Hor-HaHar le mauvais penchant
Lors de leurs pérégrinations dans le désert, les enfants d'Israël repartirent de Kadech et campèrent à Hor-HaHar, à l'extrémité du pays d'Edom (Nombres 33:37). Pourquoi le verset ne mentionne-t-il pas plutôt au sommet de la montagne? Comme nous l'avons vu dans notre leçon précédente, la montagne fait allusion au mauvais penchant: quand l'individu réussit à l'éliminer, le mauvais penchant entreprend immédiatement la construction d'une nouvelle montagne sur celle qui existait auparavant Hor-HaHar. Cette dernière est au début certes mince, comme un fil de cheveu (Soucah 52a; Zohar I, 190b) au début, pour qu'on ne le distingue pas et qu'on trébuche. L'homme doit toutefois savoir qu'il est doué de forces cachées qu'il peut exploiter pour livrer combat au mauvais penchant et même le vaincre, qu'il se présente sous la forme de montagne ou de Hor-HaHar.
L'un des disciples de Rabbi Israël Salanter raconte avoir vu une fois son maître verser des larmes, alors qu'il étudiait un passage du Rambam: J'ai éprouvé de grandes difficultés à la compréhension du passage, expliqua-t-il; c'est donc un signe que le Ciel porte de graves accusations contre moi, car je n'ai pas déployé assez d'efforts pour pénétrer le sens de son enseignement. Le Ciel porte donc de graves accusations contre celui qui est en mesure de s'engager assidûment dans l'étude de la Torah et d'être un grand Sage, mais s'en abstient.
Voici la Torah: celui qui meurt dans une tente (Deutéronome 19:14) celle de la Torah. Celui pour qui la Torah est un 'hok (statut) peut discerner Hor-HaHar, la plus petite manifestation du mauvais penchant. Certains veillent particulièrement à accomplir les mitsvoth dont on ignore le sens (comme par exemple la non-consommation de la viande de porc), alors qu'ils négligent totalement les préceptes dont on peut pénétrer la signification, et apparemment c'est le contraire qu'il devrait faire. C'est donc l'œuvre de Satan qui s'efforce d'ajouter un sens à chaque mitsvah pour que l'homme trébuche et soit dissuadé de l'accomplir (on peut citer à cet effet l'exemple d'Adam et 'Havah qui ont mangé de l'Arbre de la Connaissance du bien et du mal en tenant des raisonnements subtils. Celui qui ajoute ne fait que réduire (Zohar II, 233b; Sanhédrine 29a). Toutes les mitsvoth doivent donc être considérées comme des statuts dont on ignore le sens et dont il ne faut pas débattre (Yoma 67b).
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