Le Tabernacle nous rapproche de Dieu

Comme nous l’avons vu à plusieurs reprises, Moïse a éprouvé des difficultés à lever seul les gros madriers du Tabernacle. Il fut aidé en cela par Dieu, et le Tabernacle se dressa. Nous avons vu aussi que le Tabernacle fait allusion au corps et l’âme de l’homme, qu’il doit purifier et sanctifier comme le sanctuaire. Pour élever cette âme, l’aide divine s’avère indispensable: sans cette aide, l’homme n’est pas en mesure de triompher de son mauvais penchant. Quant aux quarante-huit kérachim, planches du Tabernacle, elles correspondent aux quarante-huit vertus par lesquelles s’acquiert la Torah: ce sont elles qui se sont dressées par miracle, qui l’aident à vaincre son mauvais penchant. L’homme se rattache alors à Dieu, et ce kécher, lien avec le Saint, béni soit-Il, permet de faire écrouler tout son chéker, mensonge.

Ce n’est que par l’étude assidue de la Torah qu’on se rattache à Dieu, et si nous trouvons des gens qui l’étudient et commettent quand même des péchés, médisent de leur prochain, et débitent constamment des futilités, c’est parce qu’ils ne se sont pas assez imprégnés de leur étude. Car, nous l’avons vu, le Saint béni soit-Il, la Torah et Israël constituent un seul et même concept (Zohar, A’haré-Moth 73a). Le Talmud enseigne d’autre part: «si l’homme se voit affligé de souffrances, qu’il examine ses voies. S’il les examine et ne trouve rien de défectueux, qu’il se dise que c’est parce qu’il s’est abstenu d’étudier la Torah.» S’il étudie la Torah, comment peut-on l’accuser de s’en abstenir?

C’est qu’en fait il l’étudie, mais ne s’y rattache pas suffisamment, et médit de son prochain (cf. Erkhine 15a). Ce n’est qu’en s’attachant à la Torah et en l’étudiant avec assiduité qu’on est vraiment protégé et qu’on mérite tout le bien.

Le Talmud (Makoth 8a; Zohar III, 202a) enseigne que depuis la destruction du Temple, le Saint, béni soit-Il, ne dispose que des quatre coudées de la Halakhah. Or, nous l’avons vu, la terre entière est emplie de Sa gloire; en effet Il se limite, se contracte pour étudier la Torah, et étend Ses regards sur toute la terre (Chroniques II, 16:9) pour lui donner la vie.

Pourquoi Dieu doit-Il se limiter précisément à quatre coudées pour étudier la Torah? En quoi a-t-Il besoin de la Halakhah, alors que tout Lui appartient! Les quatre coudées feraient-elles allusion au monde entier?

C’est que le Saint, béni soit-Il, veut apprendre à ceux qui espèrent en Sa bonté, à fuir les futilités de ce monde et à s’engager exclusivement dans l’étude de la Torah; s’il se limite à ces quatre coudées, Dieu veillera à sa subsistance quotidienne. L’homme ne doit pas cesser d’emprunter cette voie, qui l’anime de la vie, et si à Dieu ne plaise, il sort de ces quatre coudées de la Halakhah et de la Torah, c’est comme s’il s’arrêtait, cessait d’emprunter cette voie. Or, comme on l’a vu, Rabbi Ya’akov [ou Rabbi Chimon] disait: «Celui qui, en voyageant, médite sur la Torah, et interrompt sa méditation et dit: «Que cet arbre est beau...», compromet sa vie» (Avoth 3:9; Zohar III, 80a). Comment peut-on concevoir que celui qui loue l’Eternel pour Ses oeoeoeuvres merveilleuses, puisse ainsi compromettre sa vie? C’est que cet homme a arrêté sa progression... Son âme n’est plus liée à notre père qui est aux cieux. Car le lien s’établit par l’étude constante de la Torah et l’accomplissement continuel des six cent-treize mitsvoth. D’ailleurs, la valeur numérique de Torah (avec un, du collel) est similaire (612) à celle de bérith, l’Alliance entre Israël et le Saint, béni soit-Il, et celle de zéh kécher (ce lien), et la valeur numérique de kécher avi (lien avec mon père) est 613, les 613 mitsvoth... Les quatre coudées lient les quatre mondes (Atsilouth, Bériah, Yétsirah, ‘Assiah) à notre Père qui est au ciel.

L’homme doit suivre l’exemple donné par Dieu de se limiter à quatre coudées de la Halakhah, pour qui la Torah constitue un délice suprême (Béréchith Rabah 11), qui anime de vie toutes Ses créatures, en qui les yeux de tous espèrent (Psaumes 145:15). En faisant preuve de l’humilité la plus totale (Ta’anith 7a), il doit se limiter aux quarante-huit vertus de la Torah, en ayant foi en Dieu qui fournit à toutes Ses créatures leur subsistance quotidienne. Et plus il étudie la Torah, plus les connaissances augmentent, plus ses quatre coudées s’élargissent. Il doit toutefois rester attaché à Dieu dans les limites des quatre coudées de la Halakhah et retiré de ce monde, il réussira alors dans toute uvre de sa main. Car, enseignent les Sages (Tan’houma, Ki Tissa 28; Avodah Zarah 19b): «celui qui s’engage dans l’étude de la Torah, se voit pourvoir de sa subsistance et s’enrichit...»

Comme nous l’avons vu, la Torah a précédé la création du monde (Zohar II, 161b)... Celui qui s’engage dans l’étude de la Torah par laquelle le monde a été créé, en imprègne le monde entier, et celui qui se rapproche de l’Eternel s’associe à l’œuvre divine de la Création et à la Torah, comme les madriers du Tabernacle.

Mais lorsque les enfants d’Israël s’abstiennent d’étudier la Torah, Dieu envoie contre eux un descendant d’Amalek qui vise à les déraciner de ce monde, et à anéantir l’uvre de Dieu. Commentant à cet effet le verset «la voix est celle de Jacob» (Genèse 27:22), le Midrach (Béréchith Rabah 65:20) explique que, lorsque la voix de Jacob se fait entendre dans les synagogues et les Yéchivoth, les mains d’Essav ne peuvent dominer: le pouvoir de la Torah neutralise la descendance d’Amalek... Il convient donc de s’engager assidûment dans l’étude de la Torah.

Dieu fasse que par notre étude constante de la Torah, par les quarante-huit vertus qui nous permettent d’y accéder, et qui correspondent aux quarante-huit madriers du Tabernacle, nous nous liions d’un lien solide à Lui, et que nous ayons le mérite de voir la reconstruction de notre saint Temple, au plus vite, de nos jours! Amen!

 

 

Appliquons-nous à observer les préceptes les moins importants aussi bien que les préceptes les plus importants
TABLE DE MATIERE
Le dévouement conduit à la révélation de la Chékhinah - (Rapport entre les sections hebdomadaires VAYAK-HEL, PEKOUDE, et VAYIKRA)

 

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