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Rabbi ‘Hizkiya da Silva - Auteur du « Peri ‘Hadach »

Le Gaon Rabbi ‘Hizkiya da Silva, auteur du « Peri ‘Hadach » sur le Choul’han ‘Aroukh, est né en l’an 5419 à Livourne. Dans sa jeunesse, il est allé s’installer à Jérusalem, où il a étudié à la yéchiva de Rabbi Moché Galanti (HaMaguen), puis il a épousé la fille de Rav Raphaël Malakhi. Après son mariage, il a continué d’étudier à la yéchiva, où il s’est adonné jour et nuit à l’approfondissement de la Torah et de la halakha. Suite au décès de son maître, il a été nommé Roch Yéchiva à sa place, et s’est appliqué à rédiger des ouvrages tant dans le domaine des commentaires que dans celui de la halakha.

Rabbeinou ‘Haïm ben ‘Attar a écrit le livre « Peri Toar » dans le but de défendre notre maître le Beit Yossef face aux critiques du Peri ‘Hadach. En effet, dans son ouvrage « Chem HaGuedolim », le ‘Hida affirme : « Rabbeinou ‘Haim Ben ‘Attar a écrit le ‘Peri Toar’ sur le Yoré Dé’a pour s’opposer au Peri ‘Hadach. Dans mon enfance, j’ai eu la chance d’accompagner le Rav et ses disciples en pèlerinage sur les tombes des tsaddikim de Jérusalem. Devant la pierre tombale du Peri ‘Hadach, j’ai vu le Rav se tenir debout et chuchoter pendant plus d’un quart d’heure. J’ai compris seulement plus tard qu’il s’était excusé et avait affirmé avoir agi uniquement pour l’amour du Ciel. »

Le ‘Hida décrit aussi la grandeur de Rabbi ‘Hizkiya. Lors de sa visite à La Haye, il s’est assis en compagnie d’un des maîtres d’Amsterdam qui était de passage pour célébrer le mariage de sa fille, et rencontrer le Rav par la même occasion. Cet homme-là a raconté l’extraordinaire histoire de Rabbi ‘Hizkiya, qui avait refusé la fonction de Rav de la ville d’Amsterdam. Cette anecdote a fortement impressionné le ‘Hida, qui l’a inscrite dans le journal de ses pérégrinations:

Lorsque le Peri ‘Hadach s’est rendu pour une sainte mission à Amsterdam en 5451, la communauté sépharade lui a proposé le poste de rabbin de la ville. Il leur a répondu que ceci était envisageable à deux conditions : tout d’abord, qu’il soit rémunéré honorablement afin de pouvoir mener une vie paisible, car il ne voulait pas recevoir de présents comme il était de coutume à l’époque. Et en second lieu, qu’il ne soit pas soumis à la contrainte des dirigeants de la communauté en ce qui concerne les procès rabbiniques. Les notables de la ville ont accepté les conditions sans discuter. Cependant, même après cela, le Rav n’a pas donné son accord : il a affirmé avoir besoin d’un temps de réflexion avant de répondre.

Quelques jours plus tard, Rabbi ‘Hizkiya a déclaré à la députation de la communauté qu’après avoir longuement réfléchi, il avait décidé de ne pas accepter la place de Rav de la ville. Face à ce refus, les notables de la communauté ont tenté de le persuader, mais en vain : il campait sur ses positions. Il a justifié sa décision face aux habitants de la ville, et a agi comme s’il avait pris sur lui la fonction de rabbin de cette communauté, en prenant la parole pendant Chabbat, et dimanche, « comme si son règne avait déjà débuté ». Il a incité les dirigeants de la communauté à se repentir et à s’éloigner de leur mauvais chemin. Il a parlé ainsi : « Je réprimande tel notable au sujet de la pudeur, et tel notable dans un autre domaine etc. Je cherche à me protéger (car un Rav qui ne réprimande pas les membres de sa communauté est puni pour eux). Or vous êtes noyés dans la fange de graves transgressions ! Si j’ai voulu faire un procès sans subir l’influence des dirigeants, c’était pour purifier cette communauté de toute faute, et réprimander les pécheurs... »

Puis il a alors expliqué pourquoi il avait refusé leur proposition : « Si les dirigeants voient qu’ils ne peuvent pas supporter mes réprimandes, ils s’uniront contre moi pour me renvoyer. » Il a ensuite ajouté : « Mais si votre cœur tend vers le repentir, et que vous respectez les paroles des Sages, un souffle nouveau émanera de mon cœur et je serai honoré d’accomplir une si grande mitsva. Je pourrai alors étudier à ma guise et avec tranquillité. Les communautés environnantes vous observeront, prendront exemple sur vous, et le mérite de la collectivité vous reviendra ».

Enfin, il a conclu : « Or je constate que vous souhaitez ma présence uniquement pour acquérir un bon renom, et non pour l’amour du Ciel. Vous voulez suivre vos envies, sans que personne puisse vous le reprocher. »

Les notables ont reconnu la justesse de ses paroles et ont accepté que Rabbi ‘Hizkiya ne devienne pas leur Rav. Il est alors retourné en Erets Israël, où il a fondé la yéchiva « Beit Ya’akov », où ont étudié les grands érudits de Jérusalem de cette génération.

Après avoir rapporté dans son journal tous les éléments de cette histoire sur le « Peri ‘Hadach », le ‘Hida a écrit avec émerveillement : « J’ai beaucoup profité de la lecture des paroles du Peri ‘Hadach. Heureux est-il d’avoir su résister à la tentation de l’honneur apparent et repérer le comportement de ceux qui ne se détournent pas de la transgression. Il a eu le mérite de les réprimander. Que son mérite nous protège. »

 

 
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