Dans ses errances, il rencontra aussi le gaon Rabbi Chabtaï Hacohen, auteur du Chakh, et resta trois jours chez lui. Bien que le Chakh ait exprimé un avis différent du sien et contesté ses décisions halakhiques, ils firent la paix entre eux, et le Chakh écrit : « Je l’ai reçu avec de grands honneurs, vraiment considérables, et lui m’a également manifesté un très grand respect, au point de m’embrasser sur la tête. »

Quand les émeutes des cosaques se furent calmées, le Taz retourna dans le pays de sa naissance et s’installa à Lvov, dont il devint le Rav. Sa renommée se répandit dans tout le pays.

Rabbi David a écrit un commentaire sur tout le Choul’han Aroukh. Plusieurs grands rabbanim ont ajouté des remarques et des commentaires sur ses livres, le plus connu étant Rabbi Yossef fils de Rabbi Méïr Téomim de Lvov, qui dans son livre Peri Meguadim en a expliqué tous les endroits difficiles.

A la fin de ses jours, il étudiait encore la Torah jour et nuit, et cela valait à ses yeux tout le reste du monde. Un jour, une femme vint le trouver en pleurant pour le supplier de trouver un remède à la maladie de sa fille unique, qui était en train de mourir. Le Taz lui dit : « Je ne suis pas médecin, et je ne fais pas de miracles, mais je peux faire cela pour vous : comme aujourd’hui j’ai expliqué un passage particulièrement difficile des Tossefot, je lui donne cette explication pour que son mérite la protège. » Immédiatement, elle se sentit mieux, et petit à petit elle guérit complètement.

Outre son grand ouvrage sur le Choul’han Aroukh, Rabbi David écrivit un autre livre du nom de Divrei David, qui explique le commentaire de Rachi sur la Torah.

Rabbi David était extrêmement respecté des gens de sa génération, et des sages des générations suivantes. Mais lui-même ne recherchait pas les honneurs, et dans ses réponses, il signait : David, le petit. Il respectait tout le monde et faisait attention à ne pas humilier même l’homme le plus simple.

On raconte que toute sa vie, il garda l’habitude de dire le Kidouch du Chabath et des fêtes en le lisant dans un sidour.

Un jour, Rabbi David dévoila pourquoi il tenait tant à cette coutume : parmi les invités qui se trouvaient parfois chez lui, il y en avait certains qui ne connaissaient pas le Kidouch par cœur, et ils pouvaient se sentir vexés d’avoir à le lire dans un sidour. Mais si le maître de maison lui-même le faisait, il n’y avait aucune humiliation à l’imiter....

Rabbi David vécut plus de quatre-vingts ans et mourut le 26 Chevat 1667.

Rabbi Yossef Chaoul Nathansohn, le Rav de Lvov, raconte qu’à son époque, près de deux cents ans après la disparition du Taz, sa tombe fut ouverte par hasard, et on trouva son corps intact, sans aucune trace de détérioration.

 

 
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