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Du sel ou du sucre qui se sont solidifiés

Question : Est-il permis d’émietter pendant Chabbat des blocs de sel ou de sucre qui se sont solidifiés par l’humidité ?

Réponse : Dans la précédente Hala’ha, nous avons expliqué que l‘une des activités interdites selon la Torah pendant Chabbat est celle de moudre. De ce fait, il est interdit de moudre des épices pendant Chabbat. Nous avons écrit que lorsqu’on a besoin d’épices diverses, comme du poivre noir par exemple, pour les besoins du repas de Chabbat, il est permis de moudre pendant Chabbat à la condition d’observer deux modifications sur la façon de faire habituelle. On doit le faire au moyen du manche d’un couteau (et pas au moyen de la partie coupante), et à l’intérieur d’une assiette. Mais au moyen d’un pilon et de son bol (qui sont les ustensiles destinés à moudre), il est interdit de moudre, même pour les besoins du Chabbat.

A partir de là, nous allons débattre au sujet de blocs de sel ou de sucre qui parfois se solidifient en conséquence à l’humidité. Est-il permis de les émietter pendant Chabbat ou pas ?

Emietter du sel ou du sucre à la main

Les émietter à la main ou au moyen du manche d’un couteau, il est certain qu’il est permis de le faire, car même pour le poivre noir nous avons écrit qu’il est permis de le moudre si on le fait au moyen du manche d’un couteau et à l’intérieur d’une assiette. Le Egour (chap.480) cité par MARAN dans le Beit Yossef (chap.321-8) écrit que l’opinion Halah’ique autorisant pour les épices, autorise également pour le sel ou le sucre.

Est-il nécessaire d’avoir recourt à deux modifications ?

Cependant, nos maîtres les décisionnaires des générations récentes débattent afin de définir s’il faut absolument avoir recourt à deux modifications lorsqu’on moud du sel, ou bien s’il est suffisant d’en utiliser qu’une seule.

C'est-à-dire : Au moyen d’un véritable moulin, il est certain qu’il est interdit de moudre le sel pendant Chabbat. Mais il faut débattre pour définir si le statut du sel est le même que celui de l’épice qu’il faut moudre au moyen du manche d’un couteau et à l’intérieur d’une assiette, ou bien s’il est permis de moudre le sel au moyen d’un couteau ordinaire (par la partie coupante) à l’intérieur d’une assiette.

Le Gaon auteur du livre Zivh’é Tsédek prouve à partir des propos du RACHBA (sur Chabbat 141a), qu’au sujet du sel, il est possible d’autoriser avec une seule modification. Le RACHBA explique la différence sur ce point. (Voir H’azon Ovadia-Chabbat vol.4 page 251. Cela nécessite réflexion.)

Notre sel, qui était déjà moulu

Cependant, tout ceci n’est valable que pour un sel qui était initialement solidifié et ne formait qu’un seul bloc. Mais notre sel, qui était initialement fin, et qui est redevenu solide par l’humidité, il est permis de le moudre pendant Chabbat sans la moindre modification, car « on ne moud pas ce qui était déjà moulu ». Cela signifie que toute chose qui a été initialement moulue, il n’y a pas d’interdiction à la moudre de nouveau en l’écrasant au moyen d’un couteau. Au même titre qu’il n’y a pas d’interdit à couper du pain en petits morceaux pendant Chabbat au moyen d’un couteau (puisque la farine était déjà moulue). Ce n’est qu’au moyen de l’ustensile destiné véritablement à moudre qu’il faut interdire, à cause du regard des autres qui penseraient que l’on moud pendant Chabbat.

En conclusion : Du sel ou du sucre qui se sont solidifiés et que l’on veut émietter pour les besoins du Chabbat, il est permis de le faire, à la condition de ne pas les moudre au moyen d’un moulin, mais seulement au moyen d’un couteau ou d’une cuillère ou à la main. (H’azon Ovadia-Chabbat vol.4 page 251).

 

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