La force des Bné Israël réside dans l’union

Balak, fils de Tsipor, avait vu tout ce qu'Israël avait fait aux Amoréens. Moav eut grand-peur de ce peuple, parce qu'ils étaient nombreux et Moav trembla à cause des enfants d'Israël (Nombres 22:2-3).

Ce passage demande un certain nombre d'éclaircissements:

1) Pourquoi Balak a-t-il été tellement effrayé par Israël? Lui et son peuple ont certes vu tout ce qu'Israël avait fait aux Amoréens, mais il leur suffisait, contrairement aux Amoréens, d'accorder aux enfants d'Israël l'autorisation de passer par leur territoire pour s'assurer la paix à tous les niveaux. N'oublions pas en outre que les Israélites ont reçu l'ordre de ne pas molester Moav et de ne pas engager de combat avec lui (Deutéronome 2:9).

2) Balak dit à Bil'am: Car je le sais, celui que tu bénis est béni, et celui que tu maudis est maudit (Nombres 22:6). Rapportant le Midrach (Tan'houma, loc.cit. 4), Rachi explique: Car je sais que dans la guerre de Si'hon, tu as aidé à vaincre Moav. Si Bil'am a aidé Si'hon pour vaincre Moav, est-ce-là une preuve qu'il triomphera des enfants d'Israël? Nous savons que les Israélites ont livré des combats plus sérieux (contre Amalek par exemple) et en sont sortis victorieux! D'où Balak puise-t-il son assurance de triompher des Israélites avec l'aide de Bil'am?

3) Si Bil'am pouvait peut-être vaincre tout celui à qui il livrait combat... pourquoi alors n'est-il pas intervenu pour prêter assistance à Si'hon et 'Og dans leur lutte contre les enfants d'Israël et les vaincre?

C'est que Balak craignait que lui et son peuple ne fussent influencés par la conduite morale des enfants d'Israël. Bientôt cette multitude (hakahal) aura fourragé tous nos alentours, comme le bœuf fourrage l'herbe des champs! (Nombres 22:4). En d'autres termes, Balak disait: Jusque-là, notre peuple était constitué de mécréants, mais maintenant, je crains qu'à l'unanimité (kahal) il imite les bonnes actions des enfants d'Israël. C'est grâce à leur union qu'ils ont remporté des victoires contre leurs ennemis; chacun d'entre eux s'efforce d'accomplir une partie des six cent treize mitsvoth de la Torah et ce que l'un ne peut pas accomplir, l'autre le peut. S'ils sont descendus en Egypte, c'est essentiellement à cause de la haine que les tribus portaient à Yossef, le Tsadik (cf. Chabath 10b). Et s'ils y ont été asservis, c'est parce qu'ils médisaient l'un de l'autre et se calomniaient (Chémoth Rabah 1:30), comme on interprète le verset ou Moché dit: En vérité, la chose est connue (Exode 2:14). Or, maintenant, ils ont rectifié cette souillure: l'union règne désormais entre eux, comme il est écrit: Un peuple est sorti d'Egypte... déjà il couvre la face du pays (Deutéronome 22:5). Il a vaincu Or et Si'hon, qui veillaient sur nous (Tan'houma, ibid. 4): ses forces se sont intensifiées grâce à l'harmonie qui règne entre eux; et il campe vis-à-vis de moi (ibid.): il s'engage dans ses tentes dans l'étude de la Torah et le service divin. Les enfants d'Israël peuvent donc triompher de tous ceux qui leur livrent combat. Viens donc, je te prie, et maudis-moi ce peuple (ibid. 6). Conseille-moi comment engendrer des luttes intestines entre eux, apprend-moi à les désunir, car ce peuple est plus puissant que moi et mon peuple peut subir leur influence bienfaisante, peut-être parviendrai-je à créer un manque (cf. Tan'houma, loc. cit.). Grâce à la haine que j'engendrerai ne serait-ce que chez quelques-uns d'entre eux, je pourrai alors peut-être les repousser du pays... Car chacun sera repoussé de son prochain et il y aura chez eux la désunion. Leur Dieu les châtiera alors, car Jérusalem n'a été détruite qu'à cause de la haine que se portaient deux personnes: l'ami de Kamtsa à bar Kamtsa (Guitin 55b; Ekha Rabati 4:3)... Les enfants d'Israël ne pourront alors dans ces circonstances vaincre aucun de leurs ennemis.

Balak savait combien l'Eternel abhorre la désunion et la controverse et que Dieu n'a donné la Torah aux enfants d'Israël que quand: il (le peuple) campa en face de la montagne comme un seul homme, d'un seul cœur comme nous l'avons vu. Ils voulait que Bil'am maudisse les enfants d'Israël pour qu'ils soient désunis. Et si pendant leur guerre contre Si'hon Bil'am ne pouvait rien faire car ils restèrent unis, Balak espérait que cette fois-ci Bil'am arriverait à les désunir grâce à sa malédiction (Tan'houma, Nitsavim, Yalkout Chimoni 'Amos 549).

Balak et Bil'am ont donc fait une coalition contre Israël (cf. Sanhédrine 105a; Tan'houma, Bamidbar 2) qui visait à les désunir. Balak a prodigué ce conseil aux nations des générations à venir, comme nous le voyons tout au long de l'histoire juive. Toutefois, grâce à l'assistance divine, cette coalition ne porte pas de fruits... Cette coalition finit d'ailleurs pas se désagréger: Eh bien donc, fuis dans ton pays (Nombres 24:11) dit alors Balak enflammé de colère contre Bil'am... Le Saint, béni soit-Il, châtie donc les nations mesure pour mesure (Chabath 105b; Nédarim 32a).

Persuadé que l'Eternel nous épargnerait de tout mal, Bil'am s'est donc exclamé: ce peuple, il vit solitaire, il ne se confondra point avec les nations! (Nombres 23:9). Qu'elles sont belles tes tentes, ô Jacob, tes demeures, ô Israël! (ibid. 24:5) l'entrée de leurs tentes n'était pas l'une en face de l'autre pour que personne ne voie ce qui se passe chez autrui (Bava Métsia' 60a; Midrach Hagadah) et ne lui fasse le mauvais œil... D'ailleurs, la valeur numérique de HeN 'AM LéVaDaD ICHKoN (ce peuple, il vit solitaire) est la même que celle de LeV Ha'AM HaZéH BéA'HDOuTh (ce peuple est uni = 585); et la guématria de MaH ToVOu OHaLéKHa Ya'AKoV (Quelles sont belles tes tentes, ô Ya'akov) est la même que celle de Vé'AM GuéOuLé YHVH OHaVIM ZéH LaZéH (le peuple des libérés de Dieu s'aiment mutuellement = 310).

Et même quand les enfants d'Israël fautent, les nations ne peuvent pas les vaincre quand l'union règne entre eux, comme il est écrit: Il n'aperçoit point l'iniquité en Ya'akov, il ne voit point de mal en Israël, l'Eternel, son Dieu, est avec lui (ibid. 23:21). En d'autres termes, Dieu ne manifeste aucun signe de clémence à l'égard de ceux qui ne se conforment pas à Sa volonté; et ceux qui prétendent le contraire et que Dieu fait des concessions, on fera aussi des concessions sur leur vie (ou leurs intestins) (Bava Kama 50a). Comment alors peut-on dire qu'Il ne prend pas en considération leurs péchés? C'est que, lorsque le Peuple d'Israël est uni, l'attribut de jugement strict ne s'applique pas sur lui, même s'il adore des idoles (Tan'houma, Choftim 18; Zohar I, 200b). Comme nous l'avons vu, durant le règne d'A'hab, ceux qui sortaient en guerre revenaient triomphants en dépit du fait qu'ils adoraient des idoles: c'est que les enfants d'Israël étaient unis et ne se calomniaient pas. C'est Outrou'ath Mélekh Bo: et la sonnerie du Roi est en lui ils sonnaient du cor et triomphaient de leurs ennemis. D'ailleurs la valeur numérique de OuTROu'ATh MéLeKH BO est la même que DéReKH TOVIM ISRaEL 'ARéVIN ZéH BaZéH (Une voie des bons: Israël garants l'un de l'autre = 1180).

Bil'am dit à Balak: Un peuple est sorti d'Egypte... D'après le Midrach (Tan'houma, loc. cit. 14), c'est Dieu qui les en a fait sortir en dépit des péchés qu'ils ont commis. S'Il les a fait sortir, c'est essentiellement grâce à leur union. Dans ces circonstances, les enfants d'Israël triomphent de toutes les nations et se rapprochent du Saint, béni soit-Il.

 

 

Hor-HaHar le mauvais penchant
TABLE DE MATIERE
La force de l'union et de la sainteté contre les nations du monde

 

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