Index Tsadikim Index Tsaddikim

Rabbi ‘Haïm De Volojine

Le gaon Rabbi ‘Haïm Itzkowitz zatsal, plus connu sous le nom de Rabbi « Haïm de Volojine », faisait partie des plus grands disciples du gaon de Vilna. Il était Rav de la petite ville de Volojine, où il fonda la yéchivah Ets ‘Haïm, connue comme la yéchivah de Volojine, la « mère des yéchivot ».

Rabbi ‘Haïm est né de Rabbi Yitz’hak, qui était responsable communautaire de Volojine. Dès son enfance, on distinguait en lui les bourgeons de la sagesse et de l’intelligence. On raconte par exemple que l’un des nobles propriétaires de la région avait laissé à ses trois fils un testament bizarre. On devait distribuer les chevaux qu’il leur avait laissés de la façon suivante : le premier en recevrait la moitié, le second le tiers et le dernier recevrait un neuvième, à la condition qu’ils ne divisent pas un cheval en deux. La perplexité était grande ; comme le père avait laissé dix-sept chevaux, on ne savait pas comment les partager en observant ses conditions. Les frères firent un calcul et conclurent qu’il n’y avait pas de solution, et qu’il fallait présenter le problème à Rabbi Yitz’hak, le responsable communautaire de Volojine, connu pour sa perspicacité. Ils choisirent l’un d’entre eux pour l’envoyer lui demander conseil.

Rabbi ‘Haïm était à ce moment-là un petit enfant, et quand il vit que personne ne donnait de solution, il proposa son aide. « Si vous me donnez un cheval de votre héritage individuel, dit-il au propriétaire, je résoudrai le problème. » Quand le cheval se trouva en possession de l’enfant, il l’adjoignit aux dix-sept chevaux de l’héritage et se mit à distribuer. La moitié de dix-huit, c’est-à-dire neuf, au premier. Le tiers du total, c’est-à-dire six, au deuxième. Et le neuvième au dernier, à savoir deux chevaux, pour un total de dix-sept, nombre de chevaux que le père leur avait laissés. Le cheval supplémentaire, qui était en trop, il le rendit à son propriétaire.

- C’est ce que voulait dire votre père, affirma l’enfant d’un ton victorieux.

Tout repose sur la Torah

Dans sa jeunesse, il a étudié chez le Cha’agat Arié, qui était Rav de la ville à cette époque, et ensuite il est passé à Vilna où il s’est rangé à l’ombre du gaon Rabbi Eliahou zatsal pour qui il avait une immense estime, et dont il a appris la plus grande partie de sa Torah.

Après la mort du gaon, Rabbi ‘Haïm a fondé la yéchivah « Ets ‘Haïm » de Volojine, où ont étudié avec une extraordinaire assiduité des centaines d’élèves, qui ont constitué la base de l’épanouissement de la Torah et de la rabbanout pendant des générations.

L’amour de la Torah brûlait comme un feu dans ses os, et enflammait tous ceux qui l’entouraient. Rabbi ‘Haïm propageait parmi ses élèves le principe de « la vérité sans le moindre doute, au point que si le monde entier d’un bout à l’autre se trouvait dénué fût-ce un seul instant de notre étude de la Torah, tous les mondes seraient immédiatement détruits et retourneraient au chaos ! »

Il ajoutait que la façon dont la Création est dirigée et dont l’influence divine la pénètre jour après jour, tout dépend de l’étude de la Torah. En fonction de l’étude de la Torah, l’abondance pour le monde entier sera accrue ou affaiblie…

C’est pourquoi pendant toutes les années de l’existence de la yéchivah il y a eu des « gardes » d’élèves qui étudiaient la Torah en continu à toute heure de la journée, pendant tous les jours de la semaine. Ils veillaient à ce que la voix de la Torah ne s’interrompe pas, fût-ce un seul instant. Rabbi ‘Haïm lui-même se promenait entre ceux qui étudiaient pour les surveiller même pendant les heures de la nuit. A la sortie de Yom Kippour, au moment où tout le monde était en train de manger et de boire, Rabbi ‘Haïm lui-même était en train d’étudier la Torah, de peur qu’il ne se trouve personne qui soutienne le monde à un moment pareil.

Aux portes du Gan Eden

Une nuit, à l’heure où le Roch Yéchivah, Rabbi ‘Haïm, parcourait les corridors de la yéchivah, quelque chose d’extraordinaire se produisit, qui comporte une leçon très profonde. Voici ce qui s’est passé :

L’un des élèves de la yéchivah était tombé malade. Comme il avait besoin d’un traitement, il fit ses bagages et rentra chez ses parents. L’un de ses amis de la yéchivah l’accompagna pour la route. Vers le soir, ils arrivèrent dans un village où ils décidèrent de passer la nuit dans l’auberge locale. Au matin, l’aubergiste leur dit ce qu’ils avaient à payer. Le malade compta l’argent, et vit qu’il lui manquait sept peroutot. L’aubergiste déclara qu’il lui faisait confiance qu’à l’occasion, il lui donnerait cette petite somme. De là ils poursuivirent leur chemin, jusque chez les parents du malade. Là, l’ami se sépara du malade en lui souhaitant une guérison prompte et complète. Avant qu’ils se séparent, le malade se rappela la dette, et donna à son ami la somme de sept peroutot, en lui demandant que sur le chemin du retour à la yéchivah il n’oublie pas de payer l’aubergiste. Celui-ci le promit et ils se séparèrent. Entre temps, la maladie empira et le garçon malade décéda. Quand la triste nouvelle parvint à la yéchiva, on fit son oraison funèbre et on le pleura, car il était promis à un très brillant avenir.

Quelques jours après les oraisons funèbres, le Roch Yéchivah, Rabbi ‘Haïm, marchait parmi les élèves qui étudiaient vers minuit dans le hall de la yéchivah, en les encourageant, et tout à coup il vit le jeune garçon défunt qui marchait à sa rencontre. Il n’eut pas peur, mais s’adressa immédiatement à lui pour lui demander « ce qu’il en était de son jugement en haut ».

Le défunt ouvrit la bouche et lui révéla que lorsqu’il était arrivé devant le Tribunal céleste, on avait commencé à peser ses mérites et ses fautes. Il s’avéra qu’il était pur de tout péché, car les souffrances qu’il avait connues au cours de sa maladie avaient purifié son âme, si bien qu’il devait rentrer au Gan Eden.

Quand il était arrivé à la porte du Gan Eden, le Satan s’était dressé pour lui barrer l’entrée. Il prétendait qu’il avait commis un vol ! « Tu as quitté le monde en devant sept peroutot à l’aubergiste. » Et bien que ce n’ait pas été de sa faute puisqu’il avait remis toute la somme à son ami, en le chargeant de rembourser cette dette, l’aubergiste n’avait tout de même pas reçu l’argent.

Cette faute occupa le tribunal céleste, et après de longues discussions il avait été décidé que comme d’un côté le défunt n’était pas coupable du tout puisqu’il avait fait tout ce qu’il pouvait pour rembourser la dette, mais que pourtant l’aubergiste n’avais pas reçu son dû et restait lésé de la somme de sept peroutot, on avait permis exceptionnellement au défunt de revenir en ce monde et de se montrer comme un homme vivant afin de rencontrer le Roch Yéchivah et de lui demander de régler la question du remboursement de la dette.

Le Roch Yéchivah écouta tous les détails de l’histoire et promit au garçon d’arranger le remboursement de la dette, alors celui-ci disparut.

Immédiatement, Rabbi ‘Haïm appela l’ami du défunt, qui certifia qu’il avait effectivement reçu les sept peroutot pour rembourser la dette, mais à son grand regret il avait complètement oublié.

Dès le lendemain, le garçon alla chez l’aubergiste pour lui rembourser la dette à cause de laquelle son ami n’avait pas pu rentrer dans le Gan Eden.

Le 14 Sivan 5571, le Roch Yéchivah de Volojine quitta ce monde, après avoir fait des milliers de disciples qui avaient grâce à lui accédé à la lumière de la Torah.

 

 
INDEX TSADIKIM
 

 

Hevrat Pinto • 32, rue du Plateau 75019 Paris - FRANCE • Tél. : +331 42 08 25 40 • Fax : +331 42 06 00 33 • © 2015 • Webmaster : Hanania Soussan