Un des grands Rabbanim du Maroc, né à Fez en Elloul 5415. Il devint Av Beth Din dans sa ville. Il prit d’importantes décisions visant à renforcer la vie spirituelle de sa communauté. Durant de nombreuse générations, les juifs de Fez restèrent attachés à son enseignement. On raconte à son sujet de forts nombreux récits miraculeux.
Il quitta ce monde en l’an 5493 (1733) à l’âge de 77 ans.
Le Hida raconte : Un jour le Gaon Rabbi Yéhouda Ben Attar fut mis en prison, le temps que la communauté juive paie de quoi le faire libérer. C’était une pratique courante dans les communautés orientales en ces temps là. Seulement cette fois-ci la somme fixée par la gouverneur était trop élevée et très au-dessus des moyens financiers de la communauté juive. Rabbi Yéhouda Ben Attar resta donc en prison. Peu après, le cruel gouverneur décida de faire jeter le Rabbi dans la fosse aux lions. Quelle ne fut la stupeur des gardes lorsqu’ils virent Rabbi Yéhouda Ben Attar s’asseoir tranquillement au sol et poursuivre son étude avec les lions respectueusement accroupis autour de lui. Dès qu’il fut tenu au courant, le gouverneur fit libérer le Rabbi et lui voua un grand respect tout au long de sa vie.
On raconte également à propos de Rabbi Yéhouda Ben Attar l’histoire suivante : A Tunis, un juif et un musulman avaient décidé d’exploiter ensemble une entreprise commerciale. Leurs affaires réussirent au-delà de leurs espérances et le juif gagna beaucoup d’argent. Le musulman, lui, ne comprenait pas grand chose aux affaires ni aux comptes que lui établissait son collègue juif. Le musulman avait entièrement confiance dans le juif et il comptait sur lui pour tous les détails de leur association. A priori il n’avait pas lieu de se plaindre de la confiance qu’il mettait dans le juif, puisqu’il voyait de ses propres yeux à quel point l’affaire prospérait. Au fil des ans le non juif ne réclama jamais sa participation aux bénéfices, si bien que la dette du juif allait sans cesse en augmentant. Un jour malgré tout, l’associé voulut récupérer sa part et il en informa son collègue le commerçant juif. Celui-ci malheureusement, sachant que le musulman n’aurait aucune preuve de leur association, eut l’audace de nier tout en bloc y compris même qu’ils aient été associés. Le non juif en fut terriblement affecté. Son associé Juif avait trahi sa confiance et lui, ne savait plus comment récupérer son argent.
Finalement il pressa le juif de jurer que ses paroles étaient conformes à la vérité et que vraiment il ne lui devait rien. Il ne lui demanda pas de prêter un simple serment, il lui demanda de jurer au nom de son Rav Rabbi Yéhouda Ben Attar. Sachant où il était la vérité, le juif refusa de toutes ses forces de prêter serment. Le non juif comprit alors que ce refus représentait sa chance. Il comprit à quel point le nom du Gaon Rabbi Yéhouda Ben Attar était important aux yeux de son associé juif.
Dés lors, il ne cessa d’insister et ne laissa plus le juif en paix jusqu’à ce qu’il ait obtenu qu’il prête serment : Le juif finit par jurer sur la vie du Gaon Rabbi Yéhouda Ben Attar, qu’il ne lui devait rien et ne lui avait jamais dû le moindre sou. Après avoir ainsi prêté serment le juif rentra chez lui heureux. Il s’était ainsi débarrassé de la pression que le non juif faisait peser sur lui. Il était heureux car il avait maintenant pris possession sans le moindre effort de toute la richesse qui appartenait à son associé. Il était si heureux qu’il décida d’offrir une Séouda un dîner à sa famille et à tous ses amis. Au cours du dîner le juif se rendit au cellier pour prendre du vin en l’honneur de ses invités. Malheureusement pour lui, en quittant le cellier avec les bouteilles qu’il était venu chercher il oublia les bougies qu’il avait apportées. Quelques minutes plus tard le feu prit dans le cellier et toute la maison, ainsi que toute ses richesses et malheureusement ses propres enfants partirent en flammes. Lorsque le non juif apprit la nouvelle, il en fut si ému qu’il quitta sa ville de Tunis et se rendit jusqu’à Fez au Maroc, à la maison du Gaon Rabbi Yéhouda Ben Attar avec des présents. Il pénétra dans la maison, il embrassa les mains du Tsadik et lui raconta ce qui s’était passé. Il insista auprès de lui pour qu’il accepte les dons qu’il avait apportés. Bien entendu Rabbi Yéhouda Ben Attar refusa cet argent. Le musulman s’en alla distribuer toute cette somme importante à la Tsedaka et aux écoles où l’on étudiait la Thora. Ce musulman ne cessa toute sa vie de raconter publiquement son histoire et ainsi le nom de D. d’Israël se trouva sanctifié.