Rabbi Yéhouda Hanassi • “Rabbénou Hakadoch”

La Tombe de Rabbi Yehouda Ha-Nassi à Tsipori en Israël width=

Rabbi Yéhouda le Prince, fils du Prince Siméon, fils de Gamliel II, par suite du rôle exceptionnel qu’il fut appelé à remplir, il est communément désigné par le seul mot de «Rabbi», car il fut le maître de tout Israël. La Providence divine veilla sur lui dés sa prime jeunesse. Il naquit le jour même où mourut, de la mort des martyrs, Rabbi Akiva, l’homme le plus éminent de son époque : ainsi se vérifia la parole des Saintes Ecritures : «El le soleil se couche et le soleil se lève à nouveau». Le soleil de Rabbi Akiva disparaissait à l’horizon, et déjà naissait l’enfant qui, devenu homme, devait resplendir comme le soleil (Kidouchin 72b). Son père ayant pratiqué sur lui la circoncision (on était alors en pleine période de persécutions, sous le régne d’Hadrien, et cette pratique était strictement interdite), il fut dénoncé auprès des autorités romaines et dut se rendre à Rome pour se justifier. Ce voyage fut à l’origine des relations entre la dynastie des Antonins et le Prince des Juifs.

Dès sa jeunesse, Yéhouda jouissait de l’estime des plus grands maîtres, au point que son père, dans sa modestie, le qualifiait de lion fils de renard (Baba Metsia 84b). Avide de savoir, le jeune homme allait d’une école à l’autre, afin de connaître les différentes méthodes d’enseignement pratiquées par les maîtres. Ceux à qui il dut la plus grande partie de son savoir furent Rabbi Siméon Bar Yohaï et Rabbi Elazar Ben Chamouâ. Il bénéficia peut-être aussi de l’enseignement de Rabbi Meïr, ou au moins de l’un de ses élèves.

Lorsque Rabbi succéda à son père dans la dignité de prince, commença la période la plus glorieuse de la Diaspora. L’Ecriture Sainte rapporte que Rivka, mère de Essav et de Yaacov, avait été, dans sa détresse, interroger Hachem et eut comme réponse : «Deux peuples sont dans ton sein». Nos Sages lient à cette expression «deux peuples» la prophétie selon laquelle deux hommes, supérieurs à tout ceux de leur temps, naîtraient un jour, et pensent qu’il s’agissait de Rabbi, descendant de Yaacov, et d’Antonin, descendant d’Essav. Les liens d’amitié les plus affectueux unissaient les deux hommes. Grâce à l’appui de l’empereur romain, Rabbi put obtenir que la paix et l’aisance fussent conférées à son peuple, tandis qu’il dut lui-même à la faveur de l’empereur d’être comblé de richesses. Il ne vivait que pour son peuple et pour la Sainte Parole de D-ieu. Il étudiait jour et nuit et enseignait sans relâche. Il rassemblait autour de lui les gens instruits du pays et s’adonnait avec eux à l’étude. De tous côtés accouraient à Syphoris, sa demeure, des élèves zélés, et Rabbi les nourrissait. Pendant les années de disette, il ouvrait ses réserves d’argent aussi bien que ses resserres d’aliments et distribuait à tout les affamés, aux savants comme aux ignorants. Il s’inquiétait de l’éducation des enfants, spécialement de celle des orphelins abandonnés et les confiait à des éducateurs qui avaient pour mission de faire d’eux des hommes intègres et bons.

Mais son oeuvre capitale fut d’avoir recueilli et classé la Michnah. Par là, il fut un second Moïse. Notre grand Maître Moïse nous a transmis la Torah, Rabbi nous l’a conservée. Jusqu’à l’époque de Rabbi, la Loi Orale n’avait pas été établie de façon fixe et, pour les générations succédant aux générations, elle se trouvait en danger d’être peu à peu oubliée.

Rabbi Akiva avait déjà ressenti le besoin d’établir la Loi Orale systématiquement et on lui doit un première tentative qui porte le nom de «Michnah de Rabbi Akiva». Son élève Rabbi Meïr, avait continué son oeuvre. Cette compilation servit de base à Rabbi pour son ouvrage. Avec l’aide de ses collègues, de ses fils et de ses disciples, il classa et tria l’immense matière de son étude, examina, relia différents points, écarta certains textes et ordonna toute la Loi Orale en six parties, classées systématiquement. La première partie contient tous les commandements divins qui se rapportent à l’agriculture et à ses produits, y compris les bénédictions du pain et des fruits, ainsi que les prescriptions sur les prières et le service en commun. La seconde partie contient les enseignements concernant le Chabbat et les jours de fêtes, et tout ce qui s’y rapporte. La troisième partie nous instruit sur le mariage, le divorce, les voeux. La quatrième partie contient l’ensemble de la jurisprudence juive, les prescriptions concernant les procès civils et criminels, l’établissement des tribunaux, etc. La cinquième partie nous instruit sur les sacrifices dans le Beith Hamikdach, ainsi que sur les aliments permis et défendus, et tout ce qui s’y rapporte. La sixième partie, enfin, est consacrée aux prescriptions sur la pureté et l’impureté, des vêtements, des maladies, ainsi que celles traitant des bains de purification, de la pureté à observer dans la vie conjugale et de tout ce qui s’y rapporte.

Ainsi fut classé et présenté tout le contenue de la Loi Orale de manière qu’on pût en prendre connaissance aisément. Ce qui jusqu’alors avait été une masse immense et informe de prescriptions particulières et disparates, devint un tout organisé, où chaque problème trouvait tout naturellement la place qui lui revenait.

Rabbi possédait toutes les qualités pour assumer cette immense tâche : le respect le plus scrupuleux des textes, la capacité critique d’écarter des doctrines qui n’avaient pas emporté l’assentiment de la Halakha et le respect nécessaire pour les décisions d’autorités anciennes.

 

 
INDEX TSADIKIM
 

 

Hevrat Pinto • 32, rue du Plateau 75019 Paris - FRANCE • Tél. : +331 42 08 25 40 • Fax : +331 42 06 00 33 • © 2015 • Webmaster : Hanania Soussan