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Rabbi Ya'akov Mounsa Zatsal

Pendant les années de persécution et d’expulsion, quand les juifs d’Espagne furent chassés de leurs villes, de leurs pays et de leur patrie, ils partirent en caravanes vers les pays d’Orient, que ce soit la Turquie, l’Egypte ou la Syrie. Là ils furent accueillis avec beaucoup d’affection par leurs frères et se mêlèrent aux communautés locales, chacun selon ses dons, que ce soit l’étude de la Torah, la pratique des mitsvot, ou la pratique d’un métier.

La famille « Mounsa » est venue à Damas d’Egypte, de la ville de Suez (au début, quand ils ont été expulsés d’Espagne, ils sont allés en Egypte, et ensuite à Damas). Au début, ils étaient connus sous le nom de famille « Rofé », descendants de la famille de Rabbi ‘Hiya HaRofé zatsal. Le ‘Hida zatsal l’évoque dans son « Chem HaGuedolim ». Outre le fait de l’étude de la Torah, dont il ne voulait tirer aucun profit, ils étaient ‘hazanim et gagnaient leur vie.

La nuit d’Hochana Rabba 5637 naquit Rabbi Ya'akov Mounsa zatsal, chez le gaon Rabbi Yossef Mounsa zatsal, que le peuple appelait « ‘Hakham Yossef, le ‘hakham de Réchit ‘Hokhma », à cause d’une histoire qui était arrivée : Quand il était venu faire un sermon le premier Chabat, les bedeaux l’avaient mis en garde contre le fait de parler de la profanation du Chabat, car certains riches laissaient leur boutique ouverte le Chabat. Ils donnaient de l’argent à la synagogue, et s’il parlait de la profanation du Chabat il ferait perdre de l’argent à la synagogue.

Mais le ‘Hakham Yossef ne l’entendait pas de cette oreille, et dans son sermon il se concentra précisément sur la profanation du Chabat et cita des enseignements du Zohar et du « Réchit ‘Hokhma » sur la profanation du Chabat, qui rend impur tout l’espace jusqu’aux cieux, c’est pourquoi les prières ne sont pas acceptées. Bien que les méchants se reposent du Guéhenom le Chabat, son feu ne s’éteint pas même le jour du Chabat. Et ainsi de suite. A la fin, il évoqua le sermon du ‘Hida sur le verset « Ecoutez le moussar pour devenir sages et ne donnez pas » – vous pensez que le sage va vous dire des choses qui vous sont agréables, de peur que vous ne donniez pas d’argent. Nous, les sages, nous n’avons pas besoin de votre argent, nous avons besoin que vous écoutiez le moussar, et peu nous importe que vous donniez ou ne donniez pas.

Ces paroles qui sortaient du cœur rentrèrent dans les cœurs, firent impression, et beaucoup se repentirent. Depuis, on l’appelait « ‘Hakham Yossef le ‘hakham de Réchit ‘Hokhma ».

Le fils aîné de Rabbi Yossef était Rabbi Ya'akov Mounsa, qui grandit auprès de son père. Dès sa jeunesse, il fut connu comme un talmid ‘hakham exceptionnel dont l’assiduité était proverbiale, et dans la grandeur de son humilité, il refusait de porter la robe des rabbanim comme il est habituel. Mais pendant la Première guerre mondiale, le gouvernement exemptait les talmidei ‘hakhamim de l’armée, si bien qu’il fut obligé de s’inscrire chez le Grand Rabbin Rabbi Ya'akov Danoun zatsal, alors il porta la robe des rabbanim comme il convient jusqu’à ce que la guerre soit finie.

Ya'akov s’enfuit

A la fin de la guerre, avec la victoire des Alliés, Rabbi Ya'akov quitta la ville de sa naissance et se rendit à Jérusalem comme il le désirait. Là, il rencontra plusieurs de ses amis qui étaient également montés à Jérusalem, et grâce à son ami Rabbi Eliahou Ma’aravi zatsal il s’installa au Beit HaMidrach « Re’hovot Hanahar », fondé par Rabbi Chaoul Dawik HaCohen zatsal.

Quand les deux entrèrent pour la première fois au Beit HaMidrach, Rabbi Eliahou se tourna vers le Rav HaCohen, qui était aveugle, et lui dit : « Parlez à votre autre disciple », puis il s’assit.

Le Rav lui dit : « Qui est-ce ? »

Il répondit : « Notre ami qui est venu de près de Damas. »

Le Rav dit : « Viens à côté de moi et fais-moi entendre ta voix. La voix est la voix de Ya'akov. » Et à l’habitude des sages, les deux se mirent à discuter de paroles de Torah et de sagesse. Quand Rabbi Ya'akov voulut s’en aller, le Rav HaCohen le retint en disant : « Maintenant je comprends le sens du rêve que j’ai fait cette nuit. Dans mon rêve j’ai vu notre maître le Rav ‘Haïm Vital qui m’a dit : « Fais attention à l’honneur de notre père Ya'akov », et cela me troublait, mais maintenant j’ai appris avec certitude qu’il y a en toi une étincelle de notre père Ya'akov, c’est pourquoi je te demande, à partir d’aujourd’hui, de ne plus me quitter, et je te transmettrai des secrets de la sagesse de la kabbala, car ton âme en est digne. » A partir de ce jour-là, il ne quitta plus la yéchivah « Re’hovot Hanahar ».

Le tsadik veille

Au moment où Rabbi Ya'akov monta à Jérusalem, la vie du yéchouv juif était en danger de l’intérieur et de l’extérieur, que ce soit de la part des villageois arabes qui se déchaînaient périodiquement, ou de la peur de la Seconde guerre mondiale, car les Allemands menaçaient d’arriver jusqu’en Erets Israël, et alors le yéchouv aurait été en grand danger. Quand Hitler arriva à proximité d’Alexandrie, il fut accueilli par le Mufti Hadj Amin Alhusseini, qui était en collaboration étroite avec lui, et les Arabes défilaient dans les rues en disant aux juifs : « dans quelques jours, nous allons tous vous tuer. » Et en vérité, on apprit plus tard que le Mufti avait préparé un endroit spécial pour des fours crématoires entre les deux montagnes de la ville de Shekhem…

Rabbi Ya'akov rassembla toutes ses forces et avec son ami le kabbaliste Rabbi Yéhouda Petaya zatsal, ils organisèrent des prières et des tikounim pour la réussite et le salut de la communauté d’Israël, avec des tours de garde depuis le samedi soir jusqu’au vendredi soir suivant. Alors, Rabbi Ya'akov annonça que le décret avait déjà été annulé, et que le Saint béni soit-Il avait permuté les lettres de l’ennemi : au lieu de Souria (la Syrie) – Roussia (la Russie) ; quand les Allemands s’étaient retournés contre les Russes, ils n’étaient pas arrivés jusqu’aux portes de Jérusalem.

La vie de Rabbi Ya'akov Monsa a pris fin le Chabat Terouma, 3 Adar 5714. Dès la sortie du Chabat, avant la quatrième heure de la nuit, qui est encore sous l’influence du Chabat, il a été mené à son dernier repos. Que son mérite nous protège.

 

 
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