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RABBI YITZ’HAK TAÏEB

Rabbi Yitz’hak avait des talents stupéfiants, qui s’expriment dans chaque page de ses oeuvres.

Le fils du gaon Rabbi ‘Haïm Faladji raconte que Rabbi Yitz’hak Taïeb siégeait au Tribunal, et que tout en écoutant les arguments des uns et des autres, il enseignait et répondait aux questions qui se glissaient jusque dans la pièce. Il se conduisait également ainsi en écrivant les décisions elles-mêmes, sans cesser pour autant de répondre aux questions qu’on lui posait.

Certains le contestaient, se demandant comment un homme pouvait être capable de faire deux choses à la fois. Mais quand on observait ses décisions judiciaires et les réponses qu’il donnait en même temps aux diverses questions qui lui étaient adressées, on s’apercevait que les deux étaient parfaitement pertinentes. Dans ses réponses, on sentait son génie, la vivacité de son intelligence et son érudition. Et la décision halakhique qu’il donnait exactement en même temps était claire et digne de figurer dans le Choul’han Aroukh.

L’un des grands de sa génération lui a appliqué le verset : « La bouche du juste exprime la sagesse et sa langue parle de justice ». Il a mérité qu’au moment où sa langue parlait de justice, sa bouche exprime la sagesse de la halakhah pour répondre comme il convient.

Il était grand aux yeux de sa communauté, mais aussi aux yeux des non-juifs.

L’histoire suivante le confirme mieux que cent témoins : Deux voisins arabes avaient des terres mitoyennes, séparées par une rangée d’arbres fruitiers. Un jour, l’un d’eux partit pour ses affaires en dehors de la ville, et fut empêché de rentrer chez lui pendant plusieurs semaines. Quand il revint, il découvrit à son grand étonnement que pendant son absence les arbres fruitiers avaient été déracinés, et que son voisin avait empiété sur une grande partie de son champ. Quand il lui demanda ce que cela signifiait, l’autre nia tout, il ne savait rien des arbres déracinés, et quant à la surface en litige, elle lui avait toujours appartenu.

Un violent conflit éclata entre les deux. Finalement, ils présentèrent leurs doléances au juge. Celui-ci, ne sachant que décider, les renvoya à une instance juridique supérieure, qui ne fut pas non plus capable de donner un verdict. En fin de compte, on présenta le conflit à l’arbitrage du roi. Et voilà que lui aussi était perplexe, et il décida qu’une question si compliquée ne pouvait être résolue que par le grand Rav des juifs, Rabbi Yitz’hak Taïeb.

Le roi le convoqua, et lui exposa le problème. Le Rav demanda au voisin qui avait été lésé s’il avait chez lui... un mulet.

Il répondit affirmativement.

Le Rav Yitz’hak Taïeb prit le mulet et sortit dans le champ avec l’arabe. Là, il fit courir le mulet. Comme on le sait, cet animal ne pénètre pas dans un champ qu’il ne connaît pas et qui n’appartient pas à son maître. Or celui-ci, à la honte du deuxième arabe, se mit à courir. On découvrit les racines des arbres qui s’étaient trouvées là avant d’être arrachées délibérément, et qui marquaient la frontière. L’arabe à qui on rendit ce qui lui avait été volé fut très impressionné, et le même jour il se présenta chez le Rav pour lui apporter un cadeau particulièrement important.

Le Rav Yitz’hak Taïeb lui dit : « si j’acceptais des cadeaux d’un être humain, je ne serais pas capable d’arriver à des décisions qui soient la vérité elle-même. »

 

 
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