Index Tsadikim Index Tsaddikim

Rav Houna

Rav Houna appartenait à la deuxième génération des Amoraïm de Babylone. Il fut nommé Roch Yéchiva à Soura après la mort de Rav.

Malgré sa grandeur, le Talmud ne dit pas qui étaient ses parents. Dans un seul endroit seulement on dit qu’il se rattachait à la famille de l’Ethnarque.

Outre sa sagesse considérable, il était remarquable par des qualités supérieures, en particulier par sa générosité. Chez lui, la grandeur en Torah et la richesse allaient de pair, et il possédait également tous les dons qui caractérisent un dirigeant d’Israël. Au début, quand il était encore disciple de Rav, Rav Houna était extrêmement pauvre. Il pratiquait alors l’agriculture : il labourait lui-même la terre, l’irriguait par ses propres moyens, et faisait paître seul ses troupeaux. Bien évidemment, il n’éprouvait aucune honte à tous ces travaux, et ne laissait personne d’autre les accomplir à sa place. Un jour, raconte la Guemara, il marchait avec un instrument agricole sur l’épaule. L’un des talmidei ‘hakhamim, du nom de ‘Hakhilaï, le rencontra et voulut porter l’outil. Rav Houna lui dit : « Si tu as l’habitude de porter ce genre d’instrument dans ta ville, alors même ici tu peux le faire si tu le désires, mais dans le cas contraire, est-ce que tu t’imagines que je vais accepter de te faire honte, pour prendre sur moi un honneur ? »

La pauvreté de Rav Houna était si grande à cette époque qu’un jour il n’eut même pas de vin pour faire le Kidouch en l’honneur de Chabath. Il alla mettre en gage sa ceinture pour acheter du vin, et la remplaça par une simple ficelle. Quand Rav s’en aperçut, il lui demanda : « Qu’est-ce que cela signifie ? » Rav Houna lui raconta qu’il avait été obligé de mettre en gage sa ceinture pour acheter du vin. Alors Rav lui donna sa bénédiction que Hachem lui donne une telle richesse qu’il pourrait porter des vêtements de velours !

a partir de ce moment-là, ses affaires commencèrent à prospérer, au point qu’il devint extrêmement riche. Une fois, quatre cents barriques de vin tournèrent chez lui, ce qui était une très grosse perte. Ses amis les Sages vinrent le voir et lui conseillèrent de faire son examen de conscience, au cas où il aurait commis quelque erreur. « Suis-je donc suspect à vos yeux ? » leur demanda Rav Houna.

« Le Saint béni soit-Il est-Il donc suspect de faire perdre de l’argent à un juif sans aucune raison ? » lui répondirent les sages.

« S’il en est ainsi, je vais vous demander si vous avez entendu sur moi quelque chose que je n’aurais pas dû faire, et je m’amenderai immédiatement », leur dit Rav Houna dans un esprit de repentir. « Nous avons entendu, lui dirent les Sages, que tu ne donnes pas à ton métayer la partie qui lui revient des branches de vigne qu’on émonde. Un métayer a droit à une partie des branches d’un arbre et de leur tronc, au même titre qu’à une partie de ses fruits. » « Mon métayer prend toutes les branches, et ne me laisse presque rien ! » dit Rav Houna avec stupéfaction. « Peut-être qu’à partir d’aujourd’hui je vais partager avec lui les branches d’arbre selon une quantité précise, comme cela il n’aura plus besoin de voler ! » décida-t-il fermement. Et immédiatement, le succès lui sourit à nouveau, le prix du vinaigre se mit à monter, si bien qu’il ne perdit rien dans toute cette aventure.

Son extraordinaire prospérité devint notoire, au point qu’on disait que quiconque le voyait en rêve aurait des miracles !

Un jour, un incendie éclata dans la ville de Rav Houna, mais le feu ne toucha rien dans le quartier où il habitait. Les habitants de la ville pensèrent qu’ils avaient tous été sauvés à cause de son mérite. On leur montra alors dans un rêve que cet incident était considéré comme quelque chose d’insignifiant par rapport à la grandeur de Rav Houna, et que le quartier avait été sauvé par le mérite d’une femme qui allumait chaque semaine le four et laissait toutes ses voisines en profiter et utiliser le four allumé ! On peut apprendre de là combien est grande la puissance de la générosité.

La yéchivah de Rav Houna s’agrandissait. Elle comptait huit cents élèves en permanence, et tous les frais étaient payés par Rav Houna personnellement. De plus, des milliers d’élèves qui étudiaient de façon indépendante pendant toute l’année venaient à sa yéchivah deux mois par an (les yer’hei kalah, en Adar et Elloul), pour entendre les cours du Roch Yéchiva et de ses collègues, ensuite de quoi chacun rentrait chez soi pour vaquer à ses affaires. Dans ces moment-là, Rav Houna avait treize assistants.

Il mourut à un âge avancé.

 

 
INDEX TSADIKIM
 

 

Hevrat Pinto • 32, rue du Plateau 75019 Paris - FRANCE • Tél. : +331 42 08 25 40 • Fax : +331 42 06 00 33 • © 2015 • Webmaster : Hanania Soussan