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Le gaon Rabbi ‘Haïm Chemouël Lopian zatsoukal

Le grand gaon Rabbi ‘Haïm Chemouël Lopian zatsoukal a étudié dans sa jeunesse chez son père, le grand gaon Rabbi Eliahou zatsoukal, à la yéchiva « Or Torah » de Kelem. Ensuite, il est passé aux yéchivot de Slobodka et de Telz, où il témoigne sur lui-même qu’il a imité le ‘Hatam Sofer, qui dormait huit heures et ensuite étudiait la Torah pendant quarante heures, habitude à laquelle il reliait le verset : « J’ai dormi, alors (« az », valeur numérique 8) j’ai été reposé (« yanoua’h », valeur numérique 40).

Rabbi ‘Haïm Chemouël était accepté par tout le monde sans aucune exception et se montrait affable avec tout le monde. Dès sa jeunesse, il était déjà connu grâce à ses actes de générosité, dans le respect de l’autre et la discrétion. Il s’éloignait également au maximum de toutes disputes, et même dans des choses capitales, il se conduisait avec une extrême retenue.

En 5689, il s’installa en Angleterre à cause du danger de la conscription dans l’armée lituanienne. En Angleterre fut fondée à cette époque la célèbre yéchiva de Gateshead, et Rabbi ‘Haïm Chemouël fut nommé à la tête de la yéchiva qui fut établie à Sunderland, où il forma de nombreux élèves qui éclairèrent l’Europe de leur Torah et de leur sagesse.

Parmi ses meilleurs élèves, on compte notre maître, auteur de « Pa’had David », le gaon et tsaddik David ‘Hanania Pinto chelita. On peut apprendre combien le Rav Lopian l’appréciait par ce qu’il dit dans sa haskama sur le livre « Pa’had David » : « Je consulte ses beaux livres sur Béréchit presque tous les jours, et j’en tire un grand plaisir. » En 5751, il a donné à notre maître le livre « Reva’ha DeChemateta » avec quelques mots de dédicace : « A mon ancien élève à la yéchiva de Sunderland, le pieux Rabbi David Pinto, qui enseigne la Torah et une pure crainte du Ciel à ses troupeaux en France. »

Notre maître chelita a indiqué dans son oraison funèbre qu’un jour, un de ses élèves étant venu le trouver, Rabbi ‘Haïm Chemouël lui avait demandé comment il allait, et l’élève lui avait répondu qu’il pensait quitter la yéchiva, parce qu’il avait des difficultés à se concentrer dans l’étude de la Guemara. Le Rav lui avait demandé : « Est-ce que tu connais par cœur la prière de Chemonè Esrè ? » L’élève avait répondu : « Naturellement ! » Le Rav avait repris : « Celui qui connaît la prière de Chemonè Esré par cœur peut également connaître une page de Guemara par cœur. Parce que les mêmes facultés qu’on utilise pour se rappeler la prière, on peut aussi les utiliser pour réviser une page de Guemara. »

Il est intéressant que tous les élèves racontent une histoire très caractéristique de lui : lorsqu’il voulait consulter une certaine page de Guemara, la Guemara s’ouvrait exactement à la page qu’il voulait, sans qu’il ait besoin du tout de tourner des pages.

Sur son énorme pouvoir de concentration, Rabbeinou chelita a raconté que souvent, quand il allait de la yéchiva à son domicile à Gateshead, il « oubliait » de descendre chez lui et revenait avec l’autobus à la yéchiva à Sunderland…

En tant que jeune avrekh, il avait édité son livre « Reva’ha Chemateta » sur le « Chav Chemateta » de l’auteur du « Ketsot Ha’Hochen », un livre qui était devenu un bien inaliénable dans le monde des yéchivot. Il a raconté qu’il avait écrit cet opuscule avec dévouement par amour pour la Torah. Ainsi, par exemple, pendant les longues nuits d’hiver, alors qu’il avait des filles petites à la maison, il attachait une ficelle à la poussette et berçait ainsi le bébé qui pleurait, alors que de la deuxième main il écrivait ses commentaires…

Notre maître a encore raconté : Quand un jour je suis allé le trouver dans son modeste logement, il s’est « confessé » à moi de souffrir de toutes sortes de douleurs et de maladies, mais il a ajouté avec simplicité : « D. merci, lorsque je suis plongé profondément dans l’étude de la Torah, je ne ressens plus rien. Mais dès que je m’arrête d’étudier pour manger ou pour régler une affaire quelconque, immédiatement les douleurs se réveillent. »

Terminons par une histoire merveilleuse qu’a racontée l’un de ses voisins à Jérusalem. Quand ce dernier a eu un fils, Rabbi ‘Haïm Chemouël a frappé à sa porte de bon matin pour lui souhaiter mazal tov. Ensuite, il a dit au père : « Je suis déjà vieux, je ne peux pas vous aider. Mais aller à l’épicerie pour acheter du pain et du lait, ça, je le peux. Dites-moi de quoi vous avez besoin. »

Le père était extrêmement embarrassé et essaya délicatement de refuser en disant qu’il n’avait besoin de rien, mais Rabbi ‘Haïm Chemouël s’obstina : « Vous avez beaucoup d’enfants et il vous est difficile de sortir. » c’est seulement après s’être convaincu que son aide n’était pas nécessaire qu’il s’en alla, le cœur plus léger.

Le 10 Kislev 5759, alors qu’il se préparait à mettre ses tefilin, son cœur cessa de battre et son âme monta au Ciel. Que son souvenir soit béni.

 

 
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